Magdebourg : évidemment ils nous font le coup de la maladie psychique…

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Indices supplémentaires laissant présumer une maladie psychique

Qu’est-ce qui a poussé Taleb A. à foncer sur toute une foule avec une voiture ? Les motivations pourraient en être une maladie psychique. Mais pourquoi n’a-t-on pas agi à la suite des nombreux indices ? La pression sur les autorités et la police augmente.

L’attentat du marché de Noël de Magdebourg aurait-il pu être évité ? Et quelles sont les motivations de Taleb A., l’auteur de l’attentat ? Du moins en ce qui concerne la seconde question, de nouvelles réponses sont possibles. C’est ainsi que les indices laissant présumer une grave maladie psychique du malfaiteur s’accumulent, comme l’a appris l’agence de presse dpa de la part des services de sécurité.

De l’avis également de l’expert en terrorisme, Peter Neumann, le conducteur pris de folie meurtrière était probablement atteint d’une maladie psychique. « Je ne suis pas psychiatre, mais à mon sens,  beaucoup de choses le laissent présumer. Il avait des obsessions et se sentait persécuté », a déclaré Neumann au Spiegel. L’homme n’aurait pas compris « pourquoi il était menacé d’expulsion en 2016, alors qu’en même temps, les – à son avis – faux réfugiés venant de pays à connotation islamique étaient accueillis en Allemagne ».

« Tous les bollards en béton ne servent à rien dans ce cas »

L’expert en terrorisme, travaillant au King’s College à Londres, voit des signes d’obsessions : « Il projetait sa frustration sur les autorités allemandes. Jusqu’au fantasme que l’Allemagne voulait islamiser l’Europe. »

Neumann a manifesté son incompréhension quant au fait que le conducteur fou a probablement utilisé un accès non sécurisé au marché, servant selon les indications de la ville de Magdebourg de voie d’urgence : « Si un accès reste non sécurisé, tous les autres bollards en béton ne servent à rien. Alors qu’il existerait des solutions même pour les voies d’urgence – par exemple une voiture qui bloque l’accès et qu’on déplace en cas d’urgence », de l’avis de l’expert.

L’aliéniste, Reinhard Haller, reconnaît également des signes d’une maladie psychique : « Ou bien il s’agit d’un trouble paranoïaque de la personnalité avec des aspects fortement fanatiques. Ou bien, c’était un individu atteint d’une obsession qui a orienté son comportement en fonction de cette obsession », a-t-il déclaré à tagesschau24.

La procédure restera en Saxe-Anhalt

S’il devait se confirmer que l’auteur de l’attentat est psychiquement malade, il est improbable que le Procureur général à Karlsruhe reprenne l’enquête. Car de ce dernier relèvent simplement les enquêtes dans le domaine de la sécurité de l’État, donc de la criminalité à motivation politique.

Le Procureur général aurait repoussé la reprise de l’enquête, a d’ailleurs également déclaré le ministre de la Justice, Franziska Weidinger (CDU), au Conseil des Anciens du Parlement du Land à Magdebourg. C’est ce qu’a communiqué le procureur de la République du Land de Saxe-Anhalt, Heike Geyer, au Ministère de la Justice. Geyer a annoncé que le procureur de la République à Naumburg reprenait l’enquête à son compte, selon Weidinger.

La question se pose tout de même de savoir pour quelle raison les nombreux indices concernant Taleb A. n’ont pas mené à une évaluation plus urgente. Car l’homme de 50 ans était connu des autorités fédérales compétentes au plus tard depuis début 2015 comme suspect potentiel.

Ainsi que le ministère de l’Intérieur à Schwerin l’a communiqué sur demande, des représentants du Land de Mecklenburg-Poméranie antérieure ont informé, au Centre commun de défense contre le terrorisme diligenté par l’Allemagne fédérale et les Länder, l’Office fédéral de police – Bundeskriminalkamt (BKA) le 6 février 2015 de possibles intentions de l’individu originaire d’Arabie saoudite de commettre des attentats.

Condamnation exécutoire

Le fait que l’auteur de l’attentat de Magdebourg a déjà eu un comportement posant problème dans le passé est mis en évidence, selon les chaînes NDR, WDR et le quotidien Süddeutsche Zeitung, par un jugement du tribunal d’instance de Rostock en 2014. Le Journal Die Welt en avait informé en premier lieu.

Selon ces informations, Taleb A. a prononcé à l’époque des menaces indirectes : « Avez-vous vu les images de Boston ? Cela arrivera ici aussi un jour », a-t-il dit à une collaboratrice du conseil de l’ordre des médecins, après avoir critiqué le traitement de sa demande d’admission à l’examen de médecin spécialiste. Lors d’un attentat islamiste au marathon de Boston en 2013, trois personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées.

1. aurait expliqué à la collaboratrice « d’une manière à prendre au sérieux » que « quelque chose de grave importance internationale » allait arriver maintenant. Selon le jugement, cette conversation aurait été précédée par plusieurs appels téléphoniques, télécopies et courriels à contenu analogue. A. avait expliqué à l’époque qu’il avait été « sous pression émotionnelle ». Il n’aurait cependant pas employé les termes « marathon de Boston », la collaboratrice aurait mal interprété ses paroles. Le tribunal a cependant suivi la collaboratrice, laquelle a encore rempli une notice d’entretien après la conversation téléphonique. A. a été condamné finalement à une amende de 90 jours-amende de 10 euros respectivement.

Éclaircissements également au parlement fédéral

Au cours du magazine matinal commun des chaînes ARD et ZDF, le vice-président de la Commission des affaires intérieures du Bundestag, Lars Castellucci, a annoncé de rapides éclaircissement. Il entendait demander au courant de la journée encore une session extraordinaire de la Commission.

Les chefs des autorités fédérales, mais entre autres aussi le ministre fédéral de l’Intérieur, Nancy Faeser, y seront interrogés, selon l’homme politique du SPD. « Il faut expliquer minutieusement à présent pour quelle raison nous n’avons pas pu être attentifs auparavant dans ce cas », a souligné Castellucci.

Nécessité de changements chez les autorités de sécurité ?

Le politicien de l’Intérieur du FDP, Konstantin Kuhle, estime nécessaire des changements auprès des autorités allemandes en matière de sécurité. Kuhle a parlé au Deutschlandfunk d’un « très fort cloisonnement » dans les autorités. La trame y serait appropriée pour les auteurs ayant des motivations particulières, islamistes, d’extrême droite ou d’extrême gauche.

Mais il existerait chez les autorités une « impuissance » quant à la façon de traiter les gens ayant proféré entre autres des menaces de violence de manière confuse pendant des années et souffrant par exemple d’un délire de persécution et de problèmes psychiques. Leur nombre serait « relativement élevé ». S’il existe en plus autant de compétences différentes chez les autorités, de tels malfaiteurs passent entre les mailles du filet.

« Une sécurité absolue n’existera pas »

Entre-temps, l’Assemblée des arrondissements – Landkreistag – a fait état de l’impossibilité d’une sécurité absolue sur les marchés de Noël : « Partout, il y a forte présence de forces de police et de l’ordre et à Magdebourg également, les accès ont été contrôlés par la police et les sacs contrôlés », a déclaré le président de l’Assemblée du Landkreistag, Achim Brötel (CDU), au réseau rédactionnel allemand  Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND).

« Mais une sécurité absolue ne pourra pas exister. » En raison du risque d’attaques au couteau, les conditions juridiques ont déjà fait l’objet d’un net renforcement pouvant aller jusqu’à une interdiction généralisée.

Manifestement un plus grand nombre de blessés

Pendant que les discussions politiques sur l’attentat vont déjà bon train, le nombre de blessés a augmenté, d’après des informations du ministère public. Il va à présent jusqu’à 235, a déclaré un porte-parole à Magdebourg. Des personnes se seraient encore manifestées auprès de la clinique universitaire et des médecins.

Mais il ne serait pas possible d’exclure l’éventualité d’un double comptage. Jusqu’à présent, on parlait de 200 blessés. Le nombre de morts reste à cinq, selon les informations. Lors de l’attentat, un garçon de neuf ans ainsi que quatre femmes âgées entre 45 et 75 ans ont été tués.

Manifestation de l’AfD à Magdebourg

L’AfD a invité à un rassemblement en début de soirée sur la place de la cathédrale de Magdebourg, suivi d’une marche funèbre. La présidente de l’AfD, Alice Weidel, ainsi que plusieurs politiciens AfD du Land y sont attendus.

Parallèlement à l’organisation par l’AfD, une initiative appelée « Ne laissez aucune chance à la haine » a appelé à une chaîne humaine autour du Vieux Marché. 

Traduction de Jean Schoving pour Résistance républicaine

https://www.tagesschau.de/inland/innenpolitik/anschlag-magdeburg-aufklaerung-102.html

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