Groenland « pas à vendre » mais achetable par Trump ou Musk ?

Le Groenland -la plus grande île de notre Terre !- a tout pour rejoindre les Amériques

1/ Les Groenlandais vivent sur le continent américain ! Et ils ne sont que 56 000, soit une ville moyenne  française (1) !


2/ Ils se sentent, géographiquement, plutôt membres des Amériques que de l’Europe ! Et pourtant leur chef d’État est le roi du Danemark Frédéric X .

3/ Le coût de leur vie est de +30% par rapport au Danemark car, entre autres, leurs fruits et légumes ne peuvent être cultivés sur leur calotte de glace qu l’on doit appeler « inlandsis » (2) : tout vient du lointain Danemark alors qu’ils sont voisins du Canada !

Or l’Europe leur interdit de se fournir à deux pas ou plutôt à « deux avancées denraquettes » de leurs voisins d’Amérique du nord ! D’où un supplément de +30% du prix des denrées ! Alors que le Danemark ne leur accorde que 536 millions d’euros d’aide par an ! Soit une broutille pour le budget des États-Unis ou pour celui d’un certain Elon Musk !

En effet, que représentent pour les États-Unis une somme de 536 millions d’euros ? Quand on sait que le budget annuel des États-Unis pour 2024 était de 1 600 milliards de dollars ! Soit 1 460 milliards d’euros ! 536 millions d’euros ne représenteraient une augmentation de ce budget annuel d’à peine +0,037% ! De l’argent de poche pour Musk !


4/ En outre, le Groenland serait sous la protection du parapluie américain qui est, bien évidemment, plus sûr que celui du lointain et moins armé Danemark ou même d’une Europe ne dépendant « que » de l’arme nucléaire française…

Ce ne sont là que les principaux griefs d’une majorité de Groenlandais. Ces griefs concentrent le ras-le-bol des « quelques » habitants de cet immense et glacial pays dont la densité n’est que de 0,03 âmes au km2 ! Donc d’à peine 3 habitants au km2 soit sur un terrain carré de 10 km de côté ou, environ 1 seul Groenlandais sur un terrain de 3 km de côté : pour se disputer avec son voisin, il faut vraiment le vouloir !

Pour une aide financière si peu ruineuse -environ 1,5 million d’euros/jour soit moins de 27 euros/jour/habitant-, il serait étonnant que le brave Ellon n’offre pas ce « petit » plaisir à son copain Donald ! D’autant que ce serait pour prendre le contrôle d’un pays de plus de 2 millions de km2 pour seulement 56 000 habitants.
4 fois les 551 695 km2 de la France hexagonale pour 67 millions d’habitantssur le territoire français! Et 2 fois les 1 104 051 km2 de la France avec l’Outre-Mer et la Terre Adélie !


Autre avantage et non des moindres pour les Groenlandais indépendantistes : Donald Trump est de ceux qui activent, sans que l’on ait besoin de les pousser, la célèbre Doctrine Monroe initiée par le cinquième président des États-Unis, James Monroe (1758-1831) :
« La doctrine Monroe » condamne toute intervention européenne dans les affaires « des Amériques » (Nord et Sud), mais tout comme -en sens inverse- celle des États-Unis dans les affaires européennes -leur première exception à ce principe fut, et bien heureusement pour nous, leur intervention lors de la Guerre de 14-18.-
Selon le site Le Media de l’Histoire herodote.net:
« La doctrine de Monroe se résume en définitive comme suit : « l’Amérique aux Américains ». » (3)

Le Point ne semble pas aussi certain…-alors que, pour ma part, je serais prêt à en faire le pari- que les Groenlandais accepteront cette protection des États-Unis.

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Samedi, ce journal titrait :
« Donald Trump, l’allié improbable des indépendantistes groenlandais »
Et, selon le reportage de leur envoyé spécial à Nuuk, capitale du Groenland, Boris Mabillard…

« L’intérêt porté par le nouveau président américain attise l’espoir d’une indépendance du Groenland. »

Constatation suivie de cette question qui en atténue la portée :
« Mais l’île arctique peut-elle vivre sans les subsides danois ? »
La réponse à cette question est « oui » puisque les habitants pourront se ravitailler au Canada ou aux États-Unis tout proches. En outre, il est évident qu’ils bénéficieront d’aides financières des États-Unis d’autant que ce pays veut y installer, entre autres, des bases militaires en raison de son intérêt stratégique vis-à-vis de l’Asie.

Et mon confrère donne des arguments à mon « oui » en précisant dès le début de son reportage :
« Au supermarché, le jeune entrepreneur groenlandais Casper Frank Møller s’énerve devant chaque rayon : à Nuuk, tout est 30 % plus cher qu’à Copenhague, la capitale danoise, située à 3 500 kilomètres de là. Conserves, viande, produits de consommation courante sont hors de prix, sans même parler des fruits et légumes qui, bien sûr, ne poussent pas sur les collines glacées du Groenland. « On ne produit quasiment rien ici, à part le poisson et la viande de gibier, constate-t-il. Tout est importé. »

.

La suite de l’article donne raison à mon point de vue  :

« Beaucoup reprochent au gouvernement danois sa politique qui contraint l’île de s’approvisionner au Danemark plutôt qu’au Canada et aux États-Unis, pourtant plus proches et moins chers. »

Le Groenland a obtenu un statut d’autonomie renforcée en 2009 et depuis « l’appétit de ses habitants pour une indépendance totale ne fait que croître. »

Et mon confrère semble aller dans le sens des indépendantistes :

« Les seules questions qui vaillent le coup d’être posées selon une majorité de Groenlandais, c’est : quand ? et comment ? »

Mais il renouvelle son doute avec ce « et comment ? » :
« Or ce dernier point est crucial, car comment rendre le Groenland autosuffisant sans les 4 milliards de couronnes danoises (environ 536 millions d’euros) que Copenhague lui verse chaque année ? »
J’y ai répondu précédemment : cette « autosuffisance » ne représenterait qu’un coût supplémentaire de 0,037% du budget annuel des États-Unis !
Ce serait donc plutôt un cadeau, pour les Américains, de prendre le contrôle d’un tel territoire, surtout aussi stratégique face à la Chine ! 
Et cela permettrait aux Groenlandais de connaître une bien meilleure vie quotidienne… Et là serait le principal. Même si, nous, les Européens, perdrions dans l’opération, la plus grande île du monde ! Aidons-les, en toute amitié, à larguer leurs amarres !

 

Jacques MARTINEZ, journaliste, 
à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…

(1) Avec 56 000 habitants à peine, le Groenland n’est pas plus peuplé qu’une de nos nombreuses villes moyennes françaises. Sa population est comparable à celles, par exemple, de Maisons-Alfort, Narbonne, Clamart ou Meaux !

(2) aquaportail.com précise qu’un INLANDIS « qualifie une masse de glace et neige d’une épaisseur considérable, une calotte recouvrant de vastes étendues, formant une banquise continentale. » C’est « une vaste étendue de terres recouverte d’une plaque de glace, d’une superficie de plus de 50 000 km2 » : or le Groenland a une superficie bien plus grande encore, 2 166 086 km2 !
« La couche de glace enterre le relief en dessous. (…) Il existe deux inlandsis principaux  : l’inlandsis de l’Antarctique au Sud et l’inlandsis du Groenland au Nord. (…) Au cours de la période glaciaire,(…) l’inlandsis couvrait également de vastes régions d’Amérique du Nord. »
https://www.aquaportail.com/dictionnaire/definition/13145/inlandsis

(3) Selon le site Le Media de l’Histoire herodote.net , 
« le président Monroe évolue vers une position neutraliste qui s’affirme avec éclat dans son message annuel au Congrès, le 2 décembre 1823 (…) il interpelle directement les puissances européennes. Il leur déclare :
1/ Les États-Unis ont reconnu l’année précédente l’indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l’Amérique du nord et l’Amérique du sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne.
2/ Les États-Unis regardent désormais toute intervention de leur part dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.
3/ En contrepartie, les États-Unis n’interviendront jamais dans les affaires européennes (ils se raviseront en 1917). »

(4) Article du Point du 18 janvier sur… 
« Donald Trump, l’allié improbable des indépendantistes groenlandais » :
https://www.lepoint.fr/monde/donald-trump-l-allie-improbable-des-independantistes-groenlandais-18-01-2025-2580274_24.php

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1 Commentaire

  1. Merci pour cet article détaillé.

    Si les 56 000 groënlandais vivent en sur le continent américain et se sentent plus américains que groënlandais ; ru’est-ce qui les empêche d’être américains à part entière ?

    Le Groênland ne les intéressent pas, je le comprends parfaitement ; qu’ils migrent véritablement et totalement donc. C’est l’époque, c’est la mode. Mais qu’ils ne laissent pas les américains mettre la main sur le Groënland. 56 000 âmes qu’ils ne mettent pas en vente ce territoire au bénéfice des USA. Et là à deux pas de la Russie et de la Chine avec les droits territoriaux marins qui vont avec.

    Et la boucle se ferme presque avec toutes leurs bases internationales. Les USA cerneraient le monde entier.