Si la Joconde m’était contée…

La Joconde… Qui n’est pas resté rêveur, fasciné, devant le tableau le plus célèbre du monde ? 

Même son créateur, Léonard de Vinci, refusa de s’en séparer, l’emportant même en France quand il vint s’installer à Amboise à l’invitation de François 1er (je vous invite à visiter le château du Clo Lucé, son ancienne demeure transformée en musée, c’est passionnant).  Il n’a plus quitté la France et nombre de Rois l’ont mis en bonne place dans leurs châteaux,  ce n’est pas un hasard. C’est Napoléon qui lui a fait intégrer les collections du Louvre, rendant au peuple de France cette possession magique. Dès sa conception, ce tableau a séduit, attiré, interpellé… notamment à propos du sourire énigmatique de Monna Lisa.

Devant ce visage, celui qui veut savoir ce que peut l’imitation de la nature par l’art le saisit sans peine. L’exécution de ce tableau est vraiment à faire trembler de peur le plus vigoureux des artistes. Il y a dans celui-ci un sourire si attrayant qu’il donne au spectateur le sentiment d’une chose divine plutôt qu’humaine. Et si on le tient pour une merveille, c’est qu’il est la vie même.

Georgio Vasari, 1550

 

Pourquoi cette réussite absolue ? Comment ? On ne le saura jamais, car toutes les explications techniques, artistiques ne sont que des pistes mais ne peuvent expliquer et encore moins donner la clé du génie. Génie de Léonard de Vinci.

Mais comme il est toujours bon, pour l’esprit, pour la santé, pour l’envie de continuer à vivre au milieu de toutes les horreurs que nous voyons et subissons, un petit moment consacré à La Joconde, peinte au début du XVIème siècle à Florence, pour le coup de coeur culturel de ce dimanche.

Nous ne répondrons pas ici aux multiples hypothèses concernant l’identité du modèle qui, officiellement,  est Monna  (dame) Lisa Gherardini  l’épouse de  Francesco del Giocondo, marchand d’étoffes florentin mais qui pourrait être aussi, selon certains historiens de l’art  et autres interprétateurs un auto-portrait de Léonard, la mère de Léonard, le portrait de Salai , assistant et amant  de Léonard etc.  Voir sur wikipedia quelques “hypothèses alternatives”. J’ai lu plusieurs études, passionnantes, sur ce sujet au cours de ma vie, et notamment sur l’androgynie des personnages peints par Vinci, j’en ai gardé un souvenir flou, je ne vous ferai donc pas un cours, je vous laisserai juste contempler d’un peu plus près ce tableau que l’on ne peut plus voir que de loin, au Louvre.

Voici une petite video de 4 minutes tentant de répondre à la question : comment la Joconde a-t-elle pu devenir le tableau le plus célèbre du monde ?

 

 

Une autre petite video de 5 minutes retraçant avec un appareil inventé par l’un des ingénieurs géniaux que fait naître l’Occident la progression suivie par De Vinci pour obtenir Monna Lisa telle que nous la voyons au Louvre et notamment la technique du “Sfumato”, glacis de couches superposées, propre à Léonard.

Monna, on ne connaîtra jamais tes secrets mais peu importe tu nous attires, fais rêver, interpelles, invites à entrer dans le monde extraordinaire de l’art occidental.

Sois-en remerciée et surtout Léonard de Vinci qui nous permet de nous rappeler que l’homme est extraordinaire, que l’homme est lui-même un mystère et que tous les espoirs nous sont permis, même si l’actualité, en 2023, est désespérante.

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17 Commentaires

  1. Je n’aime pas cette peinture. Je crois qu’elle ne doit son succès qu’à l’usage du fameux “sfumato” par de Vinci. La Joconde me paraît assez inexpressive. Elle sourit très légèrement (sourit-elle même vraiment ?) pour laisser une bonne image d’elle-même à la postérité, comme tant de gens sur les photos. Peut-être qu’on n’avait pas ce réflexe auparavant ?
    Le paysage complexe à l’arrière plan paraît d’un artifice total par rapport à la sobriété du personnage. Cela ne paraît pas cohérent.
    Personne n’a envie que cette Joconde prenne vie, de pouvoir la toucher, l’étreindre, l’avoir dans son lit… Il n’y a là aucune vitalité, c’est un travail de scientifique.

  2. Passionnant article. La Joconde : 14 années de travail (1503-1517), jusqu’à 30 fines couches de glacis, pour lesquelles Léonard de Vinci invente des pigments inconnus (à base de fer, manganèse, ambre brûlé). Sans doute encore plus de temps de réflexion sur l’anatomie , de contemplation du monde, de recherche sur la lumière que de coups de pinceaux. L’homme du continuum entre chimie et esthétique, entre interrogations sur la matière et sur l’insaisissable “anima”… Allez, à genoux, petits péteux de l’art “conceptuel”!

  3. Il est vrai que ce tableau possède une attirance mystérieuse.
    Quand on le voit au premier regard, de prime abord, il parait banal, sur fond sombre, une tête de femme au sourire énigmatique.
    Mais quand on le contemple, on est saisi, on est surpris, on est captivé, on n’arrive plus à détacher son regard.
    De Vinci y aurait-il mis un sortilège ??

  4. Je vois dans ce portrait émouvant, plus que la beauté formelle du modèle qui, faisons le difficile, n’est pas le plus beau peint, au delà d’un compliment de critique dont le domaine m’échappe totalement, toute l’énigme et le charme irrésistible du génie européen, transmis par l’un de ses parangons.

  5. androgynie et ressemblance troublante avec son dernier tableau : SAINT JEAN BAPTISTE . dans les couleurs froide , on distingue encore le pont du diable , un lac et une riviere . DA VINCI que rien ne passe aussi vite que les annees ! il y a son inspirateur : MARCUS VITRIVIUS ; l HOMME DE VITRUVE dont le jivre phare DE L ARCHITECTURE est parvenue jusqu a nous grace aux moines copistes . MARCUS VITRIVIUS y transmet le NOMBRE D OR , LA DIVINE PROPORTION heritee des savants EGYPTIENS . AU LOUVRE , aile SULLY , salle 335 , allez admirez la COUDEE DE MAJA . elle est juste et parfaite car elle est mathematique . DA VINCI , gardien du trait et transmetteur de connaissances . et c est la meme coudee qui a servi aux batisseurs du moyen age ; la meme qui a servi a PEI pour la PYRAMIDE DU LOUVRE … non CHRISTINE la civilisation n est pas MORTE ..

  6. Pas amateur d’art pour un sou, mais Léonard de Vinci est le maître incontestable de toute l’histoire de l’art. Juste après lui vient Picasso est son cubisme 😟😟😟

  7. Un moment consacré à l’art et à la beauté dans un monde où on les salit, où on célèbre à présent la laideur et la bêtise, cela fait du bien mais rend nostalgique d’une époque extraordinaire sur le plan artistique (et, sauf erreur, architectural).
    Un grand merci à vous Christine, pour tout cela, l’article et les vidéos.

  8. Superbe article, plein de poésie et d’encouragement. Comme tu le dis, dans ce monde d’horreurs macronniennes, il est bon de ne regarder, à certains moments, que le beau.
    Tu parles de l’art occidental qui est effectivement, à mon humble avis, le plus beau de la planète. Là aussi, l’Hitler français, accompagné de l’abruti anti pape François, font tout pour détruire cet art occidental bâti pendant des millénaires.
    Qu’il est beau et magnifique de se tourner vers la splendeur artistique occidentale, qui est détruite petit à petit par le cancer mondial qu’est l’islam, et dont les Français se font une joie de le faire venir chez eux par 50 ans de votes continus dans ce sens.

    • Merci à toi pour ce commentaire qui fait chaud au coeur et qui pointe l’essentiel

    • Je me confine de plus en plus chez moi. Les horreurs du monde finiraient par me détruire. Ami Cachou, je partage tout ce que tu as dit. J’en profite pour remercier notre présidente pour ces moments de beauté et de calme. Quand je regarde ce tableau, j’ai l’impression qu’une grande paix me pénètre. Le paysage en arrière-plan, ce sourire, énigmatique, ces yeux, tout est magnifico. Même si ce sourire me semble quelque peu désabusé, sa douceur est pénétrante. Lénifiante.

    • Pardon Cachou mais il me semble que notre président est d’un raffinement rare, n’est-il pas l’époux d’une première dame qualifiée par la presse et pis Paul, d’une beauté hors du commun. Il est vrai que la ficelle picarde gratinée au chanvre, a du chien 😉

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