Les Kurdes montraient cette photo (à peine arrangée) du président turc, Recep Tayyip Erdogan, durant des protestations au cours du sommet UE-Turquie à Bruxelles le 7 mars dernier. Les Turcs, ainsi que l’armée, reconnaissent de plus en plus que Erdogan mène le pays vers le précipice. (Yves Herman/Reuters)
La situation en Turquie est mauvaise et ne fait qu’empirer.
Il ne s’agit pas uniquement de la détérioration de la sécurité suite aux vagues de terrorisme. La dette publique est peut-être stable, mais la dette privée est hors de contrôle, le tourisme est en chute libre et le déclin de la devise turque a un impact sur le pouvoir d’achat de chaque citoyen.
Il apparaît largement, résultats électoraux mis à part, que le Président Recep Tayyip Erdogan perd tout contrôle. Il emprisonne ses opposants, saisit les journaux de gauche comme de droite et construit des palais à l’échelle d’un sultan complètement fou ou d’un futur calife. Au cours des dernières semaines, il a une fois de plus menacé de dissoudre le tribunal constitutionnel.
La corruption est générale. Son fils Bilal se serait enfui d’Italie muni d’un faux passeport diplomatique saoudien alors que la police italienne était sur ses trousses suite à un scandale de blanchiment possible de monnaie.
Ses éclats font monter l’inquiétude tant en Turquie qu’à l’étranger. Même des membres de son parti parlent discrètement d’une paranoïa croissante qui, selon certains personnages officiels, devient telle qu’il pense à installer des missiles anti-aériens autour de son palais pour empêcher des commandos parachutistes de le cibler dans une opération d’enlèvement.
Les Turcs, et l’armée turque, reconnaissent de plus en plus que Erdogan mène la Turquie tout droit vers le précipice. En rendant parfaitement légitime l’emprisonnement du leader kurde Abdullah Öcalan, en faisant traîner les négociations et en précipitant le conflit, il a conduit la Turquie sur une voie qui ne présente aucune chance de victoire et de fortes chances d’une partition de facto.
Après tout, si une guerre civile reprend comme dans les années 1980 et 1990, les Kurdes de Turquie feront tout leur possible pour se séparer de la Turquie, suivant en cela le chemin tracé par leurs frères d’Iraq et de Syrie.
Erdogan avait songé il y a longtemps à faire plier les genoux aux militaires turcs. Pendant les premières dix années de son gouvernement, l’Amérique et l’Union européenne l’ont acclamé. Mais c’était avant même que les plus ardents apologistes étrangers d’Erdogan aient reconnu la profondeur de sa descente vers la folie et l’autocratie.
Dans le domaine de l’analyse plutôt que du plaidoyer, la réponse est oui. À ce point d’une saison d’élections, il serait douteux que le gouvernement Obama fasse plus que de critiquer les meneurs du coup, surtout s’ils s’engagent immédiatement dans la restauration d’une démocratie.
Erdogan ne pourrait jamais soulever le mouvement de sympathie comme l’avait fait le Président égyptien Muhammad Morsi. Lorsque Morsi a été renversé, son engagement envers la démocratie faisait l’objet de débats.
De tels débats sont actuellement sujets à contestation quand on parle de l’homme fort turc. Ni les candidats à la présidence républicains ni les démocrates ne joueraient le prestige des États-Unis pour tenter un retour au statu quo antérieur. Il pourraient offrir quelques menus conseils contre un coup, mais ils travailleraient avec le nouveau régime.
Les responsables du coup pourraient discuter des droits humains européens et américains et de l’appréciation d’une société civile ainsi que de la libération immédiate des journalistes et universitaires détenus et de la restitution des journaux et stations de télévision saisis à leurs propriétaires respectifs.
L’adhésion de la Turquie à l’O.T.A.N. n’empêchera pas l’action : ni la Turquie ni la Grèce n’ont perdu leur adhésion à l’O.T.A.N. après les coups précédents. Si le nouveau gouvernement voulait ouvrir une discussion sincère avec les Kurdes de Turquie, ces derniers pourraient venir participer aux débats.
Ni l’opinion publique européenne ni l’opinion publique américaine ne verraient d’un bon œil l’exécution d’Erdogan, de son fils et de son gendre, ni d’aides clés tels que Egemen Bağış et Cüneyd Zapsu ; un procés pour corruption et une longue incarcération seraient toutefois acceptables.
Erdoğan pourrait espérer rallier des amis à sa cause, mais la plupart de ses amis, tant internationaux qu’en Turquie, sont attirés par son pouvoir. Une fois hors jeu, il pourrait bien se retrouver tout seul, une figure embrouillée et déconcertée comme Saddam Hussein pendant son procès.
Je ne fais pas de prévisions, mais compte tenu de la discorde croissante en Turquie ainsi que de la vraisemblance que l’armée turque pourrait ne souffrir d’aucune conséquence notable si elle imitait le plan de l’Égyptien Abdel Fattah el-Sisi, personne ne devrait être surpris si le politique branlante de la Turquie devenait tout à coup plus branlante encore.
Michael Rubin est un humaniste résident à l’Institut de l’entreprise américaine. Ancien agent officiel du Pentagone, ses principaux domaines de recherche sont le Moyen-Orient, la Turquie, l’Iran et la diplomatie.
Par Michael Rubin – 24 mars 2016
http://www.newsweek.com/will-there-be-coup-against-erdogan-turkey-439181
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Oui Roland Non à la Turquie au sein de l’Europe ! Et vive Poutine !
Encore faudrait-il que la Turquie reste une nation musulmane au plus pure sens du terme http://istanbulguide.net/istguide/people/ethnies/index.htm.
Quand on voit son regard, on pense immédiatement :
« Vade retro satanas » !
La Russie est notre alliée et je la préfère à la Turquie. J’ai des amis russes que je considère comme ma seconde famille. Le peuple russe et son président, Vladimir Poutine sont pour moi, modeste Française, mes frères.
Photo criante de vérité.
En tout cas, Les Kurdes, aidés des Russes, ont réussi à chasser les terroristes de Palmyre, chose que n’a même pas tenté de faire l’Europe ou les USA.
SURTOUT NE PAS FAIRE RENTRER LA TURQUIE EN EUROPE SINON FINI !
L’ISLAM SERA LE GRAND MAITRE DE L’EUROPE ET C’EST CE QUE ERDOGAN VEUT ET SON RICANEUR A MOUSTACHE DE SINITRE MOQUEUR DES EUROPEENS