Cinq villes antiques que vous pouvez visiter en Russie !

Chersonèse et le bleu de la Mer Noire…pour prolonger l’été 

Voir les ruines d’une acropole grandiose, d’un temple d’Apollon ou d’un théatre antique…en Russie !

Les anciens Grecs ont autrefois fondé plusieurs colonies sur la côte de la mer Noire faisant aujourd’hui partie de la Russie, et de magnifiques ruines de cette civilisation disparue s’y dressent encore aujourd’hui.

Présentation.

Le magasine culturel Russia Beyond  (https://t.me/russiabeyond_fr) vient de publier un bel article présentant cinq sites antiques de Russie. Il est retranscrit ici pour les lecteurs de Résistance républicaine qui seront à coup sûr  ravis de cette découverte.

Quelques ajouts : une bibliographie en fin d’article et des cartes géographiques.

 

Cinq villes antiques que vous pouvez visiter en Russie !

Au VII-VI siècle av. J.-C., la côte nord de la mer Noire voit arriver des Grecs, qui y implantent leurs colonies. Sur la péninsule de Taman et de Kertch, mais aussi sur la côte ouest de la mer d’Azov (ou, comme l’appelaient les Grecs – Méotide), s’est formé le royaume du Bosphore, qui a existé jusqu’au VIe siècle. Le détroit de Kertch actuel, entre la Crimée et Taman, était alors appelé le Bosphore de Kimmerikon (et le Bosphore que l’on connaît tous – le Bosphore de Thrace).

Panticapée 

Les ruines de l’antique Panticapée à Kertch

La capitale du royaume de Bosphore était la ville de Panticapée. Elle a été fondée sur la péninsule de Kertch dès le VIIe siècle av. J.-C. sur l’emplacement de la ville actuelle de Kertch – c’est pourquoi cette dernière est considérée comme la cité la plus ancienne sur le territoire russe.

Le Kourgane Tsarski à Panticapée

Les ruines d’une acropole grandiose, avec pour principal temple celui d’Apollon, ont été conservées jusqu’à nos jours. Un destin également connu par le majestueux Kourgane Tsarski – le tumulus de la dynastie des Spartocides, qui ont régné sur le royaume du Bosphore.

Le sarcophage de Myrmekion dans la collection de l’Ermitage

Le territoire de l’actuelle Kertch renferme aussi de nombreuses ruines d’autres communes et villages antiques. Les plus grandes d’entre elles :

  • Nymphaion (faisait partie de la Ligue de Délos, et qui payait les impôts directement à Athènes), 
  • Myrmekion (au XIXe siècle, une grande nécropole de la ville antique avec des sarcophages en marbre a été découverte),
  • Parthenion (une ville défensive, qui gardait le passage sur le détroit de Kertch),
  • Tyritaque (où, lors de fouilles, l’on a découvert beaucoup de bassins de salaison en pierre).

Bassins de salaison de Tyritaque

Chersonèse

La basilique de Chersonèse (en arrière-plan : la cathédrale orthodoxe moderne Saint-Vladimir)

L’un des plus grands et célèbres sites de ruines est la ville de Chersonèse, ou comme l’appelaient les Grecs – Chersonèse Taurique (la « Tauride » était le nom de la Crimée). Cette cité au sud-ouest de la Crimée a été fondée au Ve siècle av. J.-C. et a duré plus longtemps que d’autres polis et cités antiques – jusqu’au XIVe siècle, bien qu’elle ait mené de nombreuses guerres.

 

De nos jours on peut admirer les vestiges de la colonie grecque de Chersonèse, aussi appelée Hersones, qui se trouve à 2 km à l’ouest du centre-ville de Sébastopol. 

À Chersonèse, sont conservées des ruines d’un théâtre antique, d’une basilique, d’un mur de forteresse et d’autres constructions.

Théâtre antique de Chersonèse

Chersonèse se trouvait sur le territoire de l’actuelle Sébastopol, et est l’une des rares à avoir un lien direct avec l’histoire de la Russie. Il est considéré que c’est ici qu’en 988, Vladimir Ier a reçu son baptême, et a ensuite converti la Russie au christianisme.

Phanagoria 

Les fouilles à Phanagoria

Aujourd’hui, le nom « Phanagoria » est surtout associé à une marque de vin et à un grand domaine viticole. Cependant, en réalité, il s’agissait d’une importante cité antique sur la péninsule de Taman, là où se situe désormais le village de Sennoï, dans la région de Krasnodar. Elle a été fondée au VIe siècle av. J.-C. et était considérée comme la deuxième capitale, après Panticapée.

Vases grecs en forme de sphinx et d’Aphrodite, trouvés lors de fouilles à la nécropole de Phanagoria

Phanagoria était un important centre économique et une ville riche. Les fouilles y ont commencé au XVIIIe siècle et continuent à ce jour. Ici ont été découverts des sanctuaires d’Aphrodite, une dizaine de kourganes avec des objets en métaux précieux, ainsi qu’une multitude de pièces et d’autres artefacts de la Grèce antique.

En 2019, l’un des plus anciens bateaux militaires (II-I siècles av. J.-C.) a en outre été trouvé au fond du détroit de Taman.

Aujourd’hui, Phanagoria est un musée-réserve. Vous pouvez aussi vous balader sur le site des fouilles en 3D ici.

Gorgippia

Musée-réserve archéologique Gorgippia

La ville a été fondée au Ve siècle av. J.-C. sur le territoire de l’actuelle Anapa (région de Krasnodar). Elle est nommée d’après Gorgippos, le frère du roi du Bosphore, que ce dernier a envoyé ici en tant que gouverneur. Avant cela, elle portait le nom du port Sinda, capitale des peuples sindis, qui ont ensuite fait partie du royaume du Bosphore.

Objets en or d’un sarcophage des II-IIIe siècle av. J.-C.

Les fouilles à Gorgippia ont permis de découvrir des quartiers entiers de l’ancienne ville. Des rues pavées et de nombreux sous-sols de maisons. Par ailleurs, des sarcophages intacts remplis de trésors en or ont été retrouvés dans les cryptes.  

Tanaïs

Les ruines de Tanaïs

Cette cité a été fondée par les ressortissants du royaume du Bosphore au IIIe siècle av. J.-C. sur la côte nord-est de la mer d’Azov, dans le delta du Don (que les Grecs appelaient justement Tanaïs). Aujourd’hui, elle se trouve dans la région de Rostov.

De nombreuses amphores en argile, trouvées lors des fouilles, se trouvent dans le musée de Tanaïs

C’était autrefois un important centre de commerce, qui proposait aux nomades des amphores de vin et d’huile d’olive, qui étaient importées des îles grecques (Rhodes en premier lieu) et d’autres polis. La ville renfermait une citadelle fortifiée, qui devait la protéger des nomades. Néanmoins, même cette dernière n’a pas pu empêcher les nombreux pillages et destructions. Au Ve siècle, la ville a finalement cessé d’exister, abandonnée par les habitants après une énième attaque.

Bibliographie 

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13 Commentaires

  1. Mon père est né à Orenbourg en 1921, porté à bras par ses parents fuyant le bolchévisme, il est arrivé en France à l’âge de 6 mois. Je ne suis pas historien pour un sou, mais ma généalogie m’incite à croire que le peuple de Russie a plus souffert de ses Tsars et de ses tyrans communistes, que de la magnificence de ce pays le plus vaste au monde. La rudesse des conditions hivernales condamnant les nouveaux nés fragiles qui mourraient congelés dans leurs langes, la dureté à la tâche alimentant hélas une consommation excessive de Vodka, la ferveur croyante indéfectible, font du peuple Russe, une civilisation qu’il me parait interdit de ternir. Les politicards français versant sur la Russie, leur bile crapoteuse tandis qu’il n’ont eu à souffrir que d’un bouchage de chiottes dans leur 100 m² avec vue sur la Tour Eiffel où l’Arc de triomphe, me dégoutent.

  2. La Russie est un magnifique pays.
    On ira, quand la guerre sera finie, le visiter, et se remplir les yeux de toutes ses richesses naturelles et de celles construites par 2500 ans d’histoire.

  3. Jason et ses argonautes sont partis chercher la toison d’or en Colchide, c’est à dire dans la partie Est de la mer Noire. Dès l’époque antique, les grecs savaient que les monts du Caucase étaient aurifères. C’est maintenant Sotchi en Russie.

  4. Merci Jules pour ce très passionnant article qui m’a appris beaucoup de choses. Et quand quelqu’un m’apprend quelque chose, je saute de joie !
    Je n’avais jamais vu la Russie par son histoire antique. Que de belles choses, oh que la Russie est un formidable pays !
    Merci ami Jules.

  5. Certains me feront remarquer qu’après les Romains nous avons eu les Goths, et autres Ostrogoths, les Huns et même les Muzzs jusqu’à Poitiers, les Francs, etc. Tout cela a abouti à ce que nous étions jusqu’à la lente destruction actuelle.

    • Ni les Huns, ni les muzzs n’ont contribué à construire la France !
      pour résumer, les Francs, donc le nord de la France au-dessus de la Loire, les Allamands au nord-est, les Burgondes : la Bourgogne, les Wisigoths : le sud-de la Loire, les Ostrogoths : le Languedoc…
      Les Vascons (basques) et les Aquitains (proto-basques) au Sud-Ouest.
      J’oubliais, les Armoriques (ou celtes restants) en Bretagne….
      Bien plus tard, au nord-ouest les Normands (Vikings)…
      Les Vandales n’ont fait que passer chassés par les Wisigoths jusqu’en Afrique du Nord.
      Après cela, très peu de déplacements de population hors les protestants ayant fui la France de Louis XIV.
      Le recensement de 1851 indique à peine plus de 1% de populations étrangères, 0,03% de naturalisés (environ 10 000), on le retrouve dans les documents de l’INSEE.
      Une liste de documents :
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/2653233?sommaire=2591397
      Le principal :
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2653233/REC_T01.xls
      Les premières arrivées fin 19ème siècle révèlent les évolutions des États en Europe : les Belges, les Italiens, les Allemands sont les plus nombreux…

      • C’était juste pour compléter mon propos. Mais nous avons surmonté ces épreuves, alors que celle d’aujourd’hui est mal engagée vu que nos élites l’organisent, l’encouragent.

        • Je profite des sujets avec lesquels je peux donner des armes aux patriotes pour répondre aux gôchos et autres idiots…

  6. Merci Jules Ferry. Les Grecs, puis les Romains ont dominé le monde, jadis. Quand on constate la décadence actuelle… C’étaient de grandes civilisations. De nos jours, nous sommes submergés par des barbares incultes, curieux renversement de l’Histoire.

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