Feu ma mère disait : “c’est simple, il faut dire non”…

Après tant d’années et tant d’événements, je me souviens encore de cette fameuse recommandation de feu ma mère, « directe et résolue », qui ramena le sourire à mes lèvres.

J’étais une jeune fille à cette époque, et je ne manquais pas d’admirateurs/flatteurs, des sérieux et des moins sérieux. Il faut aussi mentionner que c’étaient les années 70-80 – le temps des hippies et de la grande révolution sexuelle.

Élevée  au sein d’une famille conservative, tout m’effrayait. Le modernisme extravagant et la permissivité ont laissé pas mal de jeunes filles enceintes, que j’apercevais traversant la rue, marchant la tête baissée, le regard fuyant.

Un jour, ma mère qui m’observait du coin de sa cuisine, se tourna vers moi et me dit : Ma chère enfant, mon conseil est de dire simplement « NON » à toute proposition possédant un potentiel de te nuire. Tu ne seras donc pas contrainte de porter un bâtard neuf mois dans ton ventre ! Tu vois, c’est si aisé… un petit NON mais bien ferme qui mettra fin à ton conflit personnel et aux adulateurs trop empressés. La révolution sexuelle ouvre une porte trop grande aux faux-jetons, conclut-elle.

Aujourd’hui, devenue mère et même grand-mère, cette phrase est revenue sur la table lorsque je me mis à écrire un article sur les aventures rocambolesques d’Israël.

Eh oui, si Israël avait osé dire « NON » à son grand frère des USA, un État palestinien n’aurait pas été conçu et un peuple palestinien inexistant n’aurait pas vu le jour, ni n’aurait toute justification d’en voir.

Si Israël avait dit NON à tous ces pays qui exigeaient la restitution des terres conquises en 1948, puis en 1967 (démarche que tous les principaux contestataires n’ont jamais adoptée), après toutes les guerres infligées à Israël, il n’y aurait jamais eu de Cisjordanie au lieu de la Judée et Samarie ancestrale. Les désastreux accords d’Oslo n’auraient pas été façonnés et donc dans l’impossibilité de moissonner tant de vies…

Le Hamas, le Fatah, l’OLP, toute cette racaille n’aurait pas existé.

Mais Israël a prêté la main à cet échafaudage chimérique qui s’effondre à toute reprise, à toute tentative de le remettre sur pied. La falsification et la corruption rattrapent tous les impliqués et se tournent contre tous ces génies qui l’ont manigancé, culminant en la catastrophe de 7 octobre 2023. Une erreur appelle une autre – véritable logogriphe.

Il faut croire qu’à l’origine c’était la crainte, la disgrâce, l’affront, une absence abyssale de courage qui avaient figé les chefs d’État israéliens, et les avait contraints à remettre à des imposteurs arabes ce qui ne leur a jamais appartenu.

Mais le monde a pris l’habitude de voir un Israël qui courbe l’échine, qui obtempère, qui spécule et écume sa colère sans jamais oser se révolter contre l’arbitraire, contre l’injustice et la falsification des Arabes et celle de l’ONU.

À force de vouloir plaire, on se fait marcher sur les pieds, disait ma mère.

Après tant de guerres, après tant de genoux pliés, l’enfant docile qui se croit perpétuellement redevable au grand frère américain et européen a osé lever le ton et émettre, ou plutôt, balbutier, un NON hésitant, alors que la masse de couards et de flatteurs ne cesse de le narguer, de lui reprocher d’oser émettre ses vérités. Cette masse même qui œuvre jour et nuit pour la destruction de l’État juif d’Israël.

Trop tard pour tous ceux qui ont payé de leurs vies les erreurs des grands, des insolents, téméraires pour dissimuler leur manque absolu de courage et de conviction envers les droits légitimes de leur peuple – Absence totale d’intégrité et d’honnêteté.

Mais c’est toujours la même histoire – beaucoup de chefs d’État n’ont pas essayé d’être justes et honnêtes pour protéger leurs patries, défendre leur passé et leurs concitoyens.

S’ils avaient simplement dit NON à l’invasion islamique, les démocraties d’aujourd’hui vivraient encore.

Comment ne pas observer avec anxiété les dégâts de cette absence de conviction, absence de fidélité envers soi, envers ceux qui leur ont fait confiance…

Entre-temps, ces puissances s’effilochent tandis que d’autres sont en voie de disparition dans l’attente inexorable d’être effacées, dissoutes de la mappemonde.

Avec autant de SI que ne serions-nous capables d’être et de bâtir… ou de détruire ?

 

Thérèse Zrihen-Dvir

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4 Commentaires

  1. J’ai dans le sang toute la révolte de mes ancêtres. J’aurais honte de baisser la tête après tous leurs sacrifices. Morts en déportation, fusillés, etc. Je suis avec vous, Thérèse, je dirai toujours non à la bêtise, à la barbarie. J’ajoute que je me fiche éperdument de Gaza et je n’ai pas honte de le dire. Par contre, je suis inquiet pour Israël. Courage. On finira par les avoir.

  2. Oui ,votre mere avait raison ,chere Therese, le “non” est souvent tres positif.

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