Mathieu Bock-Côté: «Le rêve de l’Élysée, macronisme ou barbarie»

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Dans le clip de campagne pour les élections européennes de LREM, Emmanuel Macron affirme que les Français n’ont d’autre choix que de se rallier à lui. Une stratégie qui renie une caractéristique centrale de la démocratie: la possibilité de faire un choix entre plusieurs avenirs possibles.

Le clip de campagne pour les élections européennes que La République en marche vient de poster sur les médias sociaux a quelque chose d’apocalyptique.

 

La trame sonore, les scènes qui s’enfilent, les images qui s’additionnent laissent croire que l’Europe est au seuil d’un basculement historique qui pourrait la conduire vers l’abîme.

On a l’habitude de dénoncer la stratégie de la peur dans laquelle se complairaient les leaders populistes.

On constate, même si on le savait en fait depuis longtemps, que les partis progressistes sont capables de miser sur une propagande apocalyptique, qui va même au-delà du fameux rappel des années 1930 et des heures les plus sombres de l’histoire.

Une telle propagande, si elle était utilisée par le camp d’en face, susciterait des hurlements scandalisés et s’accompagnerait d’accusations de «fake news».

Il y aurait d’un côté le parti de la société ouverte, plurielle, mondialisée et tournée vers l’avenir et, de l’autre, celui de la société fermée, homogène, repliée sur elle-même

Mais l’essentiel de ce clip est ailleurs, dans le discours d’Emmanuel Macron qu’on y entend.

Il affirme sans le moindre doute que les Français n’ont tout simplement pas le choix de se rallier ou non à lui comme si le sens de l’histoire passait exclusivement par LREM et ceux qui s’y rallient.

D’une manière ou d’une autre, cette idée est répétée, et même martelée. LREM n’est pas la meilleure option possible, ce qui serait une affirmation raisonnable dans le cadre de la compétition démocratique où chacun est naturellement convaincu des vertus de son programme, mais la seule imaginable.

À écouter Emmanuel Macron, voter autrement ne serait pas seulement irresponsable mais inconcevable.

On devine le slogan qui pourrait résumer cette campagne médiatique: macronisme ou barbarie!

Emmanuel Macron avait donné le ton de sa campagne à venir pour les européennes l’été dernier en lançant sa croisade contre la «lèpre» nationaliste, nouvelle manière de nommer ce qu’on appelle encore de temps en temps la peste brune.

L’adversaire politique et idéologique est assimilé à une maladie contaminant le corps social.

Il est donc essentiel de tendre autour de lui un cordon sanitaire.

Les positions étaient campées de manière caricaturale. Il y aurait d’un côté le parti de la société ouverte, plurielle, mondialisée et tournée vers l’avenir et, de l’autre, celui de la société fermée, homogène, repliée sur elle-même et enfermée dans le passé.

Les forces vives de la modernité embrasseraient le camp progressiste, le bois mort du vieux monde irait s’entasser dans le camp souverainiste.

Une insubordination civique

La chose peut sembler étrange: ceux qui se présentent comme les sauveurs de la démocratie abolissent au même moment une caractéristique centrale de la démocratie, soit la possibilité de faire un choix légitime entre plusieurs avenirs possibles.

La démocratie a moins pour mission, dans cet esprit, d’organiser le pluralisme raisonnable au sein d’une cité consciente de ses contradictions que de pousser toujours plus loin le monde occidental vers le modèle de la civilisation postnationale et diversitaire.

Ceux qui s’opposent à cette orientation idéologique sont alors expulsés du domaine de la légitimité démocratique.

Devant ce raisonnement, on verra au mieux un paradoxe et, au pire, une fraude intellectuelle.

C’est la conception progressiste de la démocratie qui se révèle ici étriquée et certainement étrangère à sa promesse originelle.

Cette mise en scène d’une lutte à finir entre le progressisme et le populisme a pour fonction d’évacuer toutes les autres options politiques du débat politique, comme si elles étaient résiduelles

Il arrive pourtant, assurent les progressistes, que le peuple vote mal, et fasse ainsi preuve d’insubordination civique.

C’est qu’il aurait l’esprit pollué par les préjugés venant du monde d’hier et victime de démagogues excitant sa part mauvaise.

L’exemple du Brexit revient en boucle.

Depuis 2016, on ne cesse d’expliquer le vote des Britanniques par la campagne de désinformation dont ils auraient été la cible. S’ils avaient su, ils n’auraient pas voté ainsi. Un débat bien mené et correctement éclairé aurait rendu absurde le choix du Brexit.

Pour cela, on peut être tenté de convoquer un nouveau référendum pour invalider les résultats du premier.

À tout le moins, on cherchera à neutraliser la souveraineté populaire en l’encadrant de manière toujours plus étroite, essentiellement en misant sur le gouvernement des juges, qu’on maquillera en État de droit.

Cette mise en scène d’une lutte à finir entre le progressisme et le populisme a évidemment pour fonction d’évacuer toutes les autres options politiques du débat politique, comme si elles étaient résiduelles ou insignifiantes.

La droite classique est ainsi traitée comme un résidu du vieux monde, même si elle fait actuellement le pari d’une rénovation intellectuelle et politique significative.

Conséquence de cela: la stratégie macronienne tend à faire croître le camp «populiste», ce qui justifiera après-coup chez ses promoteurs des cris indignés.

Ils n’en finiront plus de dénoncer l’inondation de l’espace public par les eaux souillées de la xénophobie. Comme d’habitude.

http://lefigaro.fr/vox/societe/2019/03/15/31003-20190315ARTFIG00145-mathieu-bock-cote-le-reve-de-l-elysee-macronisme-ou-barbarie.php

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15 Commentaires

  1. « …la possibilité de faire un choix entre plusieurs avenirs possibles…. » On s’est privé de ce choix depuis que l’on participe aux  » primaires  » , directement importées des USA (tout ce qui est américain est bien meilleur que le reste). Ainsi, un candidat qui rempli toutes les conditions constitutionnelles pour se présenter à l’élection présidentielle en sera empêché parce qu’un parti (qui n’est rien au regard de la Constitution) aura décidé qu’un autre sera candidat à sa place.

  2. la meilleure façon de personnifier la « campagne européenne macroniste » c’est de placarder cette photo de macron qui en dit long sur son idée de DEMOCRACIE (ce n’est pas une faute de français.. c’est seulement la vision de notre DEMOCRATIE FRANCAISE VUE AVEC LES YEUX DE MACRON ET SES FANS »

  3. ce sale type et ses acolytes sont juste des résidus de fond de chiottes il faut impérativement tirer la chasse, que ces mer..s évacuent notre monde et que l’on puisse enfin respirer et vivre…

  4. LREM

    ces sigles de partis (hélas pas définitivement) se font de plus en plus longs

    je viens de penser , en réponse a ceux qui y croient a ce LRM a cette réponse

    LCQYC (Les Cons Qui Y Croient)

    pourquoi pas aprés tout….

  5. Macron et ses complices,qui l’ont installé au pouvoir,ont le même genre d’ambition qu’Adolf Hitler. La différence,c’est que ce ne sont plus les juifs,mais tout le peuple blanc et chrétien,qu’il leur faut détruire,au moyen du métissage de nos peuples,grâce aux millions de jeunes hommes Africains et musulmans,qui feront des métis aux jeunes femmes de nos pays d’Europe. Pour y arriver,ils utiliseront l’éducation nationale,bien sûr,destinée à aliéner l’esprit de nos enfants,afin que les jeunes garçons blancs ne cherchent plus à défendre leur identité,et faire en sorte que les filles se tournent vers le choix d’un migrant Africain. Mais il est également indispensable,pour Macron,de nous séduire,par ce genre de vidéo grotesque,destinée à nous endormir,tel un imam,chantant ses prières langoureuses,dans une mosquée,et demandant à ses fidèles de conquérir l’Europe,en tuant les mécréants. Voilà ce qu’il faut comprendre;Macron est un cerveau malade,un gourou qui veut notre destruction,et qui se met à genoux devant « son peuple »,pour nous supplier de faire le « bon choix »,aux prochaines élections. Soyons vigilant,car Macron est l’esprit du mal;un séducteur,à la voix d’ange,trompeuse et maléfique,celle là même qui a endormie sa professeur de Français,alors qu’il n’avait que quinze ans. Tout comme Hitler,Macron est venu nous annoncer la bonne nouvelle,mais ce ne sont pas les mots qu’il nous dit,qu’il faut écouter,mais le son de sa voix,et ce qu’elle nous transmet comme seule vérité,qu’il nous faut entendre.. »Je vous hais,et je vous détruirai tous »…

  6. Et dire que ce sale … se sert de l’argent des français pour faire sa propagande de merde pour notre perte !
    Il ne reculera devant rien pour arriver à ces fins…. Le combat ne fait que commencer !

    • Oui,vous avez raison,n’ayons pas peur de le dire : Macron est un sale con, et une pourriture de la pire espèce. Mais je crois malheureusement, que ce type est avant tout un grand malade mental à l’apparence d’un homme normal ; et c’est ce qui le rend encore plus dangereux..!

  7. Cela s’appelle comment « …évacuer toutes les autres options politiques du débat politique, comme si elles étaient résiduelles ou insignifiantes »? Dictature en marche, non? Comme pour la sélection du public et des thèmes du soi-disant grand débat!

  8. Ce type qui racontait il y a pas si longtemps, en ALGERIE je crois, que la FRANCE n’avait pas de culture est vraiment le champion de la MANIPULATION et du DISCOURS CREUX

    DU BALAIS !

    • Bonjour,

      Oui, c’est exactement ce que l’on peut en dire.

      On peut croire que cette vidéo est l’oeuvre d’opposants tellement on sent que nous sommes face à un dingue.

    • ce pede gerontophile ose parler de nos enfants s’y incluant, petite fiote merdique qu’il crève

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