Dédiée à résistance républicaine et à tous ses responsables, à tous les auteurs, modérateurs et commentateurs avec l’expression de mon indéfectible amitié, cette petite fiction : un petit village gaulois se révolte ! Toute ressemblance avec des lieux ou des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Excellente année à tous pour 2022. Que ce soit l’année de la fin de Micron et d’Omicron! Je me suis livré à un jeu de mot un peu facile et je m’en excuse par avance !
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Les vœux du maire du village d’Apoil
Au président Emmanuel Macron
Monsieur le Président,
Je suis le maire du village d’Apoil, petite localité de 98 habitants nichée au cœur de la France profonde. Avant votre arrivée à l’Élysée, nous vivions heureux à l’ombre de notre clocher et à la lisière de notre be »‘de forêt, où il fait bon ramasser les champignons la saison venue. Notre bonheur faisait bien des envieux. Surtout chez nos voisins du chef-lieu de notre canton, la petite ville d’Abillé; d’où cet aphorisme d’un de nos plus brillants penseurs : mieux vaut Apoil qu’Abillé. Chez nous, une seule route conduit à notre village, ou plutôt un chemin de grande vicinalité.
Après, plus rien. Pour me montrer correct, je dirai que nous sommes le fondement du monde; tout le monde aura compris. Ce qui pourrait passer pour un inconvénient est en fait un gros avantage. Aucun envahisseur n’a trouvé le chemin d’Apoil. Ni les Vandales, ni les Ostrogoths ou autres Goths Salyens ou Saligoths, ni les Vikings, ni Attila. Personne vous dis- je. Même les troupes d’Hitler n’ont pas pensé à venir jusqu’à chez nous, c’est vous dire. Notre petite communauté n’est composée que de retraités, d’agriculteurs ou d’ouvriers agricoles, plus quelques bûcherons. Je disais donc que nous vivions tranquilles, en dehors du temps pour ainsi dire. Chez nous pas de portables, nous sommes dans une zone blanche. Pas de haut débit Internet non plus. Aussi nous n’attirons personne. Pas de résidences secondaires, rien. Nous ne nous en plaignons pas. Ainsi les coqs peuvent chanter en paix sans qu’un citadin aux nerfs survoltés ne réclame leur mise à mort, les vaches peuvent meugler tranquilles et les cloches sonner à toute volée sans que personne ne s’en offusque. Même les candidats aux diverses élections nous ont oubliés; vu les promesses mensongères dont ils nous abreuvent à chaque scrutin, cela ne nous manque pas. Un seul a retenu mon attention : Éric Zemmour, un des membres de son équipe s’est déplacé en personne pour me réclamer mon parrainage. Un jeune homme charmant, qui m’a expliqué le programme de son candidat. J’ai signé sans hésiter.
Hélas, cela m’a valu des coups de fils indignés des élus départementaux et régionaux. On m’a fait comprendre à demi-mots que désormais mes subventions seraient revues à la baisse. Très à la baisse. J’ai répondu à ces maîtres-chanteurs que je n’avais qu’une parole. Nous avons pourtant bien besoin de cet argent. La commune n’est pas riche. Avec la suppression de la taxe d’habitation, nous avons été privés d’une partie de nos ressources. Dernièrement, la femme de ménage et secrétaire de mairie, par maladresse, a brisé le buste en place de Marianne et a fait tomber votre portrait. Ce dernier était inutilisable, ainsi que le buste. Pas de crédits pour les remplacer. Heureusement nous avons gardé au grenier les anciens bustes de Marianne et les portraits de vos prédécesseurs. Le président Deschanel trône désormais à votre place. Je trouve que l’atmosphère est beaucoup moins électrique depuis cette substitution forcée. Pour le buste, toujours dans notre grenier-archive, nous avons déniché celui qui a eu Élisa de Lamartine, l’épouse du poète, comme modèle. Un peu défraîchi, mais il fera l’affaire. Pour l’histoire du cadre brisé, notre secrétaire, qui se pique de médiumnité, prétend que c’est de mauvaise augure pour votre prochain mandat si vous êtes réélu. Votre quinquennat sera brisé net. Peut-être devriez-vous renoncer. Elle ne se trompe jamais; elle nous annonce Noël pour le 25 décembre et le jour de l’an pour le premier janvier; c’est vous dire le sérieux de cette personne. Par contre, les taxes foncières ont dû être augmentées d’autant pour compenser l’abandon de la taxe d’habitation. Ce qui a provoqué la fureur des Apilusiens, nom des habitants de notre jolie contrée. Je vous déconseille de vous rendre chez nous pour leur expliquer que vous avez augmenté le pouvoir d’achat. Vous risqueriez de vous faire écharper.
J’ai d’autres griefs à formuler. Nous avons vécu l’arrivée du COVID sereinement. Chez nous, pas de malades, aucun cas contact. Tout allait bien. Jusqu’au jour où le vaccin est arrivé. Mes administrés n’étaient pas chauds pour se faire vacciner. Chez nous, on se méfie des innovations. Quand on est mal fichu, on va voir la mère Jeanne, la guérisseuse, bien avant le médecin. Hélas, c’était sans compter sans le zèle du docteur Flavien Lamort, qui s’est mis en tête de piquer mes concitoyens. Il a ouvert un centre de vaccination sous une tente devant la mairie. Des gens, conditionnés par les arguments du médecin et la peur qu’il leur avait inoculée, se sont fait piquer. La moitié de la population. Un carnage! Avec la dose de rappel, en tout, trois morts parmi les membres du conseil municipal, plus deux AVC et une péricardite. Et quatre morts plus trois effets secondaires majeurs parmi nos résidents. J’ai calculé qu’avec deux doses de rappels en plus, notre population n’allait pas tarder à être réduite de moitié. J’ai pris un arrêté municipal interdisant aux Apilusiens de se faire vacciner de nouveau. Le docteur Lamort a signalé ce fait à la préfecture, demandant ma destitution. En plus de cela, ce morticole a signalé que notre bistrotière, la mère Picon, qui tient l’unique commerce de notre localité, un bar-tabac-épicerie-journaux-dépôt de pain, ne contrôlait pas les pass sanitaires de ses clients. Du coup, amende! Elle n’a dû qu’à son grand âge de ne pas dormir en prison. Une personne de quatre-vingt trois ans, qui n’a même pas de caisse enregistreuse, oubliée par l’électronique et même par le moteur à explosion! Comment pourrait-elle contrôler les pass dans son bar?
Pour ce qui est de ma destitution, le reste du conseil et des habitants consultés par référendum a décidé le cas échéant de transformer notre modeste bourgade en principauté autonome avec moi comme président à sa tête. La principauté d’Apoil. Un peu comme Groland, mais en plus sérieux. La monnaie sera le franc apilusien et la langue officielle le français débarrassé des apports successifs de langues étrangères. Nous lèverons désormais les impôts en votre lieu et place. Pour drapeau, le même que celui de notre bonne république d’avant, avec toutefois un bleu marine au lieu de la lessive que vous avez fait subir à cette couleur. Mais avec la devise Liberté Égalité Fraternité brodée sur l’oriflamme. Devise bien oubliée sous votre mandat. Si vous voulez m ‘arrêter, il faudra d’abord passer sur les corps de toute la population apilusienne. Je ne pense pas que vous voudriez qu’un tel scandale éclate. Ça ferait une grosse tache sur votre CV et sur votre campagne. Si vous nous rendez nos subventions et acceptez de renoncer à cette campagne de vaccination mortifère, nous envisagerons de notre côté de renoncer à toute sécession. Le conseil municipal, les Apilusiens et moi-même n’iront pas jusqu’à vous souhaiter une bonne année. D’ailleurs bon nombre d’entre eux sont au cimetière ou gravement handicapés. Ce serait faire injure à leur mémoire, et aux souffrances des survivants.
Le maire d’Apoil, président provisoire ou peut-être définitif de la principauté du même nom.
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C’est de l’humour qui retrace malheureusement la stricte réalité. Bravo à l’auteur de ces écrits.
Et aussi les Berlingoths…
Vous avez oublié les Parigoths !
Au Maire d’Apoil et à toute sa population. Nous sommes de tout cœur avec vous, et surtout, qu’aucun de vos administrés, même s’il possède des qualités reconnues pour la restauration des tableaux, ne s’avise d’affirmer son talent pour la reconstitution de celui qui se prend pour un président de la France, jetez le plutôt dans le feu de cheminée, il servira au moins à quelque chose.
Vous avez un de ces talents, Argo… j’accroche bien à chaque phrase que vous écrivez!
J’imagine bien un recueil bien épais de vos textes, vendu en librairies… il y en a qui se l’arracheraient bien, tiens!
(Un recueil facile à lire, humoristique, familier… et qui dit VRAI tout en réussissant quand même à changer les idées! …C’est FORT, ça!!)
Merci pour ce texte!
…Pour faire comprendre à ceux qui refusent d’ouvrir les yeux ce qu’on vit avec la « vaccination » Covid, voici ce qu’il faudrait bien leur mettre dans les boîtes à lettre : https://cogiito.com/a-la-une/revelation-seuls-les-vaccines-sont-morts-pendant-la-grippe-espagnole-de-1918/
« RÉVÉLATION : Seuls les « vaccinés » sont morts pendant la grippe espagnole de 1918 »
(Si ça, ça n’ouvre pas des yeux aux paupières bien gluées l’une à l’autre…)
Excellent ! Dans le mille, Argo !
S’ériger en principauté…Bonne question. Au siècle dernier j’ai appris le passage d’un Etat à un Autre ( France et Royaume Uni ou vice verça) d’une ile de la Manche avec une unique dame comme propriétaire. Elle est passée d’un Etat à l’autre. Fable, je ne sais, mais ce que je vois, ce sont des parcelles sur une commune avec le propriétaire qui s’arrange pour placer son entrée sur le territoire de la municipalité voisine, taxes obligent.
Alors je me demande si un individu sur son terrain peut se déclarer ressortissant d’un pays voisin. Voyez le tracé bizarre de la frontière sur la Lys, parfois un bout de terre se trouve de l’autre côté du cours d’eau qui fait office de fontière.Quid?