Mathieu Bock-Côté: Biden veut nous imposer le modèle américain et nier notre propre modèle de civilisation

Dans les années 70, et les décennies qui suivirent, la dénonciation de l'”impérialisme américain” était un rituel de  l’ Extrême-gauche.

L’effondrement du paradis russe, ou chinois pour les autres, a détourné les regards vers les USA et la Gauche des campus américains.

Et paradoxe !

Alors que Trump défend une attitude anti-impérialiste (il n’a déclenché aucune guerre), la Gauche   française le vomit.

Et propose à notre admiration, Joe  Biden  bien décidé à remettre au goût du jour … l’impérialisme américain !

Antiislam

 

CHRONIQUE – L’Amérique se pose comme nation modèle, portant un modèle valable pour l’humanité entière, et n’imagine pas qu’on ne la désire pas dans ce rôle.

 

Tout heureux de marcher vers la Maison-Blanche, Joe Biden a annoncé, en présentant l’équipe qui le conseillera pour la politique internationale, que l’Amérique pourrait de nouveau «guider le monde» .

On croit comprendre qu’il pensait ainsi annoncer une bonne nouvelle, comme si l’Amérique était la puissance civilisatrice de notre temps.

Nul n’en sera surpris: le messianisme américain ne date pas d’hier et structure la politique étrangère des États-Unis, qu’elle se présente sous le signe de la croisade démocratique néoconservatrice des années 2000 ou du multilatéralisme censé orchestrer une forme de gouvernance globale sous les années Obama.

Au fond de la conscience américaine se trouve une prétention impériale à l’organisation du monde, qui trouvera sous Joe Biden dans la question environnementale un nouveau prétexte pour se déployer.

L’Amérique se pose comme nation modèle, portant un modèle valable pour l’humanité entière, et n’imagine pas qu’on ne la désire pas dans ce rôle.

Elle est la norme à partir de laquelle penser le progrès du monde.

Il y aurait ici-bas un American dream. Autrement dit, si le contenu du messianisme américain a changé au fil de l’histoire, la prétention messianique, elle, demeure, et se montre toujours plus agressive.

Nous le savons, elle prend désormais la forme d’un appel au multiculturalisme globalisé, chaque nation devant se refonder sur le modèle américain au nom d’une diversité sacralisée.

L’Amérique se croit en droit de pratiquer l’ingénierie institutionnelle à l’extérieur de ses frontières. Elle veut remodeler le monde à partir de sa propre expérience.

Joe Biden est souvent associé à une forme de pragmatisme mais il embrasse cette perspective.

En 2015, il affirmait:

«Des gens comme moi, de race blanche d’origine européenne, pour la première fois, en 2017, seront une minorité absolue aux États-Unis d’Amérique. (…) Moins de 50 % de la population américaine sera dorénavant de race blanche et européenne. Ce n’est pas une mauvaise chose. C’est une source de notre force.»

Joe Biden se trompait de quelques années, mais son enthousiasme, n’en doutons pas, était sincère. Pour se conformer au modèle de la démocratie américaine, il faut désormais se soumettre à l’immigration massive, au multiculturalisme et à une refondation diversitaire de l’État occidental où la population native devra se réjouir d’être, à terme, mise en minorité.

La question raciale qui hante l’histoire américaine remonte à la surface à travers une nouvelle obsession racialiste qui vient des campus radicaux et qui s’est accélérée depuis l’affaire George Floyd.

Elle est embrassée par l’ensemble des élites administratives, économiques et médiatiques du pays.

Et cette révolution diversitaire s’accompagne de concepts comme le «racisme systémique», le «privilège blanc» et «la fragilité blanche», que le soft power américain, qu’il s’exprime par la voie diplomatique traditionnelle ou par l’influence des Gafa et de l’industrie du divertissement, place au cœur de sa propagande.

On notera qu’elle se déploie dans bien d’autres domaines, comme c’est le cas avec la théorie du genre et sa définition de l’identité sexuelle.

Est-ce à partir de cet idéal que Joe Biden veut que l’Amérique guide le monde?

On ne sous-estimera pas l’intolérance américaine à l’endroit de ceux qui ne suivent pas le modèle impérial

Comme le notait récemment Emmanuel Macron, la presse américaine mène une campagne de diffamation permanente contre la France.

Il ne faut pas oublier que c’est dans les pages des grands journaux américains que les racialistes français reçoivent le traitement le plus favorable, pour ne pas dire le plus complaisant.

L’Amérique, qui plaque partout les concepts tirés de sa propre expérience historique, veut voir chez les immigrés français les cousins outre-Atlantique de sa population noire, marquée par l’esclavage et la ségrégation, quitte à abolir pour cela l’expérience historique des uns et des autres.

Le racialisme vient abolir la diversité des cultures.

Cette identification abusive excite la conscience victimaire de la mouvance indigéniste qui en vient à prendre l’Amérique comme un modèle en matière de «relations raciales», une idée que même les esprits les plus charitables qualifieront d’excentrique.

 Les États-Unis ont tendance à voir de l’arrogance dans le désir légitime des Français de maintenir leur propre modèle de civilisation, notamment à travers le principe de laïcité.

Il faudrait plutôt y voir une résistance à un empire qui reprend aujourd’hui les traits de son grand ennemi de la deuxième moitié du XXe siècle et cherche à imposer à ses alliés qu’il traite comme des satellites mentaux de son propre modèle de civilisation.

De ce point de vue, la dissidence française, malgré ses limites, est peut-être plus exemplaire qu’on ne le croit.
L’heure n’est plus à l’empire qui guide, mais aux nations rebelles, qui peuvent poliment refuser les ambitions messianiques de Joe Biden.
https://www.lefigaro.fr/vox/monde/mathieu-bock-cote-joe-biden-notre-guide-20201127

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3 Commentaires

  1. La gauche mondiale n’est plus à une imbécilité près, à un contre-sens près, à un anti-naturel près, à une destruction prête, bref à des contradictions permanentes.
    Voir nos socialo-bobos qui défendent l’islam, dont la totalité de cette doctrine hitlérienne prône, sans aucune exception, exactement tout l’inverse de ce que prétend défendre la gauche.
    Quand la mauvaise foi, l’imbécilité, et le mensonge domine les éléments, ça donne la gauche.
    Biden en fait largement parti.
    Merci de ton excellent article !

  2. Vous inquiétez pas, Biden ne sera jamais président !
    Toutes les fraudes commises par les démocrates sont sur le point d’être mises à jour (Dire que nos dirigeants veulent acheter les mêmes machines à voter qui ont servi à ces fraudes massives) et rendront à TRUMP son second manda où il va passer au karcher les écuries d’AUGIAS (avec mise en taule d’Obama, Clinton, Soros, Gates etc…) ça va frotter dur dans les semaines qui viennent!

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