2013, insurrection de Maidan ; en 3 mois, les Ukrainiens ont obtenu démission et fuite de Yanoukovitch

Je suis en désaccord total avec François Jay sur l’analyse des évènements ukrainiens, étant pro-russe également pour les évènements d’Ukraine. Je le dis à nouveau ici, je rêve d’avoir un Poutine, un vrai patriote à la tête de la France. Et refuser la Russie pour vouloir l’UE, cette dictature, me semblerait  ubuesque si ce n’était pas si tragique.

Mais ce que François raconte de la “révolte”, de la “révolution” du petit peuple, de sa façon de tenir, imperturbablement, face à tout, avec un seul mot d’ordre “démission” est tellement proche de ce que nous vivons qu’il faut y puiser des idées… Comment ont-ils tenu pendant 3 mois ?

Christine Tasin

 

Il y a 5 ans, l’insurrection réussie de Maidan. Fuite du Président, après 3 mois de manifestations.

Il y a exactement 5 ans débutaient les manifestations de la place Maidan à Kiev, le 21 novembre 2013. Trois mois plus tard, le 21 février, le Président Yanoukovitch s’enfuyait, il était exfiltré en Russie par les forces spéciales russes. Il y est toujours. Trois mois ont suffit, aux manifestants ukrainiens pour obtenir le départ d’un président, élu à la tête d’un pays d’Europe, un peu plus grand que la France. La détermination, le courage, la persévérance, l’organisation des kievins et de tous les ukrainiens ont permis cette victoire du peuple. Un victoire des populistes, diraient nos médias, une victoire des fascistes a dénoncé le dictateur du Kremlin, pour une fois d ‘accord avec nos journalistes.

Tout a commencé par la volteface du gouvernement ukrainien qui a décidé de ne pas signer un accord d’association avec Bruxelles. Bruxelles représente, encore aujourd’hui, un espoir pour la population ukrainienne. L’espoir de quitter définitivement le « monde russe », le « socialisme », la bureaucratie, la corruption, le militarisme russe etc… Cela peut paraître incroyable, pour nous, qui dénonçons la bureaucratie antidémocratique de la Communauté Européenne, mais pour une majorité de jeunes ukrainiens, un rapprochement avec Bruxelles, c’est l’espoir d’une société plus démocratique, plus juste, moins mafieuse, moins post-communiste. L’espoir d’une vie normale en relation avec le reste de l’Europe.

La manifestation de protestation contre le refus du gouvernement de signer avec l’Europe a rassemblé 10000 étudiants à Kiev. Elle a été réprimée avec violence par le pouvoir. Cela a été le déclencheur des évènements qui ont amené la chute du gouvernement. Des manifestations de protestation contre la répression ont suivi, à laquelle ont participé les parents des étudiants molestés. Elles ont amalgamé les refus : le refus du monde communiste, le refus de la corruption de l’oligarchie ukrainienne issue du parti communiste, le refus du noyautage de l’Etat ukrainien par les services secrets russes, le refus par l’Eglise orthodoxe ukrainienne d’être noyautée par l’Eglise russe qui avait collaboré avec l’occupant russe, le refus de la stagnation économique…

L’abcès de fixation au centre de la capitale.

Ces manifestations successives se sont déroulées à Kiev sur la très centrale et symbolique place de l’Indépendance, que les ukrainien appellent familièrement « Maidan » qui signifie tout simplement « place ». Les partis et organisation d’extrême droite y ont joué un rôle très important. Ce sont ces groupes qui ont porté l’organisation, l’intendance. C’est parmi eux que sont apparus les militants les plus organisés, les plus courageux. C’est autour des groupes nationalistes que se sont regroupés les hommes et les femmes qui de simples ouvriers, mères de familles, employés sont devenus les « combattants de Maidan ». Pendant ces mois d’hiver, très froids, les manifestants de Maidan ont tenu, avec leur revendication très simple, apparue dès le début, avec la répression :Yanoukovitch, dehors.

L’abcès de fixation, au centre de Kiev, à coté de l’hôtel au style stalinien « Ukraine » anciennement « Moscou », a donné en permanence une grande visibilité à la protestation. La solidarité qui a été organisée à l’échelle du pays a permis aux manifestants de tenir. Très vite, les bâtiments autour ont été réquisitionnés où se sont installés un hôpital de campagne, des cantines, des dortoirs, des « gardes bagages » etc… des chaînes de solidarité se sont organisées pour transporter les provisions de bois de chauffage, de nourriture, des militants depuis les groupes de collecte et de recrutement, dans toutes les régions du pays. L’intendance, mère des victoires, a assuré la popularité du mouvement.

Pourquoi le pouvoir est-il tombé ? Comment un pouvoir qui s’appuyait sur une police formée à l’époque soviétique, qui était soutenu par son puissant voisin, la Russie, s’est-il effondré ? C’est certainement la ténacité des manifestants qui a eu raison de l’Etat. Petit à petit, les principales forces se sont détachées du pouvoir. Ce sont les parlementaires qui ont été les derniers à quitter le navire. Mais les policiers, puis les policiers anti-émeutes (nos CRS), puis les forces « spéciales », issues du tristement célèbre KGB, puis les militaires de base, et même des généraux ont fait défaut. L’effondrement était espéré, et il a fini par arriver.

En France, une vacance du pouvoir livrerait le pays aux troubles.

La chute de Yanoukovitch, inattendue, imprévisible est due à la conjugaison d’une défiance profonde de la population vis à vis de sa classe politique, et médiatique, avec une mobilisation populaire qui s’est développée sur un motif qui paraît dérisoire. L’existence d’organisations patriotes, très militantes et dévouées, a permis l’accouchement. Ces organisations ont porté la lutte qui a eu raison d’un Etat postcommuniste, militarisé, puissant.

N’il y a-t-il pas une analogie avec la situation que nous connaissons, aujourd’hui, en France ? Le gouvernement en acceptant la manifestation sur le Champ de Mars n’offre-t-il pas aux gilets jaunes leur place de Maidan ? Les nationalistes français, éclatés dans de nombreux mouvements, ne sont-ils pas capables d’encadrer la révolte des gilets jaunes?

Il reste une différence entre la France et l’Ukraine. Si ethniquement l’Ukraine est bien divisée entre les ukrainiens de souche et la population russe, installée de force par l’empire russe, en particulier après le génocide « Holodomor », cette division ne se traduit pas par une fracture profonde. De toutes origines, y compris les russophones, les ukrainiens sont patriotes. En France, le risque existe qu’une population d’installation récente, résidant en périphérie des villes, profite de troubles pour se livrer au pillage, à l’agression, au viol, comme on l’a vu ces dernières années. Toute vacance du pouvoir devient dangereuse pour les citoyens, elle pourrait livrer le pays aux troubles.

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3 Commentaires

  1. Comment ont-ils “tenu” ? Grâce à l’Opeune Sossaïty de Monsieur Soros et à l’appui de la Scie a y est, les mêmes qui nous enfoncent dans la merde européenne. Je n’ai pas l’intention de faire la pute pour qui que ce soit, et surtout pas pour ceux-là.

  2. Certainement la France existe depuis 1500 ans l’Ukraine c’est le berceau de la Russie un peu comme Île-de-France pour la France.
    Il ne faut pas comparer des situations qui ne peuvent pas être comparés on peut le faire mais toujours avec une extrême prudence.

  3. Personnellement je préfère évoquer la Révolution islandaise, encore appelé la révolution des casseroles, qui n’a fait aucune victime ensuite la révolution de Maidan est une truanderie qui a installé un régime crypto nazi à la tête de l’État.
    Il y a tout de même des textes publié dans l’environnement de ce gouvernement , gouvernement de Monsieur Porochenko qui sont scandaleux et qui touchent quasiment au racisme anti-russe( évocation d’un peuple mélanger de tatar et de mongols!).
    Je ne suis pas loin de partager les analyses de Stratpol sur ce sujet.

    Quand àprendre des modèles ne prenons pas le modèle des révolutions dites “Orange” qui sont des tricheries financées et soutenues par des puissances étrangères pour déstabiliser des pays, ce que se prend M. Macron dans la figure en France c’est une révolution des gilets jaunes déjà on change de couleur.
    Et puis le gilet jaune c’est tout de même un symbole de détresse cela en dit beaucoup tout un peuple toute une nation est en panne laisser sur le bord de la route en pleine nuit et sans visibilité sur son avenir.

    L’Ukraine n’est certainement pas un modèle pour la vieille nation française car l’Ukraine d’ailleurs n’est pas une vieille nation elle est même le berceau de la civilisation russe et du Vieil état russe kiévin, la Russie de Kiev, il y a certes une identité ukrainienne mais il ne faut tout de même pas trop exagérer.

    Je préfère infiniment plus des révolutions qui ont abouti sans pour autant faire trop de victimes notre Révolution française à tout de même fait plus d’un million et demi de morts, avec des acquis certes mais un très lourd bilan, la révolution des oeillets a renversé le origine du Général Salazar, Solidarnosc a mi en difficulté le régime du Général Jaruzelski et annoncer la chute du totalitarisme.
    Un coup à gauche un coup à droite quand une dictature et une dictature c’est une dictature point barre et quand un peu plus se soulève ce n’est ni de gauche ni de droite c’est qu’il en a marre c’est tout.

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