Avant tout une précision : mon ressentiment ne se retourne pas contre la personne qui vient de nous quitter et dont le décès me touche car il semble que Michel Blanc ait eu une vie des plus calmes et surtout hors des scandales ou dépravations que nombre de vedettes du spectacle se font un plaisir d’étaler.
En ce qui le concerne, j’avais envers cet homme le plus profond respect même si je me permets de m’étonner, en ce vendredi, de la vénération envers le monde du spectacle dont font preuve, sur les chaînes d’informations, une majorité de personnes.
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Cela alors que peu, par exemple, se disent effondrés après la mort d’un grand chirurgien qui aurait passé cinquante ans dans des salles d’opération à sauver des milliers de vies ? Cela en dehors de quelques proches… Et quelques patients reconnaissants qui auraient lu l’entrefilet de son décès -quand il y en a un- dans la presse locale…
Je prends le cas d’un chirurgien mais je n’oublie pas tous les personnels -femmes et hommes- dans les domaines de la santé, des praticiens de toutes les spécialisations, notamment dans les maternités et les services pour handicapés, ou encore dans les « mouroirs » aux aides-soignants en passant par les infirmiers et je ne peux les citer tous !
À tous ces professionnels du monde de la santé, il convient d’ajouter ceux qui, pour sauver des vies, souvent les vies d’imprudents voire d’abrutis mettant leur existence en jeu en se prenant pour leur idole, genre Rambo, tiens, encore le cinéma ! oui, les milliers de professionnels et de bénévoles des services de secours -militaires ou policiers compris- qui risquent d’y perdre la leur : sapeurs-pompiers, pompiers volontaires, secours en mer ou en montagne !
Qui leur rend hommage, du chirurgien au pompier bénévole, lorsqu’ils nous quittent ?
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Ce que je ne m’explique pas -sinon par le simple « pouvoir » de l’image !-, c’est la réaction de la majorité d’une population à chaque décès d’une star en particulier du monde du spectacle !
Je n’ai donc pas été surpris par l’ampleur qu’a prise la « douleur », la « tristesse », l’« abattement » qui ont touché une grande partie de la population à l’annonce du décès de Michel Blanc !
À chaque décès d’une « image » du grand écran, je trouve quelque peu étonnante la réaction d’une majorité de mes concitoyens. Alors que la disparition d’une personne ayant apporté aide et secours aux plus démunis ne suscite aucune compassion. Pourquoi ? Mais simplement parce que cette personne n’est pas passée sur un écran…
En effet, quand il s’agit d’une image, oui, d’une simple image que des millions de personnes ont d’une vedette de cinéma -et je reste respectueux vis-à-vis de la personne qu’était Michel Blanc, n’ayant jamais fait parler de lui pour des frasques ou des comportements répréhensibles dans sa vie personnelle ou en public, en particulier comme certains au volant de leur voiture…-
Oui, à partir d’une « image » que s’est faite le public, celui-ci ne retient de cet acteur qu’une ou deux répliques récitées, certes avec talent et justesse par celui-ci, mais ne venant pas de lui et donc apprises par coeur : répliques du genre…
« Quand te reverrai-je pays merveilleux »
« Si tu pars, je te quitte »
« Avec un D comme Dusse »
Des répliques d’une profondeur intellectuelle indéniable et retenues par le public ! Mais ces répliques, ce n’est pas lui mais les scénaristes qui les ont pensées comme d’ailleurs chaque scénario dont il a été la vedette. Ainsi que les metteurs-en-scène qui l’ont mis, lui, l’acteur, parfaitement dans le cadre. Et je ne parle pas de tous les personnels, du maquillage au costume, sans oublier les cadreurs, tous ont façonné l’image de celui qui a dit -certes avec professionnalisme- ces répliques retenues par les spectateurs !
Oui, le public retient une ou deux répliques dites « cultes », terme qui convient puisque c’est « l’admiration mêlée de vénération que l’on voue à quelqu’un » (Le Petit Robert). Et, ainsi, nombre de Français « vénèrent » cet acteur parce qu’ils l’ont « vu » dans ses films « cultes » ! Films dans lesquels des réalisateurs, des scénaristes et des dialoguistes lui ont permis d’avoir « l’image » retenue par le public alors que ce même public n’a (quasiment) rien retenu du Michel Blanc qui fut, lui aussi… réalisateur, scénariste et dialoguiste ! Pour quelle raison ? Tout simplement parce que, là, aucune « image » n’a été retenue par le public !
Même le Premier Ministre, Michel Barnier, n’a retenu que ses apparitions sur l’écran en se fendant d’un hommage en une phrase :
« Un immense acteur parce qu’il nous a fait rire ! »
Les spectateurs interrogés sur les télés ne retiennent de son oeuvre cinématographique que quelques « répliques » qui ne sont même pas de lui… Alors qu’inversement, peu se souviennent des films dont il a véritablement réalisé la mise en scène ou écrit les dialogues !
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Voici l’exemple d’une réplique dont personne ou presque ne connaît l’auteur bien qu’elle soit devenue l’une des plus célèbres du 7e art français !
Si je vous dis :
« T’as de beaux yeux tu sais ! »
Je suis certains que nombreux sont ceux -certes d’une certaine génération- qui vont immédiatement me répondre :
« C’est Jean Gabin qui avait dit cela à Michèle Morgan dans le film « Le Quai des brumes ».
Ok, mais est-ce lui qui a eu l’idée d’une telle réplique ? Là, vous allez me répondre :
« Je n’en sais rien… » ou même carrément : « Non ! »
Mais de qui est-elle, alors, dans ce cas ?
Si vous le connaissez, vous allez me dire :
« Peut-être est-ce Marcel Carné, le metteur-en-scène de ce film ? »
Non plus…
Mais combien de Français, parmi les millions qui ont vu ce film, savent que tous les dialogues de cette oeuvre du grand écran dont ce célèbre « T’as de beaux yeux tu sais ! » sont sortis de la tête de… Jacques Prévert ? Ce grand poète, pourtant célèbre, se voit supplanter dans la mémoire des amateurs du 7e art par les acteurs qui se sont (simplement mais, certes, avec talent) accaparés, emparés de sa plume ! Alors que c’est lui qui, inspiré par la limpidité des yeux de Michèle Morgan, a ajouté cette réplique dans les dialogues alors qu’elle n’était pas dans le roman dont le titre était « Quai des brumes » ! Et pour cause puisque l’auteur Pierre Mac Orlan ne pouvait savoir que son histoire deviendrait un film !
Et de ce fait, pour le public, « c’est Gabin qui le dit à Morgan » et tant pis pour le véritable auteur de cette réplique ayant survécu au temps…
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Cela pour expliquer que ce que le public retient de l’oeuvre cinématographique du regretté Michel Blanc -et ce n’est pas péjoratif- ne sont que quelques répliques écrites par un autre…
Cela à « l’image » d’une oeuvre telle une peinture ou une sculpture : un acteur est le fruit du travail d’autres personnes et en particulier du scénariste qui invente les dialogues tel le peintre ou le sculpteur, auteurs d’une oeuvre d’art. Sauf que, en peinture ou en sculpture, on retient le nom de l’artiste peintre ou du sculpteur ! Alors que dans le cinéma, c’est l’acteur qui recueille, à 99%, les fruits du travail de nombreux autres, lui-même n’y apportant que la touche finale. Un tableau ou une sculpture, eux, ne sont que le résultat du travail de leur auteur.
Cela dit, même si je ne suis pas un fou de cinéma, je regrette le départ trop tôt de cet acteur qui, au moins, a fait passer des heures de détente et de rires à des millions de personnes ! Des rires qui sont salutaires en notre pays à l’avenir des plus incertains. D’autant que les rires, par leurs éclats, n’ont, au grand jamais, tué quiconque, ni par leurs larmes, attristé qui que ce soit…
Jacques MARTINEZ, journaliste, à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…
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Il y a deux jours j’ai rendu à ma manière un dernier hommage à Michel Blanc allias Jean Claude Dusse en regardant le Triptyque ( j’aime bien bouleverser les codes, que font ‘ils sinon dépeindre ) des BRONZES et la réflexion que je me suis fait est celle-ci. Une parabole au sens propre ( inversée ) et figuré de la vie , les bronzés représentant la naissance , les bronzés font du sky ( le summum de la vie la pleine intelligence , la maturité ) et les bronzés 3 le déclin la mort ( nul, inutile mais indispensable ) . Les trois films à mon sens nous dépeignent avec amour et compréhension , ils ne sont pas vraiment des satires juste des remontrances .
Le public n’est que l’image des « français » actuels et passés.
Perso, je suis d’accord avec votre article mais dans une vie, on a pas le temps de se renseigner sur tout.
Je ne m’apitoie jamais sur le décès d’une personne connue, jamais !
Ayant était 30 ans aide-soignant et connaissant tout le boulot des personnes travaillant à l’hôpital, je ne peux qu’être d’accord avec vous.
Il y a 43 ans j’avais 19 ans homo coincé et extrêmement timide , dans mon entourage un homo folle mais extrêmement drôle , je l’aimais beaucoup parce que moi toujours trop sérieux , trop sage , vint la gay pride à Lille je le vit perché sur un char en reine des homos à ce moment je l’idolâtras . Le slendid je vous ai toujours aimer
Excellente mise au point !
Pour l’équipe du Splendid, à laquelle Michel Blanc appartenait, n’oubliez pas que nombre de leurs répliques venaient dans le feu de l’action, c’est-à-dire étaient improvisées. Par conséquent, ces répliques n’étaient pas écrites dans le scénario. Ce qui contredit un peu vos réflexions, par ailleurs justes au regard d’autres films comme Quai des Brumes. Mais, toute la clé du succès des acteurs du Splendid réside précisément dans leur génie de l’improvisation !
Vous avez tout à fait raison. Il y avait beaucoup d’improvisation au Splendid. La réplique d’Anémone « c’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim » dans le Père Noël est une ordure, est un autre exemple.
Pendant de très longues années je fut torturé par mes interrogations existentielles . Des personnages comme Michel blanc m’apprirent a m’autoriser a poser pour de courts moments mon lourd fardeau .Qu’il est bon de rire quand nous retirons le balai que nous nous sommes introduit dans le fondement et de constater que comme tout les mortels il n’en ressort pas immaculé j’ en remercie Monsieur BLANC pour ces moments de paix .
Question à Tintin : alors vos interrogations existentielles étaient d’ordre scatologique ?
J’avais posté un commentaire qui a été envoyé à la poubelle , si vous saviez comme je suis sincère , si vous saviez ce que j’ai vécu jamais vous ne m’auriez insulté de la sorte .Si vous ne savez ce qu’est la force de caractère venez me voir je vous donnerait des cours. Savez vous ce qu’est de se sentir seul parmi les gens et ce depuis que vous avez l’âge de raison et pourtant de continuer a avancer , si vous avez besoin de force morale venez me voir .Mais a la vu de votre commentaire je vous la ferais payer au prix fort .Je doute que l’existentialisme soit une de vos préoccupations.
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Sujet de philosophie : « Le héros, c’est le texte, pas l’acteur ». Vous avez 4 heures.
Bravo M.MARTINEZ d’avoir abordé, l’air de rien, une question surprenante au premier abord mais en fait très intéressante.
Qu’est l’essence ( le réalisateur ) si elle ne devient substance ( l’acteur ), la substance n’est que manifestation ( l’idée ) . Au même titre que l’artiste au travers de la substance cherche l’essence , la transcendance , dieu , la perfection .
Le texte est l’idée ,certes, mais de quoi , l’idée pour l’idée n’a aucun sens , il lui faut bien qu’elle se référence ou s’oppose à une autre idée .
Pour se faire il lui faut bien un véhicule qui lui n’est que véhicule certes mais sans lequel elle ne pourrait se matérialiser . Dans le même esprit je me souviens que les tortures qu’avaient pu me créer cette simple nouvelle de Sartre , » les mots » .
Bonjour,
Ce n’est pas une nouvelle, c’est une autobiographie.
J’aime beaucoup comme son théâtre …
Par contre, « la Nausée » ça me tombe des mains …
J’ai du lire également la nausée de Sartre mais n’en ai aucun souvenir .En revanche je me souviens Très bien cette nouvelle de Sartre » le mur « , certains pour le coup la qualifie d’autobiographique . Ce qui est sur mechancon et les lfistes en sont les parfaits protagonistes .
Comme seule réponse c’est une autobiographie , vous êtes vous jamais interrogé sur le fait qu’une fourchette soit nommée fourchette , que le sens , n’ai pas de sens , que le non sens soit un sens tout autre . Qu’au final la terre est peut être un cube ou un non cube . Me faudrait t’il m’exprimer dans un langage extra-terrestre pour vous dire que notre langage est un non langage .Tout ca me rends fou encore aujourd’hui.
Savez vous avec qui les mots ont un sens ,avec mes chats , nous n’avons rien de commun est pourtant un dialogue s’instaure , nous fait nous rapprocher , nous respecter , là le mot fourchette prend un sens .Avec mes congénères il ne fait que nous opposer , nous haïr .
Le seul vrai langage , les seuls vrais mots sont peut etre ceux que l’on ne maitrise pas .Si je prends l’exemple de mes chats leurs besoins et leurs attentes si je les respectent et les comprends j’institue alors un dialogue avec eux non traduisible mais réel , un langage qui n’en est pas un .
oops , il lui faut bien quelle se réfère
c’est l’idée qui importe lol.( amusant j’ai lu ca étant très jeune , Sartre l’était aussi , la révolte tous nous y passons , puis vient l’acceptation ).
Superbe sujet qui résume parfaitement les enjeux de l’article !
Moi qui toute ma vie ai défendu le principe donc l’idée ( le texte ) , ne peut que dire que le héros est l’idée et qu’elle aie la chance d’être comprise par l’acteur . Hors les grands hommes furent des incompris.
Le comble du snobisme, c’est de parler de Mozart sans jamais avoir vu ses tableaux.
je ne suis pas snob j’ai lu toute sa production .
Vous soulignez la fatuité de notre époque, monsieur Martinez.
Enfant j’étais incrédule à l’idée que les jeunes adultes de ma familles puissent aduler des gens aussi dérisoires que des acteurs et des chanteurs. Ca me donnait le vertige. C’était incompréhensible.
Je découvrais le caractère insignifiant de certains aspects du monde adulte.
++++
C’est comme la Joconde dont on nous rebat les oreilles: y en a ras le bol de cette croute, De Vinci n’a pas fait que ça!
Une croûte, une croûte, cette perfection ???? Faut arrêter l’alcool ! https://resistancerepublicaine.com/2023/09/24/si-la-joconde-metait-contee/
« Atmosphère, atmosphère !! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère, moi ?? » Fameuse réplique d’Arlétty á Louis Jouvet dans « Hôtel du Nord » de Marcel Carné. Autre réplique fameuse ……. »Que les moins de vingts ans ne peuvent pas connaître !! » Salut Christine depuis Mexico !
Toi non plus, tu n as pas fait que voler des mobylettes,
L’un n’empêche pas l’autre, on peut avoir de l’admiration pour une vedette de l’écran, un chanteur ,chanteuse, et en avoir pour ceux qui inconnus comme des chirurgiens,infirmières pompiers etc…font des choses magnifiques .on parle de Michel BLanc parce qu’il était connu et qu’il nous a bien fait rire ou touché dans ses films et merci à lui ,qu’il repose en paix .
Michel Blanc
https://www.facebook.com/photo/?fbid=942059594622869&set=a.598145425680956&locale=fr_FR
Oui Jacques mais c’est le talent de l’acteur qui fait que la réplique fait mouche. Puis un metteur en scène, un dialoguiste se met en retrait de son œuvre c’est son métier. Les acteurs sont juste là pour donner corps à l’œuvre et il faut des acteurs de talent d’où l’obligation de prendre les meilleurs du moment et au passage les payer formidablement bien pour qu’ils acceptent de jouer le rôle. Lorsqu’un acteur méconnu joue un petit rôle dans un film et perce l’écran il est vite reconnu devient peu après très sollicité par la profession. C’est un peu le but du jeu que de vouloir de bons acteurs pour faire un maximum d’entrées. Et plus un réalisateur et le producteur font de bons films plus ils ont de l’argent pour employer les meilleurs acteurs pour les films suivants. Je passe bien entendu les coopérations qui financent des films élitistes vus par peu de monde avec des moyens énormes. Là c’est un véritable scandale qu’il faudrait dénoncer. De ce côté là il y aurait d’énormes économies à faire avec notre argent.
Vous aviez bien commencé ,puis sombrez dans le mercantilisme , loin de la quête de perfection .
Sans son œuvre l’artiste n’est rien , celui qui » façonnât » Michel Blanc réalisa un chef-d’œuvre .
Pour la réaliser n’utilisât’ il pas le meilleur matériau . Désolé J’aimais beaucoup l’équipe du Splendid eux aussi étaient des artistes … peintres .
Rire quand on a du chagrin,
Se cacher pour ne pas montrer sa peine.
Il y a toujours une face cachée chez les comiques, le côté obscur de la route ensoleillée de la vie…