Fin des herbicides en viticulture : une imposture écolo renforçant la pénibilité pour les ouvriers ?

QUAND LA CGT DU CHAMPAGNE DÉNONCE L’IMPOSTURE ÉCOLOGIQUE DE LA FIN DES HERBICIDES

Durant l’été, un article paru dans le magazine spécialisé de la viticulture La Vigne relaye les propos de la CGT du champagne (syndicat des ouvriers viticoles) qui dénonce « l’imposture écologique de l’arrêt des herbicides » dans la région et la pénibilité du travail que cela entraîne. Lors du mois de mai, les vignobles champenois ont été envahis par l’herbe. Sans solution phytosanitaire, la CGT estime que « cette invasion occasionne une pénibilité supplémentaire qui s’ajoute à celle des sols détériorés par le travail du sol ». Un représentant du syndicat surenchérit : « Les salariés viticoles subissent de plein fouet un surcroît de pénibilité. Avec le travail du sol, les sols sont défoncés. »

La CGT cible, évidemment, les directions des maisons de champagne. Mais la pénibilité touche également les viticulteurs exploitants qui travaillent dans leur vignoble : elle ne se résume pas aux ouvriers. Le zéro herbicide est voulu par l’interprofession du champagne, et découle de la pression de l’opinion publique influencée par les lobbys du bio et écologistes. Désormais, les consommateurs veulent acheter des produits « bons » pour l’environnement, donc étiqueté bio ou a minima HVE[1].

Cependant, multiplier les passages en tracteur, qui consomme donc plus de gasoil, est-ce réellement bon pour la planète ? D’autres interprofessions viticoles mettent en place des réductions de l’utilisation des herbicides, pour arriver à terme à une interdiction ; mais est-ce réellement souhaitable ? Le gain écologique n’est pas flagrant. Ce qui l’est en revanche, c’est la hausse du temps de travail pour effectuer le désherbage dans l’année, ainsi qu’une hausse du coût de production pour les viticulteurs (main d’œuvre, nouveaux matériels, désherbants bios plus chers et moins efficaces, etc.). Alors que l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) n’a relevé aucune zone de préoccupation critique sur le glyphosate dans son rapport de juillet dernier, il serait judicieux de se questionner sur la légitimité de cette guerre contre les herbicides.


[1] Haute Valeur Environnementale

Chargé d’études Diplômé en Science politique de l’Institut Catholique de Vendée et en Sciences politiques et Affaires publiques à HEIP. Spécialisé dans les questions agricoles, le fonctionnement de l’Etat et les questions politiques. Viticulteur

https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/quand-la-cgt-du-champagne-denonce-limposture-ecologique-de-la-fin-des-herbicides/

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9 Commentaires

  1. Bonjour,
    Je ne vois aucun argument valable dans votre article. Des milliers de vignerons sont en bio. Ils ne sont pas morts d’épuisement au travail. Et puis le travail mécanisé n’est pas le bagne. Surtout, les consommateurs arbitrent : s’ils veulent du bio et dans la mesure où ils en paient le prix, les viticulteurs doivent s’adapter.
    Frédéric VENANT
    http://www.YouTube.com/bio-tele
    Animateur de ventes dans le vin

  2. Il est tout à fait inutile de passer le tracteur, c’est un non-sens.
    Au contraire , l’herbe aux pieds des ceps, les protègent et le sol devient plus riche et plus vivant.
    Les ouvriers CGT sont en retard d’une décennie, il faudrait qu’ils s’informent auprès des vignerons qui ont changé leurs méthodes avec de bons résultats et des économies.

  3. Les herbicides empoisonnent aussi les insectes et
    par conséquent aussi les oiseaux qui se font de plus en plus rares. Rare domaine où je peux suivre les écolos

  4. Je n’en reviens pas qu’autant de citoyens, y compris les contributeurs des sites patriotes, pleurent pour défendre les méthodes agricoles qui nous empoisonnent depuis des décennies ! Il est prouvé que l’on retrouve des traces de pesticides dans le sang – tout le monde est concerné – pesticides à l’origine des maladies les plus graves, dont les maladies neurodégénératives… Qu’il se trouve encore du monde pour défendre ces pratiques agricoles me démonte et me désespère ! Car, oui, la preuve est faite que les moutons peuvent brouter les herbes entre les pieds de vigne, qu’utiliser un cheval pour retourner la terre, tout en respectant les écosystèmes est possible et que le vin n’en est que meilleur ! Il suffit de vouloir changer pour s’apercevoir que les animaux sont d’excellents auxiliaires en agriculture viticole, comme pour d’autres cultures. En Asie, les canards débarrassent les limaces dans les rizières et ces paysans, qui ont renoncé aux pesticides s’en félicitent. Serions-nous plus stupides qu’en Asie ?

  5. Depuis le temps que nous le disons, que se sont des escrolos , des dictateurs verts ,le premier étant foutriquet l’assassin génocidaire .Il est temps que nous (le peuple , vœu pieux) mettons fin à tout ce cloaque qu’est devenue la France!

  6. Cette histoire montre très clairement que les Dépressifs Soja sont prêts à tout pour détruire notre productivité agricole sous prétexte d’écologie Boboisant parce qu’ils veulent l’interdiction des herbicides pour le traitement des vignes contre les champignons et autres maladies qui la récolte des vins. L’ecologauchisme est un cancer pour la France !

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