Les chiites musulmans pleurent l’imam Hussein, fils du calife Ali, petit-fils du prophète Mohamed, qui est, pour eux, le « maître (ou le prince) des martyrs », depuis sa mort en 680.
Pleurer est, ici, dans le bon sens lacrymogène du terme, soit verser de vraies larmes (merci de bien vouloir retenir vos rires). On ne sait pas comment ils font, mais ils pleurent vraiment. Ils se réunissent en centaines et en milliers chaque année à une date précise dans des lieux précis et ils pleurent pendant de longs moments en se lamentant sur la mort injuste de leur imam vénéré.
Les pleurs sont transmis de père en fils depuis le 7e siècle. Les musulmans chiites doivent pleurer même s’ils ne savent pas pourquoi. Ils sont éduqués dans ce sens. Le chiite est une machine à larmes et à lamentations.
N’y voyez aucun mal. Pleurer en 2024, à mille personnes, la mort de Hussein, survenue il y a 14 siècles, est aussi réjouissant que de chanter la java de Broadway de Michel Sardou en karaoké.
L’imam Hussein est mort, dit-on, avec 72 de ses compagnons lors de la bataille de Karbala, une ville d’Irak située à 100 km au sud-ouest de Bagdad.
Je vous l’accorde, c’est bête de faire 1.500 kilomètres, partant de Médine (surtout dans les conditions du temps), pour aller se faire tuer dans les environs de Bagdad.
Il avait 54 ans, le Hussein. Il avait été tué par des musulmans. Les Ommeyyades de Damas.
Le Hussein tué à Karbala était le cadet de son frère Hassan, vraisemblablement mort empoisonné à l’âge de 46 ans.
Les assassinats étaient devenus courants après la mort de Mohamed.
Le Hassan, dit Nasrallah soit « la Victoire d’Allah », a été tué à Beyrouth, le 27 septembre 2024. Par les Israéliens. Il avait 64 ans.
Logiquement, il devrait être pleuré plus que le Hussein. Parce qu’il a été tué par les Israéliens, les ennemis d’Allah.
On peut dire que le Hassan a détrôné le Hussein.
On se perd dans ce labyrinthe entre les Hussein et les Hassan, mais bon, soyons cléments, on peut les pleurer tous les deux.
Les larmes, ça ne coûte rien. C’est gratuit.
Le Hassan de Beyrouth avait été ravi du massacre du 7 octobre. Il serait encore en vie si ce massacre n’avait pas eu lieu.
On espère que sa mort n’a pas été soudaine et qu’il a eu le temps de réaliser qu’il était tué par les Israéliens.
Il sera pleuré pendant plusieurs siècles jusqu’au martyre du prochain Hassan ou Hussein.
Messin’Issa
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Bon comme un petit dessert raffiné
Merci Messin pour cet humour sur un sujet grave. Les chiites pleurent sur Hussein depuis quatorze siècles. Ils doivent éplucher des oignons de génération en génération pour tenir le rythme . Pour finir sur un raccourci, je n’arrive pas à pleurer sur la mort de notre bon roi Louis XVI.
Les martyrs de l’islam – ça va ensemble avec l’oignon…