Le lever des couleurs, par Alexis Arette

Le lever des couleurs…

Bonnet rouge et gilet jaune,

Qui fleurissez quelques fois,

Quand le pouvoir déraisonne

Et qu’on n’entretient la foi que dans le ballon du stade

Ou dans l’art du hurlement,

Et que monte sur l’estrade

Le politicien qui ment,

Quand la république entonne

Comme le chant du Coucou,

Et que Satan trône à Rome

Pour mieux préparer son coup,

Que le citoyen évêque

Filleul de Pierre Cauchon

De ce que veut le métèque,

Justifie le baluchon,

Lorsque Marianne confesse

Sur l’autel de l’avortoir

Qu’il faut libérer la fesse

Afin de jouir du grand soir,

Quand on choisit dès l’école

Si l’on est fille ou garçon,

Pour porter suivant son rôle

Ou jupette ou pantalon,

Qu’on traite la cambriole

Comme un évident besoin,

Quand le fou d’Allah bricole

L’égorgement avec soin,

Car quel crime que l’on fasse,

L’auteur est sur et certain,

D’échapper à la menace

Du rasoir de Guillotin …

Et oui, le bilan est triste

Du « progrès » de notre temps,

Et la république insiste,

Pour s’en réclamer d’autant !

Dans cette course à l’abime,

Dont l’Esprit fourbe est l’auteur

Notre pays pousse au crime,

Devient l’accélérateur,

Car l’ignoble est le programme

De ce bordel assisté,

Ou n’importe quoi réclame

Que c’est lui la Liberté…

Gilet jaune et bonnet rouge,

Recrutez d’autres couleurs,

Car il faut que l’on se bouge

Pour chasser l’imprécateur !

Recrutez le bleu céleste

Pour élever le regard,

Puisque terrestre est la peste

Qui s’impose à notre égard !

Recrutez dans la nuit blanche

Le vouloir déterminé

De rendre à chaque dimanche

Grâces d’avoir cheminé

A l’encontre des racailles

Qui pillent notre cité,

Nous qui sommes la piétaille

D’un espoir d’éternité…

Nous sommes pour la patrie,

Peut-être un dernier recours,

Pour briser l’idolâtrie

Et le mensonge au long cours,

La guerre est là, évidente,

Et déjà sur nos talons

La trahison réinvente

Les enfants de Ganelon !

L’existence est une guerre

Qui vient de la nuit des temps !

Aujourd’hui elle prospère

En disant à Dieu : « Va-t’en ! » !

Mais que soit l’Apocalyspse,

Ou que soit le Ragnarok ,

Que toute crainte s’éclipse

Sur nos terres d’oui et d’oc !

C’est pour ce qui nous fait vivre,

Que l’on doit aussi mourir,

Afin que la mort délivre

Ce que l’on doit maintenir !

Le jour d’après la bataille

Sera couleur d’essentiel !

Ou périra la canaille,

S’élèvera l’arc en ciel !

Prends donc ton fusil Grégoire,

Gavroche, tend-lui la main,

On va rajeunir l’Histoire,

Sur la France aux grands chemins !

Lorsque sonnera la Diane,

Que ton cœur soit résolu,

Comme fut le cœur de jeanne,

Toi aussi tu es élu !

Tel le chevalier fidèle,

Va sans reproche et sans peur,

Car c’est bien gloire immortelle

De tomber au champ d’honneur…

Alexis Arette, le 11 Octobre 2020