François-Xavier Bellamy : l’inertie, l’impuissance et la résignation des centristes

Rien à voir avec le Bel-Ami de Maupassant. Un roquet ambitieux, arriviste et manipulateur sans scrupules. Qui parvient au sommet de la réussite sociale grâce à la collusion entre la finance, la presse et la politique. Un Macron avant l’heure.
Lui ne sera jamais qu’un second couteau. Trop calme, trop mesuré, trop compassé le François-Xavier. Aussi lisse à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un gentil garçon à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.  Il lui manque l’instinct du tueur, nécessaire pour réussir en politique. Comme dans le gangstérisme ou les sports extrêmes. 

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Un type qui s’est trompé d’époque
Quand j’ai découvert ce jeune centriste, j’ai pensé tout de suite à la chanson de Jean Ferrat, « les jeunes républicains indépendants ».

François-Xavier a été scout marin, et même responsable de passerelle. Ce n’est pas un reproche, loin de là. Mais ça fait quand même petit bourge ringard. Mais bon, qu’attendre d’un potache qui a effectué sa scolarité à l’école privée Sainte-Marie des Bourdonnais, puis au lycée Notre-Dame-du-Grandchamp. Pour un peu, il finissait au séminaire.
Au même âge, pendant les vacances, je partageais la vie rude des marins pêcheurs en mer. Et avec eux à terre dans les estaminets où les verres se vidaient tout seuls, où les poings volaient bas, et où on pinçait les fesses des serveuses. Ravies. Aucune ne s’en plaignait au MLF.

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Bellamy s’est voulu moderne, en animant des cafés-philo à la mode, quand il était prof dans le secondaire. C’était sympa de consacrer un peu de son temps à tenter d’instruire les bœufs. Son initiative devait plaire puisque le 9 octobre 2023, il remplit les 2 000 places de l’Olympia, à l’occasion de « La Nuit de la Philo ». Avec de sages participants qui n’ont pas cassé les fauteuils comme lors des concerts des Rolling Stones.

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Des débuts prometteurs qui laissaient espérer mieux
Catho pratiquant, il enseigne la philo aux classes préparatoires de l’École normale catholique, et dit se méfier des excès de l’islam, mais il n’ose plus s’opposer frontalement aux muftis, aux imams et à leurs collabos, depuis que le simplet Jadot l’a qualifié de « national-populiste ».
Lors de la campagne des européennes de 2019, il avait contrarié la caste médiatique en défendant les valeurs de notre civilisation de tradition chrétienne. Et appelé à une stratégie ferme contre l’immigration illégale avec la mise en place d’une double frontière en Europe afin de permettre à chaque État de maîtriser sa politique migratoire.

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Des mots, rien que des mots bien sûr… Mais, preuve qu’il n’était pas pourri comme les autres, il préconisait en 2022 un rapprochement avec Éric Zemmour afin de faire face au défi de civilisation qui s’annonce. Provocation ou inconscience ? Quand on est scruté à la loupe par la caste médiatico-islamo-gauchiste qui terrorise tous les politiciens. Y compris au RN.
Déjà, quand La Ripoublique en marche lui avait proposé l’investiture comme tête de liste pour les élections sénatoriales dans les Yvelines, après un échec électoral, il avait refusé. Saine réaction.

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Au centre, oui, mais de quoi ?
On le dit prudent, je le vois timoré. On le dit réfléchi, je le vois hésitant. On le dit promis à un bel avenir. Je vois en lui un fruit sec. À 39 ans, il a déjà tout du notable sentencieux à la manière des radicaux d’antan. Incarnés par Henri Queuille et Edgar Faure. Un mini Larcher avec un quintal de graisse en moins.
Il pourrait s’approprier les citations de ces ni-oui ni-non, devenues célèbres, qui figurent au florilège verbal des centristes.
« La politique ne consiste pas à faire taire les problèmes, mais à faire taire ceux qui les posent. » HQ
« Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. » HQ
« La réforme fiscale c’est de promettre de réduire les impôts sur les choses qui ne sont plus taxées depuis longtemps, et de créer de nouveaux impôts sur celles qui ne sont pas encore taxées. » EF
« Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». EF

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Repéré par les centristes, tellement il leur ressemble, il se laisse soûler par l’ivresse du pouvoir
En 2006, le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, énarque expert en rafarinades, repère ce jeune homme de 21 ans à peine, bien mis de sa personne, au parler posé et aux gestes mesurés. L’antithèse du nain hongrois agité. Il l’embauche comme chargé de mission. Un tremplin vers le pouvoir par la petite porte, quand il devient le nègre de Rachida, puis de Nathalie Kosciusko-Morizet, dont il rédige les discours.
Les choses sérieuses commencent en 2008 quand il est élu à 23 ans adjoint au maire de Versailles. Plus jeune adjoint d’une grande ville, il est chargé de la jeunesse et lance « les Vendredis du rock » à « l’Atelier », un conservatoire qu’il transforme en club à l’américaine.
Ce n’est pas Greenwich Village ni Sausalito, mais le rock, c’est mieux que le rap, le slam et les tam tam. Et puis, ça charrie un petit fumet de nostalgie « futes pattes d’eph » rouflaquettes et coiffure bananée pour les mecs. Choucroutes, couettes et mini-jupes pour les filles. Une époque où on pouvait sortir faire la bringue sans risquer de se faire massacrer.
Un question me tracasse : comment a-t-il réussi à ramasser un plein camion de peaux d’ânes, alors qu’il multiplie les activités ? Serait-il un surhomme qui bosse 20 heures par jour, sauf le dimanche où il va à la messe ? Mais trêve de digressions. En 2019, il conduit aux européennes la liste des Républicains (LR), qui arrive en quatrième position.

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Au Parlement européen, il est un peu un outsider, mais sans jamais aller jusqu’au bout, modération centriste oblige
Il siège depuis 2019 à Bruxelles où il est chef de la délégation française du PPE. Parti populaire européen qui n’a rien de populaire sauf le nom. C’est le groupe le plus important en nombre jusqu’à présent. Il fédère des conservateurs amidonnés, des démocrates chrétiens constipés, des socio-démocrates mous et des réformistes européistes. Sur le fond, on pourrait trouver des terrains d’entente avec eux. Mais en pratique, ils manquent singulièrement de convictions. Des mots, toujours des mots…

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Ainsi, Bellamy défend les centrales nucléaires sans lesquelles le prix de l’électricité va encore grimper. Mais il ne peut rien faire… Il dénonce le lobbying des grandes entreprises qui cherchent à influencer le législateur au détriment des consommateurs. Mais il ne peut rien faire… Il condamne les manigances des ONG gauchardes toujours en quête de plus de subventions. Mais il ne peut rien faire…

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Et surtout, il tempête contre la corruption, plus fréquente qu’on ne le croit. La justice intervient parfois, en traitant un cas sur dix. Généralement en fonction de la nuisance qu’on prête au corrupteur, et de l’étiquette politique du corrompu… Et Bellamy n’y peut rien changer.
« On a vécu avec le Qatargate une situation terrifiante, dit-il. Des collègues étaient prêts à vendre leur mandat en échange d’argent et d’intérêts pour eux-mêmes. » Mais il ne donne pas les noms.
L’inertie, l’impuissance et la résignation des centristes
Son opposition à la loi « mariage pour tous » en est un bel exemple. En 2013 il crée « Sens commun », un mouvement intégré à l’UMP (devenue LR) issu de La Manif pour tous. Mais juste avant son lancement, il renonce à y adhérer. Bien sermonné par les caciques du parti. Surtout ne pas se mouiller et brouiller les pistes.
D’où l’incohérence de ses prises de position. Il se dit souverainiste mais rejette l’union des droites, avoue préférer Macronescu à Marine, admire « les discours magnifiques de Mélenchon », la « sagesse » des escrolos, et la « lucidité » de José Bové… Pustula la Hyène le fascine. Et bien qu’il reconnaisse que la France n’en a pas les moyens, il approuverait une action militaire en Ukraine.

Il affirme que l’UE est démocratique mais déclare ne pas croire à la démocratie européenne, et soutient Viktor Orbán au sein du PPE, tout en prenant le parti de Jean-Claude Juncker. Ça donne le tournis. Voilà comment on passe de 20 % à 8 % entre 2014 et 2019. Et la chute risque d’être encore plus douloureuse cette année.
Optimiste indécrottable, il proclame que ses «Républicains » sont la solution d’avenir, l’alternative à Macron, tout en prophétisant que « le Rassemblement national ne peut être qu’une impasse. » C’est la méthode Coué. Quintessence de la philosophie centriste.
Christian Navis
https://fascismedefrance.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/francois-xavier-bellamy-linertie-limpuissance-et-la-resignation-des-centristes.html

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2 Commentaires

  1. RPR,UMP,LR on a déjà donné, maintenant qu’il se sont tous agglutinés autour de la macronneuse avec les socialos, les masques sont tombés, séparément ils ont mis la France à genou, ensemble avec macron ils l’ont couché à terre.

  2. Il est atteint de cette maladie qui frappe tous les partis politiques et tous ses acteurs: la racismologie. Surtout ne pas passer pour l’innommable aux yeux du bien-pensant électeur, ne pas réveiller la Bête qui ne demande qu’à être tirée du sommeil, employer des mots-sucettes qui ne blesseront personne et qui ne veulent plus rien dire. La politique est devenue cette arène où les lions se sont endormis, où les gladiateurs font du tricot. Triste spectacle.

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