Un film choc sur la vie et les opéras du Tchèque Myslivecek…
Sur grand écran depuis le 21 juin, Il Boemo retrace la vie d’un musicien et compositeur oublié : Josef Myslivecek, surnommé “Il Boemo”.
Dans une Venise libertine du XVIIIe siècle, le prodige ne parvient pas à acquérir la reconnaissance souhaitée, et est prêt à tout pour y parvenir. Sa liaison avec une femme de la cour lui permet de toucher son rêve du bout des doigts, mais jusqu’où ira-t-il ?
Réalisateur : Petr Václav
Acteurs : Barbara Ronchi, Elena Radonicich, Vojtěch Dyk, Lana Vlady, Alberto Cracco
Genre : Film biographique, Historique, Musical
Nationalité : Italien, Tchèque, Slovaque
Durée : 2h20mn
Date de sortie : 21 juin 2023
S’il n’y avait qu’un seul film à voir en ce moment au cinéma, ce serait celui-ci.
Bande-annonce :
« Il Boemo » : qui est ce compositeur de génie, ami de Mozart et tombé dans l’oubli ?
Il Boemo dresse le portrait élégant et savoureux d’un compositeur du XVIIIème siècle tombé dans l’oubli, Josef Myslivecek. Une manière pour le réalisateur tchèque Petr Vaclav de rendre hommage à l’un des compositeurs les plus acclamés d’Italie où il fit toute sa carrière.
A l’âge de 27 ans, Josef Myslivecek quitte l’Empire austro-hongrois en pleine Guerre de Sept Ans pour rejoindre le berceau artistique italien, sous la houlette du mécène culturel, le comte Vincent von Waldstein, à Venise. Enrôlé par le compositeur Giovanni Battista Pescetti, Josef Myslivecek peaufine son art. « Il est né à Prague mais l’artiste est né en Italie », précise le réalisateur Vaclav.
« Le divin tchèque » et la rencontre avec Mozart
Son premier opéra Semiramide (1766) lui permet de se faire connaître, au point d’être surnommé Il divino Boemo (« le divin tchèque ») par l’ensemble de la Péninsule. Un succès qui se concrétise par une liaison avec une femme de la cour vénitienne qui l’introduit dans les hautes sphères de la société. Ferdinand IV, roi de Naples, lui commande en 1770 un opéra, Il Bellerofonte.
Sa réputation dépasse désormais les frontières et Myslivecek rencontre le jeune prodige Wolfgang Amadeus Mozart, à peine âgé de 14 ans, à l’Accademia Filarmonica de Bologne, où il officie. Son influence sur la musique de Mozart est telle que l’écrivain Ludwig von Kochel attribuera par erreur l’oratorio Abramo ed Isacco à Mozart. Pendant une dizaine d’années, Josef Myslivecek est au faîte de la gloire et le film de Petr Vaclav retrace cette ascension fulgurante.
Ce film est une réelle réussite esthétique, visuelle mais aussi sonore, à travers les passages musicaux.
Les plus belles séquences sont dues à la cantatrice Caterina Gabrielli.
Il faut souligner ici le jeu profond de l’actrice Barbara Ronchi, doublée pour le chant par Raffaela Milanesi.
Les autres interprètes féminines sont également sublimes : Elena Radonicich en noble libertine et Lana Vlady en amoureuse victime du harcèlement de son mari.
Ce film fera le bonheur à la fois des cinéphiles et les mélomanes. Il Boemo est une réussite du genre, hautement recommandable.
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Merci pour cet article, j’en connais un bon bout sur la musique tchèque, mais j’avoue n’avoir jamais entendu parler de ce compositeur. Comme quoi il y a toujours des choses à découvrir.
Ça change de cette connerie d’Intouchable et autres niaiseries collaboratrices. D’Arsene Lupin avec Omar Far Sy en vedette. Merci, Jules.
Le cinéma européen (Russie comprise) se porte plutôt bien. Y a ka chercher …. Est-ce parce que les « artistes » français sont entretenus par l’état ? Poser la question est y répondre ….. Je viens de regarder un film néerlandais magnifique, sorti en 2022, titre Sea of Time, en complément à la sélection de Jules Ferry ce matin.