L’Autriche a élu un nouveau Conseil national le 29 septembre. L’élection a donné lieu à un glissement des rapports de forces politiques : pour la première fois, le parti FPÖ constitue le groupe parlementaire le plus nombreux.
Soirée électorale du parti Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ : Parti libéral d’Autriche) après l’élection du Conseil national : réaction des partisans après l’extrapolation de 17 heures.
Lors de l’élection du Conseil national en Autriche, le parti populiste de droite FPÖ est devenu pour la première fois force politique majeure. Selon le résultat final provisoire, il a obtenu 29,2 pour cent des voix. Le FPÖ présentera ainsi 52 des 183 députés – cela ne suffira pas pour constituer une minorité de blocage en mesure d’empêcher par exemple des modifications de la constitution. Celle-là serait au moins de 62 sièges.
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À distance respectable suit le part chrétien-démocrate ÖVP (26,5 pour cent). Le SPÖ social-démocrate doit endurer le plus mauvais résultat de son histoire. Sera également représenté au Conseil national le parti libéral NEOS, qui a obtenu neuf pour cent des voix. Malgré des pertes sensibles, les Verts ont réussi aux aussi à franchir la haie des quatre pour cent en vigueur en Autriche.
Contrairement à des sondages préalables, le Conseil national ne continuera à compter que cinq partis. Aussi bien le parti Bierpartei (2 pour cent) que le parti communiste d’Autriche (2,3 pour cent) ont nettement manqué l’entrée au parlement.
Au total, les élections ont mené à un chamboulement sensible des forces politiques en Autriche. Alors que le FPÖ a gagné 13 pour cent, l’ÖVP en a perdu onze pour cent, et le SPÖ et les Verts ensemble n’occuperont même pas un tiers des sièges du parlement.
Le FPÖ a gagné particulièrement beaucoup de voix dans le camp de l’ÖVP et d‘anciens non-électeurs Les Verts ont perdu beaucoup d’électeurs au profit du SPÖ, alors que ce dernier a perdu lui-même de nombreuses voix passées dans le camp des non-électeurs.
Le Chancelier fédéral, Karl Nehammer (ÖVP) avait déjà annoncé ne pas vouloir coopérer avec le FPÖ tant que celui-là sera dirigé par le chef du parti, Herbert Kickl, considéré comme politiquement radical. Une grande coalition entre ÖVP et SPÖ compterait plus de 93 mandats au nouveau Conseil national, soit une très courte majorité. Mathématiquement, le SPÖ n’a aucune chance de constituer un gouvernement qu’il dirigerait. Aucun autre des partis représentés à présent au Conseil national ne veut une coalition avec le FPÖ et un triumvirat théoriquement envisageable entre ÖVP, Verts et NEOS n’obtiendrait pas la majorité nécessaire de 92 sièges.
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Il est possible également que pour la première depuis le gouvernement provisoire sous la direction du Chancelier Karl Renner en 1945, une coalition à trois voie le jour. Une telle coalition devrait certes rassembler des courants politiques très disparates mais disposerait d’une large majorité au parlement. Il serait envisageable que ÖVP et SPÖ se coalisent avec les Verts ou le parti NEOS.
Le Président autrichien, Alexander van der Bellen, doit à présent charger un des partis représentés au Conseil national de former le gouvernement. Il a laissé en suspens pour l’instant quel serait ce parti. Il voulait mener auparavant des entretiens avec tous les partis. Il est important pour lui, dit-il, que les piliers fondamentaux de la démocratie libérale tels que État de droit, partage des pouvoirs et droits de l’homme soient préservés.
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Modes de scrutin
Il y a deux chambres en Autriche. Les 183 députés du Conseil national sont élus au plus tard tous les cinq ans selon le principe de la représentation proportionnelle. Le Bundesrat – la seconde chambre du parlement- n’est pas élu au suffrage direct. Depuis le 27 juin 2023, il compte 60 membres (61 auparavant), délégués par les assemblées parlementaires des neuf provinces – Länder – autrichiennes.
Dispose du droit de vote pour le Conseil national – et toutes les autres élections en Autriche – quiconque possède la nationalité autrichienne et a passé le cap des 16 ans le jour de l’élection. Chaque personne vote pour une liste d’un parti. De plus, des voix préférentielles peuvent être accordées à des candidats du parti élu, ce qui peut influencer de ce fait l’ordre des places sur les liste fédérales, provinciales et régionales des partis.
Une clause s’applique pour l’élection : les partis obtenant moins de 4 pour cent des voix à l’échelle fédérale manquent l’entrée au Conseil national – sauf si au moins un de leurs candidats obtient un mandat de base dans une des 39 circonscriptions électorales régionales.
Des mandats excédentaires – Überhangmandate – sont théoriquement possibles et seraient retirés des contingents de mandats des autres partis – mais dans la pratique, des mandats excédentaires sont très invraisemblables lors d’élections du Conseil général.
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Candidats à l’élection
Au total, douze partis avaient présenté des propositions pour des listes électorales fédérales. Se sont présentés entre autres les partis suivants :
Le candidat tête de liste du Parti populaire autrichien – Österreichische Volkspartei (ÖVP) – était le Chancelier fédéral, Karl Nehammer. La liste ÖVP avait comme raison sociale – de manière identique à celle de Sebastian Kurz déjà – le titre personnalisé « Karl Nehammer – Die Volkspartei (ÖVP) ». Au niveau européen, le parti ÖVP fait partie, au même titre que désormais la CDU et la CSU, du groupe parlementaire Parti populaire européen (PPE). Il défend des positions conservatrices chrétiennes-démocrates.
Le Parti libéral d’Autriche – Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) – est affecté au secteur populiste de droite. Dans le rapport actuel de la protection du territoire du ministère autrichien de l’Intérieur présenté en mai 2024, le parti a été mentionné pour la première dans certains paragraphes du chapitre Extrémisme de droite : il était question de la relève associative, Jeunesse libérale – Freiheitliche Jugend (FJ) – qui entretient des rapports étroits avec le Mouvement identitaire d’Autriche. Le candidat tête de liste du FPÖ était Herbert Kickl.
Pour le Parti social-démocrate d’Autriche – Sozialdemokratische Partei Österreichs (SPÖ) – c’est le président du parti, Andreas Babler qui a pris le départ comme candidat tête de liste. Le SPÖ était – en commun avec le ÖVP – la force politique déterminante en Autriche au cours des premières décennies de la Seconde République, mais a perdu progressivement en influence au cours des années écoulées. En dernier lieu, ils ont été représentés jusqu’en 2017 par Christian Kern au poste de Chancelier fédéral.
Le parti Nouvelle Autriche et Forum Libéral – Neue Österreich und Liberales Forum (NEOS) – est un parti libéral fondé en 2012. Au Parlement européen, il fait partie, tout comme le FDP et les Freien Wähler, du groupe parlementaire Renew Europe. Le candidat tête de liste en était Beate Meinl-Reisinger.
Un autre parti relativement neuf dans le secteur politique est le Bierpartei (BIER), fondé en 2015 par le musicien punk Dominik Wlazny (Nom d’artiste : « Marco Pogo »). Initialement, le parti avait de temps à autre un caractère satirique, désormais il représente un programme libéral de gauche nettement reconnaissable. Âgé de 37 ans, Wlazny s’est présenté comme candidat tête de liste.
Les Verts étaient, au cours des cinq dernières années en Autriche, partenaire junior dans la coalition du Chancelier Karl Nehammer. Leur candidat tête de liste était Werner Kogler.
Des chances d’entrer au Conseil national étaient également imputées au Parti communiste d’Autriche – Kommunistische Partei Österreichs (KPÖ) -. Il défend des positions de gauche, aspire à un socialisme démocratique et écologique. La liste du KPÖ était emmenée par Tobias Schweiger.
Sujets de campagne électorale
Des sujets de politique intérieure ont dominé dans les débats, notamment la migration et la sécurité intérieure. L’attentat contre le Centre de documentation NS de Munich et le Consulat général d’Israël début septembre, perpétré par un Autrichien de 18 ans originaire de Bosnie, a constitué entre autres un sujet de discussion. L’auteur de l’attentat s’était radicalisé à vue d’œil au cours des trois années précédentes.
Le sujet migratoire a également joué un rôle important dans la perception de son importance par les électeurs. Dans un sondage réalisé fin mai – peu de temps avant les élections européennes -, 57 pour cent ont nommé le sujet « Asile/Migration » un thème particulièrement important. Seul le sujet « Sécurité sociale » a été jugé plus important.
Un autre thème important était représenté par les modifications perceptibles dans le paysage politique d’Autriche. Le candidat tête de liste du FPÖ, Herbert Kickl, est extrêmement controversé. Il est considéré comme radical – y compris dans le cadre de l’idéologie du FPÖ. On le dit de plus très proche de la politique du président russe, Wladimir Poutine.
Au même titre qu’en Allemagne, l’économie autrichienne est en pleine crise actuellement. Les taux de croissance du produit intérieur brut sont minimes, il s’y ajoute un endettement public relativement élevé de près de 78 pour cent, par rapport au produit intérieur brut.
Les graves inondations de ces derniers temps ainsi que l’état d’urgence déclenché ainsi dans certaines régions d’Autriche y avaient interrompu momentanément la campagne électorale.
Traduction de Jean Schoving pour Résistance républicaine
https://www.bpb.de/kurz-knapp/hintergrund-aktuell/552357/nationalratswahl-in-oesterreich-2024/
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Les journaleux ont une expression bien à eux lors d’attentat islamique, une expression que l’on retrouve partout : « radicalisé ».
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Il s’agit d’un musulman qui a décidé subitement d’obéir au coran.
D’un islam au repos, il passe à l’islam en action.
Cela signifie que [des] musulman[s] [peuvent] , à tout moment, se « radicaliser » et passer à l’action.
[Ces] musulmans sont des armes au repos, qui n’attendent que leur heure pour se réveiller.
Une énorme armée est en sommeil en Europe.
En France, le Front républicain a encore frappé. Des magouilles fripouillardes, qui une fois passées, ont vu le retour des étripades entre les alliés de la veille. La France a une spécialité, celle de permettre à ses ennemis de siéger. Merci pour les infos qui permettent de constater que ça bouge ailleurs. Chez nous ça bouge à reculons grâce aux combinaziones de nos politicards.
Merci monsieur Schoving pour vos articles qui nous renseignent sur ce qui se passe en Allemagne et en Autriche et qui nous permettent de comprendre que , ailleurs qu’en France, ça bouge ! Même si la lutte est et sera chaque jour plus féroce, on comprend que partout en Europe les peuples commencent à ouvrir les yeux. Continuez de nous donner ces espoirs chaque jour…
Sincères remerciements pour votre commentaire. Jean Schoving
Je fais partie de ceux qui vous sont reconnaissants, pour les m^mes raisons que Joël Boudet. Je crois que nous sommes nombreux mais silencieux.
Le diesel allemand se met en route…
Merci, cher ami inconnu. Jean