Piano à quatre mains, piano de vilains !

Le titre de cet article a de quoi surprendre, l’explication à la fin ! Nous allons surtout partir en pleine tempête. Avec ce qui se passe actuellement en France, c’est plutôt d’actualité ! Tempêtes, oui, mais surtout tempêtes en mer !

Et on commence par une ouverture ! Celle que j’ai trouvé la plus adaptée est due à Richard Wagner : l’ouverture du Vaisseau Fantôme (Der fliegende Holländer pour le titre original). Cet opéra, composé en 1843, est le quatrième de Wagner. Le grand chef Georg Solti dirige l’orchestre de Boston (enfin, je crois).

Tempête chez Vivaldi ! Avec ce concerto paru en 1725 à Amsterdam, La Tempesta di Mare, qui fait partie de Il Cimento dell’armonia e dell’inventione, lequel comporte 12 concertos en tout :

À présent nous allons parler de Shakespeare ! On commence avec Beethoven et la sonate numéro 17 en ré mineur, composée en 1802 et éditée l’année suivante. Le compositeur traversait une période dépressive, suite aux premiers signes de sa surdité. Beethoven rédige même une sorte de testament, dit Testament de Heiligenstadt. Le surnom de « Tempête » n’est pas du compositeur et pourtant c’est lui qui l’a conseillé à ses auditeurs en référence à Shakespeare. L’ambiance de la sonate est relativement sombre, compte tenu du contexte.

On continue avec Lélio ou le retour à la vie de Berlioz, suite de la Symphonie Fantastique. Il s’agit d’une œuvre musicale comportant un texte parlé par Lélio qui n’est autre que le compositeur lui-même ! Si l’on veut vraiment respecter la volonté de Berlioz, Lélio doit se jouer immédiatement après La Fantastique, dont elle est la suite logique. On a affaire dans cette partition à un mélologue en six parties. Berlioz en profite pour régler ses comptes avec certains critiques :

Il est dommage que l’on n’arrive pas à trouver des vidéos complètes de Lélio. Tout au plus suis-je arrivé à tomber sur une version en espagnol sous-titrée en français dont je vous communiquerai le lien en fin d’article. Néanmoins, on arrive à glaner des extraits ici et là, dont le dernier morceau, Fantaisie sur la tempête de Shakespeare. Mais avant d’aborder ce morceau, écoutons les conseils avisés que donne Berlioz à l’orchestre mais surtout au chœur. Si vous êtes choriste vous-même, vous avez forcément entendu ça :

(C’est la voix de Jean-Louis Barrault que vous avez entendue dans ces deux extraits).

(Note : le texte est en italien).

En 1873, Tchaïkovski compose La Tempête, créée le 19 décembre à Moscou avec un grand succès. On pense que  cette pièce musicale a été inspirée par le poème Sadko écrit en 1867 par le compositeur Rimski-Korsakov :

Voici l’argument de La Tempête :

« La mer. Ariel, l’esprit des airs qui déchaînera la tempête sur l’ordre du magicien Prospero. Naufrage du navire à bord duquel se trouve Fernando. L’île enchantée. Premiers élans d’amour timides entre Miranda et Fernando. Ariel et Caliban. Les amants s’abandonnent à l’enchantement triomphant de la passion. Prospero se défait de son pouvoir magique et quitte l’île ».

D’abord le lien de la version intégrale de Lélio :

À présent, la partition de la fantaisie sur la tempête obtenue sur le site IMSLP. Évidemment, comme le site propose la partition complète, je n’ai gardé que la sixième partie :

Lélio_Fantaisie sur la tempête de Shakespeare_2

On trouvera dans l’orchestre un instrument assez inattendu, un piano à quatre mains (bon je ne vous apprends plus rien, vous l’avez remarqué dans la vidéo et d’ailleurs Berlioz lui-même y fait allusion. Et comme l’affirme l’adage : piano à quatre mains, piano de vilains ! Si, si, je vous assure !

(Il faut bien rire un peu en ces temps troublés !)

Prochainement le concert du mois sera consacré à Brahms.

Filoxe

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