Les premiers humains ne sont pas apparus en Afrique

Il y a de quoi pleurer dans les chaumières bien-pensantes. Faute de trouver en Afrique des vestiges de grandes civilisations comme en Chine, en Orient, ou en Europe, des imposteurs de la paléoanthropologie ont attribué à ce continent un lot de consolation : l’origine de l’espèce humaine.

Raté ! Lucy est une gamine de seulement 3 millions d’années et Toumaï un bambino d’environ 7 millions. Ces humanoïdes imparfaits ont trouvé un concurrent redoutable : « Pépère », l’Eurasien âgé de 8,7 millions d’années. Proto-humain car bipède avec un gros cerveau.

Cette découverte chambarde toutes les certitudes idéologiques, car bien qu’on l’ait trouvé en 2015, il a fallu attendre 8 ans pour que les publications scientifiques en rendent compte ! Hésitations ? Pressions ? Ce pré-humain exhumé en Turquie remet en cause le dogme africain. Mais les journaleux, hantés par le politiquement correct, parlent de « singe ». Alors que jamais ils n’oseraient qualifier ainsi les australopithèques africains. Dont Toumaï qui fait encore débat.

Ce nouveau pré-humain remet en question l’histoire de l’évolution

Depuis longtemps, les mandarins de la science politisée (aussi antispécistes que réchauffistes) fustigeaient et ostracisaient ceux qui soutenaient que, si l’on a trouvé en Afrique plus qu’ailleurs de nombreux ossements d’anciens primates, c’est parce que le climat chaud et sec avait contribué à leur conservation. Faussant les statistiques.

Mais pour la science officielle, la controverse polygénisme-monogénisme n’avait plus lieu d’être. La théorie « out of Africa » avait clos le débat. Définitivement. Et pour que personne ne discute, on dégainait l’arme fatale qui ruinait les carrières et exposait à des voies de fait les réfractaires : le racisme. Qui oserait défier l’anathème ? En France, la paléoanthropologie est devenue le monopole juteux de quelques bonzes gauchisants, confits entre cooptations et népotisme. Voyages, publications, livres, cours, conférences, films, interventions médiatiques, ils monopolisent presque tout.

Alors que, si on cherche bien, on trouve d’autres traces d’évolutions parallèles en Eurasie. Ou en Extrême-Orient. À condition d’éviter les zones régulièrement arrosées par les moussons, secouées par les cyclones ou bousculées par la géologie tectonique. C’est chose faite !

Les origines multiples de l’humain doivent être considérées avec une approche scientifique. En retirant le bandeau des idéologies et des bons sentiments. Les vérités scientifiques peuvent être cruelles. Elles bousculent les repentances, les religions et les certitudes. Mais mélanger la science et les croyances a toujours abouti à raconter n’importe quoi. Et lorsque les tenants des théories figées sont au pouvoir, cela produit au mieux la confusion, au pire des massacres. Du géocentrisme au covidisme en passant par le lyssenkisme, les exemples abondent.

Le paradigme africain retourné

Les ancêtres des singes modernes et des premiers humains ont évolué en Eurasie avant de migrer vers l’Afrique, et non l’inverse, il y a environ neuf millions d’années.

Des chercheurs raisonnent à partir d’un crâne bien conservé découvert en 2015 sur le site fossilifère de Çorakyerler, près de Çankırı, en Anatolie centrale (illustration). Il comprend la majeure partie de la structure faciale, une mâchoire et la partie avant du boîtier cérébral.

Le sujet, officiellement nommé « Anadoluvius turkae », avait à peu près la stature d’un grand chimpanzé mâle pour un poids de l’ordre de 50 à 60 kilos. D’après ses mâchoires et ses dents, il était omnivore, avec un régime comprenant des aliments durs tels que des racines et des rhizomes. Mais sans doute aussi de la viande crue.

À son époque, ce pré-humain côtoyait des animaux tels que des girafes, des phacochères, des rhinocéros, des antilopes, mais aussi des grands félins précurseurs des lions. On peut donc le supposer à la fois prédateur et proie, chasseur et/ou charognard. L’hésitation est de mise tant qu’on ne pourra lui attribuer un outillage lithique.

Mais il n’y a pas de raison objective de lui nier ce talent. Les bonobos actuels savent inventer des outils semblables à ceux utilisés à l’âge de pierre : bâtons pour attraper ou frapper, cailloux ronds pour écraser, pierre rendues tranchantes par martèlement pour couper ou cisailler.

Comme pour les humanoïdes, l’évolution et la dispersion des mammifères se serait faite depuis la Méditerranée orientale vers l’Afrique, il y a environ huit à neuf millions d’années. L’Afrique n’était pas déserte. Mais les espèces indigènes archaïques ont laissé la place à des nouveaux venus plus performants.

« Pépère » avait des cousins européens !

De nombreux détails de l’anatomie et de l’adaptation au milieu de cette espèce, en particulier la bipédie usuelle, se rapprochent d’autres hominidés primitifs d’âge comparable, comme l’ouranopithecus balkanique, le graecopithecus grec et l’oréopithèque italien. Leurs fossiles fournissent à ce jour la preuve la plus solide que ces sujets étaient originaires d’Europe et se sont ensuite dispersés en Afrique.

L’étude détaillée, publiée dans la revue Communications Biology, démontre également que ces proto-humains ont évolué à partir d’ancêtres simiesques également présents en Eurasie. « Nos découvertes révèlent en outre que les hominidés ont non seulement évolué en Europe occidentale et centrale, mais y ont passé plus de cinq millions d’années avant de se propager autour de la Méditerranée orientale pour finalement se disperser en Afrique, probablement en raison de changements d’environnement et de diminution des forêts » , écrit David Begun, docteur en anthropologie, enseignant-chercheur à l’université de Toronto (Canada), co-auteur de ces travaux.

Avec ses assistants canadiens, européens et turcs, le Dr Begun s’est attaché à recueillir les preuves des origines des grands primates en Europe et en Asie occidentale, de leur propagation et leur diversification à travers l’Eurasie. Une lignée conduisant à l’origine des orangs-outans en Asie et une autre aux versions pré-humaines africaines. En combinant les preuves de l’anatomie fonctionnelle, le Dr Begun et son équipe définissent le comportement, la phylogénie, les relations évolutives et la biogéographie pour reconstruire des modèles d’évolution et de migration.

Pour eux, la lignée préhumaine africaine serait issue d’un ancêtre européen ou asiatique qui s’est installé en Afrique il y a environ 8 à 9 millions d’années, probablement en réaction à un refroidissement climatique. Les mêmes raisons ayant forcé les ancêtres des orangs-outans à quitter la Chine pour rejoindre les tropiques à peu près au même moment.

Un des premiers singes anthropomorphes à être descendu de l’arbre pourrait être Danuvius guggenmosi. La courbure de sa colonne vertébrale et son centre de gravité déplacé sur les hanches et les cuisses prouvent qu’il avait déjà adopté la bipédie. Ce n’était pas en Afrique mais en Allemagne, il y a 11,6 millions d’années.

Dire qu’il y a quatre ou cinq ans, YouTube effaçait et expulsait promptement ceux qui évoquaient la possible origine plurielle de l’espèce humaine… C’est comme avec le prétendu réchauffement climatique. Il y a des « vérités révélées » de nature quasi divine. On a régressé de sept ou huit siècles en matière d’épistémologie. Comme au Moyen Âge, les princes, leurs favoris, leurs astrologues et leurs prélats prétendent dicter à la science ce qu’elle doit accepter ou rejeter.

Études niées sinon interdites en France

Longtemps, ceux qui s’agrippent à la théorie selon laquelle les races humaines ont une origine unique, que seuls des phénotypes différencient, arguaient que les leucodermes, les mélanodermes, et les xanthodermes peuvent se reproduire entre eux. Comme si les chevaux, les ânes et les zèbres, ou les lions, les tigres et les léopards, ou encore les vaches, les yaks et les bisons plus ou moins futés, n’étaient pas différents bien que génétiquement compatibles (ancêtres communs puis évolutions divergentes) et susceptibles de produire des hybrides.

Mais il n’y a pas que les apparences qui différencient les individus. Le Dr Begun a également travaillé sur l’évolution de l’intelligence chez les singes et les humains, avec pour matériaux d’études les endocastes (moulages des volumes cérébraux) des singes fossiles et des premiers humains. Pour y faire apparaître le développement des diverses zones et leurs ramifications quand c’est possible. Aujourd’hui, la tomographie parvient à reconstituer en 3D tout ou partie des cerveaux de nos lointains ancêtres et d’en déduire leurs activités métaboliques et leurs aptitudes au langage et à l’abstraction.

Les observations de Begun concluent à une flexibilité des réponses comportementales aux situations nouvelles, environnementales ou sociales, rendue possible par des adaptations anatomiques mais surtout par les développements cognitifs associés à l’évolution du cerveau. Ainsi l’ Anadoluvius turkae possède un plus gros cerveau que d’autres fossiles de primates d’âge comparable, ce qui en fait probablement un de nos plus lointains aïeux… Jusqu’à ce qu’on trouve un individu plus ancien et au moins aussi évolué.

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/les-premiers-humains-ne-sont-pas-apparus-en-afrique.html

 1,130 total views,  3 views today

image_pdf

8 Commentaires

  1. Je n’ai jamais cru à cette théorie de l’origine unique de l’humanité, qui aurait trouvé sa source en Afrique.
    Une différence étonnante et qui interpelle, est que les Africains sont les seuls à ne pas posséder de gènes de néandertal.
    Et si c’était le néandertal qui faisait la richesse de notre race ? sa créativité ? son ingéniosité ?

  2. Pour info, les euro-asiatiques que nous sommes possèdent entre 2 et 4% de matériels génétiques (les scientifiques n’osent dire gènes) des néanderthaliens.
    Bien sûr, c’est plus récent…
    Le plus ancien homo-sapiens, environ 300 000 ans, du côté du Maroc.
    Pour avoir une descendance commune, Sapiens et Neandertal devaient avoir la même branche au départ au max aux alentours de 300 000 ans, on n’a pas localisé le « lieu » de la séparation…

  3. Il est sûr que le OUT OF AFRICA a été un moyen de culpabilisation des européens, des blancs bien sûr, qu’ils devaient tout à l’Afrique, que tous étaient issus des migrants !
    Et alors, à l’échelle des millions d’années, quelle importance !
    Ceci n’est qu’un retour de bâton…
    Le graécopithèque (un peu plus de 7 millions d’années, ce que le texte semble confirmer), si je me rappelle bien a été « découvert » durant la guerre 39/45, lors de construction de fortifications. Une dent (rien qu’une dent) caractéristique des hominidés et non de la famille simiesque. Rangée dans un tiroir, ce n’est que des décennies après qu’elle fut redécouverte (une chance que les terrassiers d’alors s’en aient préoccupée).
    Un autre fossile, mais là les os d’un bassin caractéristique d’une marche bipède dans la vallée du Danube… Un homihidé ou un singe différent, on ne sait trop (Environ 8 millions d’années).

  4. L’homme est un singe qui a mal tourné. Le berceau de l’humanité est un berceau à roulettes.

  5. Je voudrais comprendre. Que les premiers humanoïdes soient apparus en Afrique, en Normandie ou au Venezuela, c’est intéressant pour les scientifiques (pas uniquement) mais en quoi est ce que cela prouverait que les Africains, Normands ou Amérindiens seraient des races supérieures ?

  6. Qui nous dit qu’Européens d’ailleurs et Africains ont eu la même évolution ? Ce ne sont que des théories autour de cette question.

    A savoir : pour l’homme qui descendrait du singe ce n’est qu’une théorie parmi tant d’autres, on n’a jamais trouvé de jonction entre moins 8 millions d’années et moins 12 millions d’années, faute de découvertes dans cette période de squelettes qui auraient pu le prouver (selon mes cours de fac, je pense que c’est le cas encore aujourd’hui sinon on en aurait entendu parler…).

    D’ailleurs question béotienne : pourquoi les singes seraient encore là dans leur aspect si l’être humain en était une « évolution » ?

  7. Cela fait un petit moment que c’est remis en question, je l’ai écrit au moins deux fois ici,mais bien sûr, il y a beaucoup de résistances « scientifiques » à ce sujet qui dérange.

    Il n’y a pas qu’en Turquie d’ailleurs il me semble qu’il y a eu des découvertes européennes qui remet en question cette théorie de l’Afrique qui serait berceau de l’Humanité, sous-entendu qui arrange que nous serions tous des Africains noirs à la base.

    Je n’y ai jamais cru pur ma part, il y a trop de différences physiques, morphologiques mais aussi génétiques au niveau sanguin par exemple (je crois que c’est au Canada qu’il y avait un appel pour pénurie de sang de personnes noires pour un composant qui leur appartient en exclusivité).

  8. « Dire qu’il y a quatre ou cinq ans, YouTube effaçait et expulsait promptement ceux qui évoquaient la possible origine plurielle de l’espèce humaine… »

    C’est donc que la censure existait déjà sur Youtube avant l’imposture du COVID. Mais e grand public ne le savait pas.

Les commentaires sont fermés.