Cachez ce Zidane que vous ne sauriez voir sans vous avilir

Fermez les yeux en passant devant le Centre Pompidou. Par pitié ne laissez pas la laideur, la médiocrité et la violence pénétrer davantage vos vies,  votre sens de l’esthétique et votre sens de la grandeur humaine.

Luc Forgeron nous faisait part hier de sa colère devant la prétendue œuvre d’art de 5 mètres (la médiocrité en  place publique ) représentant un homme issu de la diversité donnant un coup de boule à un Européen d’origine. La situation est déjà inacceptable par la glorification de la violence et le refus des règles mais que, en sus, cette  statue soit présentée comme une œuvre d’art et que le commissaire de l’exposition ose la comparer à Adam et Eve chassés du Paradis du sublime Masaccio, donne envie de mettre une bombe sur l’horreur représentant Zidane.

Faut-il voir dans l’origine algérienne de l’artiste Adel Abdessemed l’envie de faire non pas « une ode à la défaite » comme le prétend Philippe Alain Michaud mais « une ode à la loi de la jungle  » en sculptant son  compatriote (Zidane est d’origine algérienne et a la double nationalité) ? Faut-il y voir la jubilation perverse d’un Maghrébin faisant d’un anti-héros algérien un héros mettant au tapis l’Europe, héros devant lequel les foules vont s’agenouiller (c’est déjà le cas, le peuple à qui on a appris à révérer les stars du foot, quoi qu’elles fassent, qui qu’elles soient se presse pour se faire photographier à côté de la chose) ?

Bref, un scandale de plus, mais qu’en sus  on ose comparer l’inepte Abdessemed avec l’extraordinaire Masaccio dépasse l’entendement. Pour un peu cela rendrait pessimiste et on parlerait de décadence, de civilisation disparue… malgé notre foi en l’homme.

Parce qu’il s’agit bien de foi en l’homme. Que ceux qui  ont eu le bonheur inouï de pénétrer dans la chapelle Brancacci -propre à provoquer le syndrome de Stendhal–  à Florence et d’y contempler, entre autres, ces deux merveilles que sont Adam et Eve vus par Masolino et Masaccio mesurent l’injure qui est faite à l’art, à la beauté, au bon sens, à la vie.

Parce qu’il s’agit bien de cela. Masaccio peint Adam et Eve chassés du paradis terrestre, ils ont choisi de désobéir à un Dieu jaloux de son autorité, ils ont choisi, pour eux et pour toute l’humanité, la liberté et la terrible condition humaine qui les attend. Il faut être un sinistre imbécile prenant les autres pour des cons pour y voir un quelconque rapport avec l’abjection du coup de boule d’un hystéro dingue incapable de se maîtriser pour de vagues raisons privées en plein championnat.

O tempora, O mores…

Christine Tasin

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