Nous avons un nouveau guignol à Bercy et ça promet !

Nous avons hérité d’une lumière à Bercy, un fan de Le Maire et un ennemi du RN

Non, les propos d’Antoine Armand ne sont pas un simple écart, ils sont stupides et irresponsables. S’il veut prendre la porte avec tout son gouvernement, qu’il le dise. C’est toute l’équipe qui subit les conséquences de ses délires. Mais je suppose qu’auprès du Premier ministre, il a déjà brûlé stupidement une cartouche.

Et surtout, ces déclarations agressives laissent craindre que l’hôte de Bercy n’ait pas la stature attendue pour sauver le navire du naufrage. Il a tenu un discours digne d’un pilier de bistrot, en affirmant que le RN n’appartient pas à “l’arc républicain”.

“Le rassemblement national, contre lequel nous avons été élu, face auquel nous avons fait un front républicain, n’y appartient pas, il faut être très clair là-dessus”

En clair, on doit parler à tout élu du peuple, car c’est la b-a-ba de la démocratie. Mais sauf, bien entendu, si cet élu est au RN ! Je souhaite bien du plaisir à Michel Barnier.

Voilà un type qui n’a visiblement pas inventé l’eau chaude. A-t-il suivi tous les épisodes du douloureux accouchement du nouveau gouvernement ? J’ai un doute. S’il veut que la censure s’abatte sur cette équipe qui sent vraiment le rafistolage de dernier recours, qu’il continue sur sa lancée. Marine se fera un plaisir de s’occuper du problème.

Barnier réclame “humilité, vérité, respect, écoute, esprit collectif…”. C’est mal parti !

Je n’ai aucun respect pour un ministre qui ne respecte pas les 11 millions d’électeurs RN. À vrai dire, il les insulte et en fait des sous-citoyens. Qu’il aille donc cracher son venin ailleurs s’il ne reconnait pas la légitimité du vote RN.

Que cet arrogant gamin ennemi de la démocratie fasse ses preuves avant de sortir ses âneries vieilles de 40 ans. Il n’était même pas né quand le FN a envoyé 35 députés à l’Assemblée en 1986. Une réalité que ce perdreau de l’année doit ignorer.

Rappelons qu’il a été élu grâce au front républicain. Sans le désistement des Verts, c’est le candidat lepéniste qui l’emportait. Pas de quoi pavoiser donc, en jouant les gros bras.

Vu l’état de délabrement des finances  françaises, on n’a pas besoin d’un teigneux agressif et anti-RN à Bercy, mais d’un économiste compétent. Est-ce le cas ? On jugera sur ses résultats et surtout pas sur ses diplômes, trop souvent trompeurs.

Si ses compétences économiques sont du niveau de son bon sens et de son analyse politique, il est à craindre que nos finances n’aillent rapidement rejoindre celles du Zimbabwe, si toutefois ce monsieur a déjà entendu parler de ce pays.

À peine arrivé à son ministère, le voilà qui fait les yeux doux à LFI, tout en fermant la porte au RN, premier parti de la République en sièges et en nombre de voix.

On lui demande de redresser les comptes, pas de cracher sur 11 millions d’électeurs en prenant ses fonctions. On a déjà vu des ministres aussi fugitifs qu’un mirage dans le désert. Et si la présence du RN dans l’arc républicain l’empêche de dormir, s’il rejette les règles élémentaires de la démocratie, qu’il démissionne.

Quand il aura compris que Michel Barnier n’a pas de majorité et que rien ne se fera contre les députés RN, qui sont les plus nombreux, il pourra s’atteler à sa tâche et éviter de faire le mariole sur France Inter. Ce gouvernement ne rassemble que 230 députés sur 577. C’est maigre pour bomber le torse. Sans la bienveillance du RN, ce sera le chaos et la porte pour les 39 ministres.

Le Premier ministre n’a d’ailleurs pas hésité à recadrer l’artiste. Et il a même fallu que Michel Barnier appelle Marine pour déminer le terrain. Armand ne réalise même pas qu’il est assis sur un siège éjectable avec toute son équipe. Tant d’inconscience laisse pantois.

Mais finalement, notre grande gueule a dû faire profil bas et un communiqué de Bercy a rectifié le tir. Une petite leçon d’humilité qui ne fait pas de mal…

“La situation économique et financière de la France réclame une concertation large des élus de la nation. Dans la ligne politique fixée par le Premier ministre et comme affirmé dans son discours de prise de fonction, Antoine Armand recevra toutes les forces politique représentées au Parlement”

Pour faire bonne mesure, ce monsieur Armand a fait très fort lors de la passation de pouvoir avec Bruno Le Maire :

“Je mesure la chance d’hériter d’un tel bilan”

Ou bien il se fout carrément de la g… de Le Maire, ou bien il nous fait du Macron, capable de dire tout et son contraire sans en penser un seul mot. Je penche pour la deuxième hypothèse.

3 200 milliards de dette, un déficit public historique de 5,6 %, autour de 160 milliards, une charge de la dette de 50 milliards et bientôt 70, c’est en effet une chance historique.

Les Français, que monsieur Armand va se faire un plaisir de ponctionner très bientôt, mesurent chaque jour la chance qu’ils ont.

La croissance est nulle et nos créanciers nous réclament 2 points de PIB chaque année. Quelle chance !

Mais tout cela n’empêche pas notre nouveau guignol de Bercy de déclarer, dès que Le Maire a le dos tourné :

“À part une ou deux années de crise exceptionnelle ces 50 dernières années, on a un des pires déficits de notre histoire. Donc, sur ce plan-là, la situation est grave.”

C’est grave ou c’est une chance ? Faudrait savoir !

Jacques Guillemain

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