On sait que l’agriculture productiviste a joué des mauvais tours à la Bretagne. La FNSEA, les coopératives agricoles et le Crédit agricole ont une grande responsabilité dans la situation actuelle. Pourtant, quelques esprits libres expliquent qu’il est possible de procéder autrement. Parmi eux, André Pochon, ancien paysan, qui, au moyen de livres, de conférences et d’articles dans la presse, met les pieds dans le plat.
Le maïs fourrage, une catastrophe économique et sociale
Le maïs constitue une de ses cibles : « Alors que toutes les études comparatives montrent qu’il en coûte trois fois plus de nourrir une vache au maïs/soja plutôt qu’au pâturage, que des éleveurs herbagers nourrissent deux vaches/hectare au lieu de 1,6 chez les productivistes, la majorité des éleveurs persiste dans le modèle qui mène à l’impasse. Comble de l’ironie, la promotion du lait et de la viande de qualité se fait avec des images de bovins au pâturage. Avec le système herbager, un couple d’agriculteurs s’en tire très bien avec 30 vaches sur 30 hectares au lieu de rechercher des troupeaux de plus en plus grands, souvent pour une seule personne. C’est ainsi que le nombre d’exploitants diminuant, les bourgs se meurent. Oui, le maïs fourrage est bien, à l’échelle de toute la région, une catastrophe économique et sociale. » (Le Télégramme, mardi 21 mars 2023).
Un face-à-face André Pochon/Arnaud Rousseau, nouveau président de la FNSEA, serait des plus intéressants. Ce dernier incarne très bien le syndicat majoritaire : une ferme de 700 hectares (quatre salariés) en Ile-de-France et président du groupe Avril, puissante firme agro-industrielle présente dans les huiles, les agrocarburants, la nutrition animale et la chimie (6,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021). « L’homme, qui se voit d’abord comme un chef d’entreprise, a décidé d’adjoindre une activité de production d’agrocarburant pour se développer. Avec quatre agriculteurs, ils ont investi 5,6 millions d’euros dans un méthaniseur, bénéficiant d’une aide de 750 000 euros de l’Ile-de-France. » (Le Monde, mardi 28 mars 2023).
B. Morvan
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le maïs a besoin de trop d’eau
Avant les années 1950, les exploitations pour la plupart étaient de taille moyenne et on mangeait à sa faim. Et les aliments étaient de bonne qualité. Puis est venu le temps des hormones…
Pour moi, le grain c’est pour les poules, l’herbe pour les vaches. D’autant plus que le maïs est très gourmand en eau.