Les seconds couteaux de la musique

(Illustration : le tec-tec, oiseau endémique de la Réunion. Image de votre serviteur).

Être un second couteau est une expression qui signifie qu’une personne n’occupe pas la première place dans une situation donnée. Par exemple, si vous demandez à un individu lambda de vous citer un compositeur classique, il vous sortira Mozart, voire Beethoven à coup sûr.  Mais parlez-lui de Julius Fučík, il y a de grandes chances que ce nom ne lui dise rien, et pourtant je suis certain qu’il connaît ceci :

Vous avez entendu L’entrée des gladiateurs, marche militaire devenue musique de cirque, je reviendrai sur Fučík un peu plus loin.

Louis-Ferdinand Hérold (ne pas confondre avec Hérold et Maude) est né le 10 mars 1855 à Seltz et mort le premier septembre 1802 à Paris. Voici l’ouverture Zampa :

Il sera intéressant de comparer cette version de Yan Pascal Tortelier avec celle d‘Arturo Toscanini ci-dessous !

Ah, Carl Czerny ! Ce pianiste et compositeur né à Vienne le 21 février 1791 et mort dans la même ville le 15 juillet 1857 est la bête noire de nombres de pianistes en raison de ses multiples études et exercices. Voici le Grand Exercice pour le piano-forte op.82 :

Il m’est arrivé dans ma jeunesse d’étudier des œuvres de ce compositeur, imaginons que je doive jouer le Grand Exercice, ça donnerait ceci :

Ça pourrait être pire…il pourrait y avoir des fausses notes !

Et voici à présent un compositeur irlandais, John Field, né à Dublin le 26 juillet 1782 et mort à Moscou le 23 janvier 1837. Sa musique pour piano a ouvert la voie à Chopin, voici le premier concerto pour piano, composé à l’âge de 17 ans.

On revient à Fučík avec cette Marche florentine donnée au Waldbühne de Berlin le 18 juin 2006. L’orchestre philharmonique de Berlin est dirigé par Neeme Järvi, d’un enthousiasme communicatif. Le DVD du concert complet est une merveille ! La vidéo trouvée sur YouTube est très étrange, la marche est donnée deux fois, mais sans son (pas de Véronique) au second passage !

Henry Charles Litolff est né à Londres le 6 février 1818 et mort à Bois-Colombes le 6 août 1891. Il était compositeur et aussi pianiste virtuose français, on lui doit notamment cinq concertos symphoniques pour piano et orchestre (le premier a été perdu). Le terme “concerto symphonique” vient sans doute du fait que les concertos utilisent la même construction que les symphonies avec quatre mouvements et non trois. Le morceau le plus célèbre est le scherzo du quatrième concerto. En voici une version spectaculaire joué par Peter Donohoe accompagné par l’orchestre symphonique de Bournemouth dirigé par Andrew Litton, un morceau construit comme un mouvement perpétuel !

Henryk Wieniawski est un violoniste, pédagogue et compositeur polonais. Il est né à Lublin le 10 juillet 1835 et mort à Moscou le 31 mars 1880. Voici le premier concerto pour violon créé à Leipzig le 27 octobre 1853 :

On va terminer avec le poème pour violon et orchestre d’Ernest Chausson, compositeur français né à Paris le 20 janvier 1855 et mort à Limay le 10 juin 1899.

RIONS UN PEU : ARIELLE VS LUDWIG

Filoxe

 

 

 

 

 

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10 Commentaires

  1. Merci aussi Filoxe d’avoir remis à sa place la créature nauséeuse qui à commis un sacrilège envers notre cher Ludwig, l’outrage est ainsi vengé car l’art ne peut souffrir la médiocrité.

  2. Merci Filoxe d’avoir consacré cet article à des compositeurs peu connus, certains merite nt la place d’honneur, mais bon, sur plus de 1500 années de composition musicale, cela en fait des pages et des pages de musique! La fin du vingtième siècle à été surtout prolixe à la redécouverte des répertoires inconnus du baroque et de la musique ancienne, dans ce domaine il y avait un grand travail à faire car, par exemple, lorsque l’on entend Platée de Rameau aux festival d’aix dans les années 50 et ce que Marc Minkowski à fait ensuite avec les musiciens du Louvre, il n’y a pas photo!

    • J’ai oublié quelque chose : il suffit d’écouter le générique de l’Eurovision (Te Deum de Charpentier) dans les années 60, un legato parfait et maintenant : un rythme croche pointée/double croche caractéristique de la musique baroque. Du Bach joué par Karajan, Bernstein ou autres est aujourd’hui insupportable à écouter.

      • Oh oui Filoxe! Si vous avez déjà écouté les quatres saisons de Vivaldi par Karajan et le philarmonique de Berlin, on a le tempo de Parsifal avec les sonorités genre Ketelbey façon fond sonore de grand magasin de bricolage! Déjà Trevor Pinnock nous en avait donné une version ébouriffante, ensuite Fabio Biondi nous présenta une relecture “italienne” des plus réjouissantes. Pour charpentier, le premier à avoir donné une version plus conforme est, à ma connaissance, Jean claude Magloire, excellent chef, helas décédé en 2018. Merci pour la liste des compositeurs, cela peut être utile,j’ignorais son existence. Bonne soirée et bon dimanche.

        • Merci à vous, le site IMSLP permet en outre de télécharger des partitions libres de droit.
          Pour en revenir aux interprétations à l’ancienne, un chef prestigieux et avec qui j’ai même discuté deux ou trois fois, Leonard Bernstein, s’est complètement pris les pieds dans le tapis avec un concerto de Vivaldi,le RV 558 pour divers instruments (basson, flûte, hautbois, guitare, mandoline), etc, et des violons en trompette marine. Bernstein a donc utilisé des vraies trompettes, non-sens absolu (l’enregistrement date du 15 décembre 1958).Sacré Lenny !

  3. La chorégraphie, quelle rigolade, ces affreuses godasses, une horreur. La robe de Dombasle, un tire-bouchons… Le ridicule ne tue pas. J’en viens à le regretter.

  4. Merci, Filoxe, de partager votre érudition musicale. Pour Dombasle, elle a une voix désagréable. J’en ai grincé des dents…

    • Deux raisons techniques rendent la voix d’A. Dombasle déplaisante : 1) elle prononce les voyelles ouvertes avec emphase en les plaçant trop en arrière (= ton snobinard des années 60), 2) elle a choisi, par facilité, de se faire assister par “l’auto-tune” procédé qui corrige les voix en direct, lui permettant d’être assurée de sortir les notes les plus hautes mais son artificiel… Oui, je chante un peu, mais ne me croyez pas jalouse, pas du tout, pas du tout (choup choup da doubidou wouah!… comme dirait Dutronc). Le plus incroyable, c’est que je ne la déteste même pas, j’ai pitié.