Quitte ou double avec Barnier

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Barnier veut consulter les oppositions, comprenez, ceux qui ont été écartés du gouvernement alors qu’ils étaient devant Macron ou les LR lors des dernières législatives, mais factuellement Barnier n’a que des opposants non ?

Bref, s’il fait cela c’est qu’il a dans l’idée de déclencher un 49.3 pour faire adopter son budget qui n’en finit pas d’être corrigé, retouché, amendé.

Borne ne s’embarrassait pas autant, à peine la porte du palais Bourbon poussée, elle le dégainait et ça passait. Lui a dû faire croire qu’il écoutait les parlementaires, faute de disposer d’une majorité. Le jeu doit commencer à irriter Macron qui n’a pas l’habitude qu’on lui résiste et donc il est temps de siffler la fin de la récréation.

Soit, jusque là rien ne bien novateur, ce qui l’est à revanche, c’est l’attitude qu’aura le RN face à une éventuelle motion de censure. Va-t-il une fois de plus s’abstenir de la voter, ou enfin saisir cette chance pour renverser Barnier et porter un coup dur à Macron ? L’enjeu est simple et pourtant de taille pour le RN, soit il s’affiche en soutien du peuple qui souffre, celui des agriculteurs, des petits commerçants, de ces salariés que le Sénat veut faire travailler gratuitement pendant 7 heures, rétablissant la corvée de l’ancien régime, nouvelle forme d’esclavagisme sous couvert de solidarité nationale, s’exonérant lui, bien entendu, de toute économie, de tout renoncement à ses propres privilèges, comme toujours. Soit il s’abstient, peu importe ses motivations et se place de facto comme l’assurance tout risque de Macron et de cette Europe mortifère, rompant définitivement avec le peuple, le trahissant une fois de plus, une fois de trop.

Voter la prochaine motion de censure est pour le RN la seule façon de consolider sa position et de s’affirmer face à un système qui ne manque pas une occasion de l’ostraciser dès qu’il le peut, en lui faisant barrage et qui se sert d’une sémantique éculée, notamment concernant la stabilité des institutions ou du pouvoirpour se maintenir aux commandes, en veillant à ce qu’il n’initie pas un changement devenu nécessaire. Aura-t-il les épaules et le courage pour s’affranchir de ces chantages successifs et de s’en tenir à la ligne que les Français attentent de lui, fatigués d’être bernés ou endormis par des discours sans sincérité : à savoir engager un bras de fer avec Macron jusqu’à sa démission. Les électeurs ne pardonneront pas une nouvelle reculade, au seul prétexte qu’il faut absolument plaire aux médias, et toutes leurs futures déclarations seront perçues comme de pathétiques pantalonnades. Ceux qui voyaient ce parti comme la possible solution pour changer les choses se détourneront rapidement pour soit, errer et aller grossir à nouveau le troupeau des abstentionnistes, soit pour se tourner vers ces partis souverainistes qui sont jusque là moqués, ou évités lors des débats.

Le RN doit se convaincre que ce n’est qu’en forçant Macron à quitter ses fonctions qu’il prendra de l’ampleur, et pour y parvenir il faut systématiquement pousser les Premiers ministres qu’il choisira vers la sortie. Mais pour donner un sens à cette politique sans concession, il doit avoir le courage de dénoncer la faillite de nos institutions et proposer de les réformer en profondeur. Les mots de notre constitution ne véhiculent plus en eux que l’ombre de ce pour quoi ils ont été écrits, et ce, parce qu’une poignée de satrapes malfaisants a détourné l’esprit, l’authenticité et la cohésion d’un texte conçu par des hommes de paroles qui privilégiaient l’intention ou la philosophie intrinsèque contenue dans les articles, plus que leur sens premier, ou qui ont eu le tort de ne pas être exhaustif dans de nombreux cas, pour laisser la place à une ambiguïté qui n’existait pas chez les pères fondateurs.

Nous subissons de plein fouet l’effet Potemkine ; le sens des mots est perverti, le dénoncer est interdit, décrit comme un crime par une presse dont on voit de plus en plus qu’elle se comporte comme un organe de propagande au mains de quelques oligarques. En mettant au premier plan la nécessité de rénover nos institutions, nécrose identifiée par maints constitutionnalistes, tout en renversant Barnier, le RN doit porter ce renouveau que tous, sauf LFI, ont chassé de leur programme. Mais pour cela il faut avoir le courage et la volonté de se délivrer de la doxa officielle et ne plus aspirer à seulement plaire aux médias, mais au peuple. Les récentes élections américaines devraient leur servir d’exemple. Trump n’a pas cherché à se faire apprécier des artistes ou des journalistes, mais il a parlé au peuple, s’est rangé ouvertement de son côté. Le RN saura-t-il en faire autant et saisir cette chance en s’affranchissant du piège habituel, tendu selon la formule consacrée qu’il ne faut pas rajouter du désordre au désordre, ou va-t-il s’enfoncer dans le conformisme de ceux qui n’osent pas, par crainte d’être montrés du doigt, malmenés ?

Pantouflards ou conquérants, le sort des Français est réduit à cette alternative… jusqu’à quand ?

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

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2 Commentaires

  1. ne rien faire qui puisse conforter le poison gauchiste NPF et lui donner l’occasion de prendre le pouvoir, hypothèse terrifiante

  2. Ouh là là, c’est la fête du RN ce matin ! Heureusement que je ne suis pas adhérent…
    Mais c’est certain, le groupuscule RPF va nous guider, peut-être en s’associant avec R. Ah, on peut rigoler un peu, non…

    Virer Barnier le mou d’la fesse comme disait un auditeur de RMC me convient sans arrière-pensée, mais ça ne toucherait pas la moule macron qui s’accrochera à son rocher jusqu’au bout.
    OK pour virer Barnier et son équipe de bras cassés mais comment virer le poudré ???