Hommage à Lorin Maazel

(Illustration : Houma’s House, Louisiane. En médaillon : Lorin Maazel).

Aujourd’hui samedi 13 juillet, cela fait dix ans jour pour que Lorin Maazel nous a quittés. Il est né le 6 mars 1930 à Neuilly-sur-Seine et mort le 13 juillet 2014 en Virginie. Je ne vais pas commencer cet hommage par une ouverture mais par deux hymnes nationaux de pays que tout oppose :

Qui aurait pu imaginer qu’un jour, les drapeaux Nord-Coréen et Américain se retrouveraient côte à côte dans une salle de concert de Pyongyang ? Qui aurait pu imaginer que des citoyens de la Corée du Nord écouteraient debout et religieusement The Star-Splanged Banner ? C’est pourtant ce qui s’est produit le 26 février 2008 avec le New York Philharmonic dirigé par Lorin Maazel ; l’espace d’un concert, la musique a uni dans une même ferveur des peuples qui se détestent.

Comme à l’habitude on commence par une ouverture, Les maîtres chanteurs de Nüremberg, suivie d’une rareté : Arabic concerto de Marcel Khalifé, né en 1950 au Liban.

Je continue avec deux versions de la Sixième symphonie de Schubert, avec un jeune Maazel (1961) et une autre plus récente (je n’ai pas l’année), pour comparer :

Nous voilà à présent le premier janvier 2005, à Vienne pour le concert du Nouvel An qui s’est joué dans un contexte particulier ; quelques jours avant s’était produit le terrible tsunami en Asie et les bénéfices du concert ont été reversés aux sinistrés. En sorte d’hommage, la Marche de Radetzky n‘a pas été jouée. Voici de Johann Strauss II, Bauern Polka (Polka des paysans) et un gag !

Lorin Maazel avait plusieurs casquettes : chef d’orchestre, compositeur et violoniste. Comme compositeur (et soliste !) cette Musique pour violon et orchestre :

Et comme violoniste (et chef !) cette Pizzicato Polka et Légendes de la forêt viennoise de Johann Strauss II et Josef Strauss :

Retour dans ce pays si accueillant qu’est la Corée du Nord. Maazel a voulu rendre hommage à son illustre prédécesseur, Leonard Bernstein pour l’ouverture de Candide, l’orchestre joue sans chef en mémoire de Lenny ! Des sous-titres sont disponibles en français :

Les membres du New York Philharmonic ont été très émus par cette osmose entre eux et le public ! C’est ça le miracle de la Musique, la vraie ! (sous-titres français disponibles).

Le concert est disponible en DVD et en Blu-ray.

Monsieur Maazel, vous avez bien mérité votre place avec les grands !

Filoxe

 

 

 

 

 

 

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12 Commentaires

  1. Lorin Maazel a été un grand chef, oui.
    Cependant, connaissant un grand nombre de chefs d’orchestre, il ne constitue pas ma tasse de thé. Je le trouve beaucoup trop conventionnel, trop prévisible.
    Quand on connaissait bien une œuvre, on devinait tout de suite comment elle sera dirigée par Maazel.
    J’aime bien les chefs qui donnent du relief aux différents pupitres, voir même ceux qui prennent certains risques. Maazel était égalitaire dans la masse orchestrale et on commençait à s’ennuyer rapidement.
    Il a voulu ensuite montrer des talents de violoniste. Il aurait mieux fait de laisser son violon dans sa boîte. C’est un peu le péché mignon de beaucoup de chefs d’orchestre de montrer qu’ils ont des talents de soliste, comme l’ont fait Karajan, Bernstein pour le piano et d’autres. Même si beaucoup sont arrivés à la direction par un instrument.
    Tous les chefs d’orchestres et solistes ne sont pas des Daniel Barenboïm.
    Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées.

    • Bonsoir cachou, moi c’est Baremboim qui n’est pas ma tasse de thé ! Ses interprétations de Wagner et le cirque qui s’en suivit à la suite des concerts en Israel sont dignes d’un film américain, mais je reconnais le style conventionnel de Maazel.Face à sa femme Martha Alguerich, Baremboim n’est pas à la hauteur comme pianiste non plus, mais cela n’engage que moi. chacun ses goûts.

      • RÉPONSE À MON AMI LE CHTI FRANÇAIS 1 SUR 2
        Bonjour Le chti français,
        Je te souhaite un bon dimanche. Tu as effectivement raison, les goûts et les couleurs sont spécifiques à chacun.
        Cela dit, au niveau factuel, deux petites observations modestes de ma part, relativement à ton post.
        1) Martha Argerich n’a jamais été la femme de Daniel Barenboïm, mais ils ont été tous les deux des amis d’enfance très proches, et sont restés amis toute leurs vies et encore actuellement.
        Barenboïm a eu deux femmes (officielles !) dans sa vie ; Jacqueline du Pré, violoncelliste atteinte de sclérose en plaques et décédée assez rapidement (née en 1945 et morte en 1987 donc à 42 ans) puis, depuis 1988, Elena Bashkirova, pianiste née à Moscou et divorcée de Gidon Kremer (un de mes violoniste préféré).

      • RÉPONSE À MON AMI LE CHTI FRANÇAIS 2 SUR 2
        2) comme tu l’écris, « Le cirque qui s’en suivit à la suite des concerts en Israel (…) » n’a strictement rien de musical mais n’a posé que des problèmes 100 % politiques concernant cette question.
        En effet, Daniel Barenboïm a pris des positions politiques très marquées et qui lui ont valu beaucoup d’ennemis. Sur l’ensemble de ses positions, je ne les partage pas car je les trouve trop idéalistes. Il croit à un amour réciproque entre la Palestine (qui existe pour lui) et Israël. Croire à un vivre ensemble entre des terroristes et des démocrates…… bon.
        Pour plus de détails sur cette question pour ceux que cela intéresserait :
        https://www.theguardian.com/world/2001/jul/09/ewenmacaskill
        Je ne vois en lui QUE le musicien et UNIQUEMENT le musicien.
        De toute façon, le monde de la musique classique n’échappe pas au showbiz, il faut être toujours à gauche pour être bien vu et avoir des contrats.

        • Cher Cachou, autant pour moi, en effet ils n’ont jamais été mariés et j’ai été vite en besogne, mais comme tu le dis, les artistes classiques ne sont pas épargnés par le show bizz et il fut une époque où on laissait entendre qu’ils étaient ensembles, pour le reste cela ne change rien, je préfère quand même Arguerich et je trouve les interprétations de Wagner par Baremboim affligeante, on sent bien le frein de l’incomprehsion culturelle sur sa vision de l’oeuvre du maître de Bayreuth. Mais tout cela n’engage que moi! Bon 14 juillet et bon dimanche.

          • Je ne les trouve pas « affligeantes », mais il est vrai que ce n’est pas son domaine de prédilection pour la direction. Il n’a d’ailleurs pas beaucoup insisté avec Wagner et il est passé ensuite à beaucoup d’autres compositeurs.

    • Bonjour Cachou,
      Je viens de prendre connaissance de votre opinion sur Lorin Maazel et globalement je suis d’accord avec vous, d’ailleurs je ne possède qu’un seul DVD de ce chef (si j’exclus les « bandes sons de Don Giovanni et Carmen), je veux parler du concert de Pyongyang en raison du caractère historique de celui. Je ne sais pas si Maazel aurait dû laisser son violon dans la boîte, mais c’est vrai que je l’imagine pas interpréter un concerto de Paganini. Et c’est vrai aussi pour Bernstein dont le répertoire pianistique est plutôt limité, mais ça fait son effet, je l’ai vu en 1975 au théâtre des Champs-Élysées et c’était un grand moment, mais il faut le reconnaître, seul Barenboim a pu mener simultanément une carrière de chef et de pianiste.
      À suivre…

      • ENTIEREMENT d’accord avec toi, ami Filoxe. Je trouve ton analyse très juste et je la partage totalement. Sur mes 1 300 disques vinyle et mes 900 CDs, tous classiques évidemment, je n’ai quasiment aucun enregistrement de Lorin Maazel. Il a ses partisans car il a été quand même un grand chef.
        Maintenant, sur le plan purement politique et je précise bien qu’il n’a plus rien à voir avec l’aspect musical, je ne sais pas si organiser un concert dans le pays qui martyrise le plus au monde son peuple, qui condamne des familles entières y compris des enfants de trois ans aux travaux forcés à vie, et qui pratique tellement d’autres horreurs, faire en sorte que « les drapeaux Nord-Coréen et Américain se retrouveraient côte à côte dans une salle de concert de Pyongyang » soit une bonne chose.
        Si j’appartenais à ce pauvre peuple nord-coréen je serais profondément choqué car une telle initiative va dans le sens d’une « normalisation » de ce régime pire qu’hitlérien. Ce n’est que mon humble avis.

  2. Merci Filoxe pour cet article sur Lorin Maazel, en effet ce chef avait la particularité de diriger et de tenir le pupitre de premier violon. Il a marqué son époque et tout amateur de « vraie musique » se doit de le connaître. Un musicien tout simple bien loin des frasques d’un Fürtwangler ou d’un Karajan.

  3. De tous les articles d’aujourd’hui, c’est le vôtre, Filoxe, qui m’apporte l’apaisement. J’en ai assez de devoir supporter l’actualité. Une actualité totalement abjecte ou 183 députés prétendent imposer leur diktat à une majorité de Français qui leur sont opposés.

    • « … à une majorité de Français qui leurs sont opposés ».
      Opposés, opposés, opposés, …….. ils ont bien voté pour ces brillants députés il n’y a pas bien longtemps, comme ils le font depuis 50 ans, ami Argo !!! Ils ont même voté pour un fichié S bien connu aussi pour ses violences….. 😂

      • Il n’y a que 28% d’électeurs qui ont voté pour la Gauche. Je considère que les 72% restants sont opposés aux idées du marxisme -léninisme.

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