Pour une fois, France Info a fait un bon article, assez objectif sur Ivry Giltis. Je vous le propose ci-dessous.
Mais auparavant je vous propose, en cadeau de Noël, de l’écouter. Il incarne parfaitement la grandeur de la civilisation occidentale, l’importance de l’art, du beau, de l’homme… rien à voir avec l’obscurantisme musulman.
Ivry Gitlis joue au violon une gavotte de Bach aux côtes de Michel Berger et France Gall assis devant un piano qui l’ecoutent religieusement. Émissions TV, Archive tv, Archive television, tv replay
C’était un sacré bonhomme, comme ici il demande, en concert, que l’on fasse la lumière dans la salle, parce qu’il aime voir son public… cela dure quelques secondes, ensuite il faut fermer les yeux et écouter le fabuleux artiste…
Ivry Gitlis – Concert Carte blanche pour Ivry Gitlis – Festival de Pâques d’Aix-en-Provence 2016
Ivry Gitlis, violoniste virtuose qui aimait partager sa passion avec le plus large public, s’est éteint jeudi matin, 24 décembre, à Paris à l’âge de 98 ans, a précisé à l’AFP l’un de ses quatre enfants, son fils David Gitlis.
Né le 28 août 1922 à Haïfa, en Israël, Ivry Gitlis avait joué dans les salles les plus prestigieuses et avec les plus grands orchestres de la planète. Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, il avait une place à part dans le monde musical classique. Réputé pour ses interprétations, parfois atypiques, du répertoire, il était tout aussi à l’aise dans le jazz ou la musique tzigane.
Charismatique et farouche
Premier artiste israélien à se produire en URSS (en 1955), fondateur de nombreux festivals (à Vence, Menton, Saint-André-de-Cubzac…), il était aussi un ardent défenseur du processus de paix israélo-palestinien.
Cheveux blancs en broussaille et yeux bleus perçants, personnalité charismatique, fantasque, farouche et narcissique, Ivry Gitlis jouait généralement, immobile et les yeux fermés. Son violon : un Stradivarius de 1713 acquis en 1964. C’était un artiste populaire, volontiers présent à la télévision à la fin du XXe siècle. Il fut l’un des invités de prédilection de l’émission culte de Jacques Chancel Le Grand Échiquier et il apparut dans une grande diversité de programmes télévisés.
« Aujourd’hui, il m’arrive de rencontrer des gens qui me remercient d’avoir participé à toutes ces émissions. Je ne l’ai pas fait pour me faire mousser ou pour gagner de l’argent, mais pour le plaisir de partager la musique », disait-il à La Croix en 2010. Il assurait que « l’émotion » était le moteur de son art mais ajoutait qu' »au-delà de l’émotion, il était important de transmettre au public un tel héritage de beauté, en ces temps de manipulations idéologiques ».
« Le violon fait partie de moi-même »
Ivry Gitlis est le fils d’un meunier. Ses deux parents ont quitté l’Ukraine pour la Palestine, alors sous mandat britannique. « Quand j’ai eu 5 ans, on s’est cotisé pour m’acheter un violon. Depuis, le violon fait partie de moi-même », a-t-il écrit dans son autobiographie L’âme et la corde. Le violoniste réputé Bronislaw Huberman entend jouer le petit prodige à 9 ans et organise une collecte de fonds pour le faire partir en Europe.
Ivry Gitlis entre à 11 ans au Conservatoire National de Musique de Paris et décroche le Premier prix deux ans plus tard. Il poursuit ses études avec Georges Enesco, Jacques Thibaud et Carl Flesch. Durant la guerre, il effectue des allers-retours entre Paris et Londres. Il cherche à rejoindre la Royal Air Force mais, recalé, finit par jouer dans les camps militaires, les hôpitaux ou les usines.
Sa carrière démarre véritablement en 1951, à la faveur d’un scandale lors du concours Long-Thibaud, le jury ne lui décernant que le 5e prix, contre l’avis du public. Il fait ses débuts aux États-Unis en 1955. Les tournées dans le monde entier s’enchaînent et il joue avec les plus prestigieuses formations : orchestres Philharmoniques de New York, Berlin, Vienne, Philadelphie, d’Israël etc, sous la direction de chefs comme Zubin Mehta, Charles Dutoit ou Eugène Ormandy.
L’art du contact avec le public
Partout où il passe, il sait créer le contact immédiat avec le public qui lui réserve de longues « standing ovations ». Il s’illustre dans Paganini, Sibelius ou Tchaïkovski. Sa version de la sonate de Bela Bartok reste, avec le « Concerto à la mémoire d’un ange » d’Alban Berg, une référence absolue. Il enregistre en sonate avec la pianiste Martha Argerich, est également recherché comme interprète pour les créations de compositeurs contemporains, dont Bruno Maderna et Iannis Xenakis.
Ivry Gitlis continuait sur le tard à donner des concerts, et depuis les années 80, se rendait souvent au Japon où il était très apprécié. Décidément éclectique, il a aussi joué avec les Rolling Stones, son ami Léo Ferré, le jazzman Stéphane Grappelli et a travaillé pour le cinéma… comme acteur. On l’a vu dans L’histoire d’Adèle H (Truffaut), La Septième cible (Claude Pinoteau) ou Des gens qui s’embrassent (Danièle Thompson) ainsi que dans une enquête du commissaire Maigret où il joue le rôle d’un clochard… violoniste.
En 2008, Ivry Gitlis a co-fondé l’association « Inspiration(s) » pour rendre la musique classique accessible à tous les publics et donner l’opportunité à des musiciens talentueux de jouer pour ces publics lors de concerts rémunérés. Ce père de quatre enfants, dont trois avec la comédienne Sabine Glaser, vivait à Paris.
« Le dernier des Tsars du violon à avoir traversé le 20e siècle » : les hommages de trois virtuoses
Le violoniste Renaud Capuçon a salué sur les réseaux sociaux « un astre pour tous les violonistes » et « le dernier des Tsars du violon à avoir traversé le 20e siècle », comme il l’a écrit sur Facebook et Twitter.
Le violoncelliste Gautier Capuçon (frère de Renaud) a exprimé de son côté son « immense tristesse » après le décès de cette « légende du violon ».
Le violoniste israélien Itzhak Perlman a rendu hommage à son compatriote sur Twitter : « Mon cher ami Ivry Gitlis s’en est allé. C’était une personnalité géante. J’étais heureux d’être son ami pendant plus de 50 ans. Tu vas me manquer, Ivry », a réagi le musicien virtuose. Sur la photo qui accompagne le tweet, lui et Ivry Gitlis, coiffé d’une chapka, ont leurs mains jointes.
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R.I.P.
En premier merci ! De rendre un hommage à ce grand Monsieur en plus si je ne vous lisez pas je ne l’aurai pas sus .
Oui, c’est une très grande émotion que la disparition de cet immense violoniste.
C’est un violoniste amateur qui l’écrit. Violoniste amateur qui a été à deux doigts d’être professionnel en fin de Conservatoire à Paris.
Cependant, ce n’est pas mon violoniste préféré, mais il est un des plus grands.
Mes préférés restent Christian Ferras, Zino Francescati et surtout le grand, le très grand Isaac Sterne dont le jeu et la virtuosité n’ont pas de limite !!
Mais il y a tellement d’immenses violonistes !!
98 ANS !!!! On ne peut pas vivre éternellement il à eu une longue et certainement belle vie et son personnage ,lui traversera des siècles dans le monde de la musique
Merci pour la merveilleuse gavotte de la partita n°3 pour violon de Bach, si magistralement interprétée par Ivry Gitlis…
Ivry Giltis n’était ni israélien, ni juif, ni tout ce que vous voulez, il a fait, il fait, il fera toujours partie de ce monde de GRANDS, très grands, immenses personnages maîtrisant leur art avec une sublime émotion qui passe directement du cœur de l’artiste, quel que soit son art, à notre cœur.
Si il était croyant j’espère simplement qu’il a trouvé le bonheur dans son éternité.
Merci Monsieur Giltis pour ce que vous nous avez donné durant votre vie et de ce que vous nous laissez, du bonheur dans ce monde de violence.
Extraordinaire violoniste
Mais avec un terrible défaut dans la » France » d’aujourd’hui : il était né en Israël !
( voir ce qui est arrivé à Miis Provence et le mépris qui a suivi la mort de Rika Zaraï ).
Tu savais qu’il avait accompagné Léo Ferré ?
Regarde :
https://www.youtube.com/watch?v=rfRXsWSBy8Q&ab_channel=CarlierBruno
Je ne savais pas, double respect au monsieur !
Gitlis