La carte ci-dessous, c’est pour l’interro écrite finale ! Cliquez pour agrandir !
Après être resté à Paris pour le Sacre du printemps, nous allons voyager sur le continent européen ! J’ai eu en effet l’idée de proposer des musiques contenant un nom de ville, cela m’a permis de retrouver des morceaux que j’avais oubliés depuis longtemps !
On va commencer tout de suite avec une ouverture de Rossini. Il fallait bien être lui pour être né un 29 février (en 1792) et mort un vendredi 13 (novembre 1868). Les mélomanes le connaissent pour ses ouvertures, La pie voleuse, Le barbier de Séville, Guillaume Tell, etc. les gastronomes penseront plutôt au tournedos Rossini, mais rien n’empêche d’être à la fois mélomane et gastronome ! L’ouverture que vous allez visionner est celle du Voyage à Reims. Il s’agit d’un opéra bouffe (quand je vous dis que les mélomanes et gastronomes sont faits pour s’entendre !) composé à Paris en 1825. La musique est jouée par l’Orchestre de la Fenice de Venise dirigée par James Conlon :
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Traversons la Manche à présent et rendons-nous à Londres, nous allons retrouver un compositeur que j’ai souvent cité : Joseph Haydn. La symphonie Londres porte le numéro 104, c’est la dernière des douze symphonies londoniennes, c’est aussi la dernière de Haydn. Le surnom de « Londres » a d’ailleurs été donné après coup. Il ne correspond pas à grand chose, car parmi ce cycle de symphonies londoniennes, n’importe laquelle aurait pu recevoir ce titre à l’exception des numéros 94 (La Surprise), 96 (Le Miracle), 100 (Militaire), 101 (L’horloge) et 103 (Roulement de timbales). La symphonie 104 a été créée à Londres le 4 mai 1795 et le succès fut immédiat. Cette soirée rapporta à Haydn 4 000 florins, soit quatre fois sa pension annuelle à la cour du prince Esterhazy ! La structure de l’œuvre est classique, une introduction lente suivi d’un allegro, un second mouvement en forme de thème et variations (fréquent chez Haydn), un menuet et un finale rapide. A présent nous allons visionner cette composition dans l’interprétation de l’Orchestre Symphonique de Galice (OSG) dirigé par son chef titulaire, Dima Slobodeniouk. Détail ; le timbalier utilise des timbales « à l’ancienne » que l’on accorde avec des poignées situées à la surface alors que les timbales modernes (visibles sur la scène) s’accordent à l’aide d’une pédale.
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Filons encore plus au nord, à Saint-Pétersbourg, en fait je devrais écrire Leningrad. En septembre 1941, le groupe d’armées Nord de la Wehrmacht, n’arrivant pas à prendre la ville, a commencé un blocus qui a duré près de 900 jours, jusqu’au 27 janvier 1944. Les souffrances endurées par la population sont absolument inimaginables. -45° dès le premier hiver, pas de chauffage, pas d’électricité, plus rien à manger ! Après avoir mangé les chiens et les chats (ce qui a favorisé la population des rats), des cas de cannibalisme ont été constatés, les cadavres n’étant plus enterrés, certains venaient se servir directement. Dimitri Chostakovitch, résident de Leningrad, est évacué avec sa famille à Kouïbychev (aujourd’hui Samara) en octobre 1941. Dès le début du siège de sa ville, il s’était lancé dans l’écriture de sa septième symphonie, Leningrad. Une fois l’œuvre terminée, elle a été jouée une première fois à Kouïbychev, sous forme de micro-fiches la partition a été envoyé en Occident via l’Iran pour être interprétée à New-York sous la direction de Toscanini. Mais ce que voulaient les autorités soviétiques, c’est que la symphonie puisse être jouée à Leningrad ! Malheureusement l’orchestre de la ville ne comptait plus qu’une quinzaine de musiciens (une centaine est requise), il a fallu en réquisitionner d’autres et la première répétition en mars 1942 fut un désastre : prévue pour une durée de trois heures, elle dû s’interrompre au bout de 15 minutes, certains musiciens étant trop faibles pour jouer, d’autres sont morts au cours des répétitions, Le chef d’orchestre était lui-même si faible que les autorités lui trouvèrent un logement à proximité du théâtre. La création à Leningrad eut lien finalement en août 1942. Le lien suivant vous donnera tous les détails :
La symphonie dure environ 75 minutes. Pour cette raison, je mets deux liens sur cet article : le premier renvoie sur l’intégrale de l’œuvre, dirigée par Valéry Gergiev, on ne peut pas faire mieux comme interprétation !
Le deuxième lien renvoie à une partie du premier mouvement que j’ai extraite moi-même : c’est sans doute la partie la plus connue, après un magnifique solo de violon, un rythme incessant se fait entendre à la caisse claire. Un motif apparaît qui va aller crescendo pendant 10 minutes pour finir en orgie sonore, à la manière du boléro de Ravel. Que voulait nous dire Chostakovitch à ce moment là ? L’explication la plus plausible est que cela renvoie au siège de l’armée nazie, quasiment triomphante à ce moment là. Pour celles et ceux qui visionneront la symphonie complète, ils pourront remarquer que le thème est repris à la fin du premier mouvement, Chostakovitch fait allusion à un autre grave danger : Staline lui-même ! Le compositeur a été littéralement persécuté par le tyran rouge dès qu’une œuvre lui déplaisait. Au cours de l’année 1937, Chostakovitch est interrogé par le NKVD et dans la quasi-totalité des cas cela se terminait au poteau d’exécution. Le compositeur n’a dû son salut qu’au fait que l’officier chargé de son dossier a été lui-même exécuté ! Le résultat est que Chostakovitch est entré dans un état dépressif qui le poursuivra jusqu’à son décès en 1975.
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Quittons Leningrad/Saint-Pétersbourg pour des lieux plus gais ! Notre prochaine étape sera Copenhague. Les compositeurs scandinaves connus ne sont pas légion mais les Danois ont le leur :
Ce compositeur a été nommé le « Strauss Danois » et certaines de ses pièces sont régulièrement reprises aux concerts du Nouvel An à Vienne, le Galop du Champagne notamment. Mais c’est naturellement aux concerts de Nouvel An de l’orchestre de la radio de Copenhague que sa musique fait fureur. Je vous présente donc Le petit train à vapeur de Copenhague, joué le premier janvier 2017, suivi de la même musique…avec un vrai train !
Ah, le monde d’avant…
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Encore un peu plus au sud et nous nous retrouvons à Prague, avec la symphonie éponyme de Mozart, portant le numéro 38. En réalité, elle devrait être la trente-septième, puisqu’il a été établi que la symphonie 37 n’est pas de Mozart, mais de Michael Haydn, frère cadet de Joseph, mais on n’a pas changé la numérotation pour autant ! C’est en 1786 que Mozart écrit cette symphonie en hommage à la ville qui l’avait si bien reçu, le public viennois particulièrement versatile se lassait de Wolfgang Amadeus. Contrairement à la tradition, la symphonie Prague ne comporte que trois mouvements, avec un final presto particulièrement enlevé sous la baguette du chef autrichien Manfred Honeck qui dirige l’Orchestre Philharmonique Tchèque à Prague, évidemment !
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De Prague à Vienne il n’y a qu’un pas que nous allègrement franchir avec cette ouverture de Franz von Suppé, Un matin, un midi et un soir à Vienne. Moins connu que toute la lignée des Strauss, Suppé a composé beaucoup d’œuvres pour le théâtre, dont Cavalerie légère que vous connaissez à coup sûr et que je vous laisserai en bonus. Mais restons avec Un matin, un midi et un soir à Vienne, l’Orchestre Philharmonique de Vienne est dirigé par le chef d’orchestre indien Zubin Mehta le premier janvier 1990 :
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Partons au soleil, à Rome avec le compositeur Ottorino Respighi, créateur notamment du triptyque Les Fontaines de Rome, Les Pins de Rome, Fêtes Romaines. Nous allons nous intéresser aux Pins de Rome avec la dernière partie, « Les pins de la via Appia ». Cette séquence représente une armée romaine qui emprunte la célèbre route et qui se rapproche peu à peu. Comme dans l’extrait de la symphonie Leningrad proposé plus haut, on a affaire à un crescendo particulièrement spectaculaire avec un orchestre gigantesque (il y a même un orgue) utilisant des instruments relativement rares comme les tubas wagnériens au fond de la scène. C’est le grand chef français Georges Prêtre, qui hélas nous a quittés en 2017, qui tient la baguette. Admirez l’engagement de ce maestro avec sa gestuelle et ses mimiques !
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De Rome, allons en Espagne, à Madrid plus précisément avec Luigi Boccherini, auteur d’un célèbre menuet. Il a aussi écrit un quintette, La Musica Notturna delle strade di Madrid, le dernier mouvement s’intitule La ritirata di Madrid, qui décrit la relève de la garde dans la capitale espagnole. Le mouvement se décline en 11 variations. Le compositeur italien Luciano Berio a orchestré cette partie, là encore on va trouver un crescendo monumental mais la fin se fait dans la douceur, c’est la nuit après tout, non ?
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Maintenant, je propose que l’on rentre au pays ! Avec la symphonie Paris, de Mozart, composée en 1778 lors d’un séjour dans la capitale. Elle porte le numéro 31 et comme la symphonie Prague se décline en trois mouvements. C’est Neville Marriner, décédé en 2013 qui dirige l’Orchestre de la Radio Bavaroise :
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A Berlin ! Pouvait-on lire en 1914 sur les trains qui emmenaient les valeureux (et souvent malheureux !) Poilus sur le front. C’est donc dans cette capitale que se termine notre voyage avec Berliner Luft, (air de Berlin), extrait de l’opérette Frau Luna de Paul Lincke. C’est une marche dédiée à la ville de Berlin qui clôt les concerts donnés tous les ans au théâtre de verdure (Waldbühne), du moins dans les bonnes années…sans commentaires ! Deux vidéos, la première on va avoir l’air d’origine et la seconde on va retrouver le chef vénézuélien Gustavo Dudamel en 2017 au Waldbühne. Il échange sa place avec le premier violon !
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BONUS
Chostakovitch n’est pas forcément facile à suivre, je possède l’intégrale DVD de ses 15 symphonies et je n’ai pas encore tout compris, mais vous connaissez sûrement ceci :
Justement, Chostakovitch veut vous dire un mot ! (Y-a-t’il un Russe dans la salle ?) Enregistré en 1975, peu avant sa mort :
On termine avec Cavalerie légère :
A bientôt !
Mais ce n’est pas terminé pour autant : maintenant que j’ai bien travaillé, vous allez me replacer toutes les villes citées dans l’article à l’endroit correct sur la carte muette figurant en en-tête de l’article, ne trichez pas, vous n’avez droit à aucun document ! Vous remettrez vos copies à Résistance Républicaine qui me les transmettra ! Fini de rigoler, non mais !
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celui qui n’a jamais déchiffré la partition d’une symphonie , d’une simple ouverture ou d’un opéra ne peut pas s’imaginer la somme de travail que cela implique pour arriver à ce miracle que l’homme , presque un dieu , nous délivre : l’enchantement de nos oreilles , de tout notre être , et l’élévation de notre âme , par cette Musique parfois malmenée , parfois galvaudée mais tellement présente dans notre société , dans notre vie . La Musique fait partie de nous , de notre vie , elle est une partie de nous-même ! ! Elle est notre âme !
Et il faudrait laisser une horde de barbares venir la faire disparaître ?
Merci Filoxe je me régale avec ces extraits que parfois je ne connaissais pas .
Ces quelques paroles de Shosta , quelle émotion !
Merci !
Oui, semaine après semaine nous sommes au concert, avec des morceaux divins, montrant la grandeur de l’homme ; nous touchons la beauté et en plus nous avons tellement d’explications et d’informations… merci Filoxe
Oui merci à Filoxe , mais merci aussi à vous qui nous permettez de garder rage , espoir et détermination dans nos coeurs grâce à vos articles et votre dévouement .
Il n’est pas toujours facile d’intégrer des liens YouTube dans les articles, certains ne sont pas disponibles sauf à aller directement sur YT, par contre Le voyage à Reims est inaccessible. Voici un lien de secours :
https://www.youtube.com/watch?v=f3uXedY_ROA
Désolé pour cet inconvénient, l’interro écrite reste valable !.
Ou plus récemment le Chœur de Saint-Cyr dans la France a un incroyable talent. Je n’aime pas cette émission mais comme pour la famille Lefèbvre j’ai apprécié leur chant.
Bien sûr côté gauchiasse ça a gueulé, ben ouais, trop blanc, trop militaire, trop français…Ceux qui voulaient du rappeur blackMerde à Verdun l’ont eut bien profond.
https://www.youtube.com/watch?v=3qyF9mS3p8g