“Une affaire de principe” (2024) : lobbyisme et corruption au sein de l’UE

Un thriller à suspense qui prend tout son sens à la veille du scrutin du 9 juin

 

Adapté du livre de José Bové « Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe » (La Découverte, 2015), le film d’Antoine Raimbault aborde la question  des lobbys dans les institutions européennes.

Il y aurait, selon les chiffres officiels, 50.000 lobbyistes actuellement à Bruxelles, soit 70 par député européen.

Film d’Antoine Raimbault (2024) France/Belgique

avec Bouli Lanners, Céleste Brunnquell, Thomas VDB

Synopsis : 

Bruxelles, 2012. Lorsque le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête

Bande-annonce : 

Le film débute avec  l’assemblée des députés qui en 2014 doivent se prononcer sur la directive-tabac  (paquets de cigarettes neutres). 

Il invite alors à revenir deux ans en arrière, en 2012…Comment et pourquoi le commissaire à la santé de la commission européenne John Dalli est poussé à la démission pour avoir participé à des rendez-vous secrets, notamment avec un fabricant suédois de Snus, tabac à priser, autorisé uniquement dans ce pays.

Il est accusé d’avoir touché un pot-de-vin pour entraver le vote de la directive…

Etrange, estime le député européen  José Bové (Bouli Lanners) qui va mener l’enquête,  aidé par une stagiaire (Céleste Brunquell) et son assistant parlementaire (Thomas VDB)

Il s’agit donc d’ une  reconstitution  plus que d’une  œuvre cinématographique. On notera des défauts comme ces scènes explicatives à répétition,  et  une intrigue secondaire, la romance,  traitée avec maladresse. 

Toutefois, le film pointe bien les dysfonctionnements, au sein de la Commission européenne, la  collusion entre les lobbies du tabac, l’Olaf (Office européen de lutte anti-fraude) et l’implication du président Barosso.

Une critique : 

Ce qui touche finalement le plus dans ce thriller politique diffus, c’est la personnalité de José Bové, sa volonté et sa ténacité à toute épreuve. Persuadé que la politique doit avant tout servir la vie des citoyens, il n’hésite pas à ruer dans les brancards, réclamer de la transparence aux hauts fonctionnaires qui le dédaignent et même désobéir quand ça devient inévitable. Poil à gratter des eurodéputés et des lobbies qui leur font la cour, Bové est bel est bien décidé non pas à rendre justice, quête vaine et décevante comme il l’explique à sa stagiaire, mais à faire appliquer le droit et défendre la démocratie… C’est déjà pas mal !

En conclusion, dans le  prolongement du film, ce sont les mots de Florian Philippot qui prennent tout leur sens :

“L’UE est un monstre totalitaire. Une véritable mafia. Nous devons la détruire, par le Frexit ! Au plus vite ! Le 9 juin on hurle dans les urnes L‘Europe Ça Suffit ! Et on se bat toute l’année pour nous libérer, libérer la France et chasser cette mafia !”

Bové, un ennemi politique ! 

Quant à Bové, il faut lui reconnaître d’avoir dénoncé la corruption à la Commission européenne, et même dans le Service “Anticorruption” !

Mais si on salue Bové pour sa lutte contre la mal bouffe, les lobbies etc. il n’en reste pas moins un ennemi politique, lui qui a voté pour la socialiste Delga, qui a signé des tribunes avec Cohn Bendit, qui a participé aux délires de Greenpeace contre les essais nucléaires et lui qui, c’est de l’actualité brûlante, a soutenu les mouvements indépendantistes Kanaks…. 

 

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2 Commentaires

  1. Jose BOVE, au début un vrai écolo, mais il s’est fourvoyé dans les méandres gauchistes par la suite.
    Et pour les lobbies, je ne pensais même pas que ces trucs mafieux pouvaient être tolérés.
    Pas étonnant que la corruption règne en maître.

  2. La corruption au sein de l’UE ? Je vais être trivial : là où il y a de la merde, ne vous étonnez pas d’y voir des mouches tourner autour…

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