La Shoah a-t-elle vraiment existé ?

Je ne pris réellement connaissance de la Shoah que lorsque j’atteignis l’âge de seize ans. Née au Maroc, et pour des raisons incompréhensibles, ce sujet n’avait jamais ou presque été effleuré, tant au sein des institutions éducationnelles que dans la communauté juive elle-même.

Comme sous un complot tacite, les crimes perpétués contre le peuple juif par les nazis demeuraient tabou. De temps à autre, ma mère me parlait de l’influence de la seconde guerre mondiale sur le Maroc. Elle l’avait soulignée beaucoup plus à cause de l’atteinte à son économie, omettant de façon bizarre de mentionner sa violence, qui de toute apparence, fut de très courte durée.

Le jour où enfin, elle se décida à entamer ce sujet, tint place lors de la projection du film « Le jour le plus long » en noir et blanc sur le débarquement en Normandie.

« La sélection des juifs avait été lancée dans les écoles, me dit-elle, soudain. Il s’agissait de stériliser les garçons juifs… Tes oncles – mes frères – se sont vus du jour au lendemain, défendus de se rendre à l’école et le jeu de cache-cache avait commencé. Il y eut même une amorce de négociation avec les familles musulmanes locales afin de les déclarer comme leurs enfants et leur épargner leur transfert et leur stérilisation… Avec l’atterrissage des Américains au Maroc en 1942, cette menace qui planait sur les juifs du Maroc prit fin ».

Durant ma première visite en France en 1963-64, je fis connaissance avec une autre sorte d’antisémitisme, bien différente de celle trop familière au Maroc, lorsqu’on me sollicita gentiment de dissimuler ma judéité. J’étais littéralement horrifiée. Le juif de France, déjà après la Shoah, vivait dans la honte et le déni de sa foi. La laïcité étant l’emblème du jour, elle ne ciblait en vérité que le juif… et c’est ainsi que la majorité des juifs de France, avait appris à devenir transparente, voguant entre une judéité qui s’effiloche, et une laïcité de forme pour tromper l’antisémitisme récursif… Les juifs d’Europe et de France d’aujourd’hui exhibent un laïcisme plus virulent que celui des non-juifs. Il est inutile ici de pointer du doigt les personnalités juives qui combattent pour la laïcité au point même, à certaines occasions, de sortir leurs griffes contre les juifs d’Israël.

Mais est-ce que la Shoah a réellement existé ? Il est temps à mon avis, de préciser que la Shoah n’est nullement l’idée macabre des Nazis seulement… Elle n’est pas non plus le « fringant joker » qui permet aux juifs d’arracher des indemnités, comme le prétendent de nombreux Arabes et des antisémites de tout bord…

La Shoah existe depuis plus de 3000 ans… L’histoire refuse de la reconnaître, à cause de la honte, de son racisme, de sa barbarie… En outre, pourquoi réveiller les vieilles rancunes?

Elle existe depuis que les juifs se sont affirmés sur leurs terres ancestrales, Israël.

Les Babyloniens, les Grecs, les Romains et tant d’autres envahisseurs, avaient, sous la menace de mort, imposé leur foi, tenté d’extraire les juifs de leur judéité, et plus ces derniers s’obstinaient à demeurer fidèles à leur foi, plus ils mouraient sous le glaive de l’occupant, du conquérant…

Hannah et ses sept fils immolés sur l’autel de leur foi par les séleucides – Antiochus IV Épiphane, c’était en quelle année ? 174 ans avant J.C. Donc l’assassinat de Jésus incriminé aux juifs, n’eut pas lieu en ces temps-là.

Le martyr d’Eleazar, vieux scribe (90 ans), refusant d’obéir aux gréco-syriens et d’enfreindre l’interdit de la Thora-  Giovanni Battista Lenardi.

Et la destruction du premier et second temple ? C’était quoi au juste, sinon la haine du juif…

Pourtant, dans le monde entier, nous pouvons à loisir visiter les sanctuaires de plusieurs religions  – aucun envahisseur n’avait jamais cherché à les détruire, à les effacer pour ériger son propre temple sur leurs ruines…  

Nous connaissons tous l’existence de religions polythéistes antiques. Ces religions sont pratiquées par des populations disposant de l’écriture et d’une structure étatique. En revanche, elles n’intègrent pas la notion d’universalisme qui arrivera avec les religions du Salut. Ces religions furent pratiquées entre 3500 av. J.-C. et le Ve siècle av. J.-C., bien que certaines, comme le Jaïnisme, est de nos jours pratiqué. D’autres comme les religions mésoaméricaines furent pratiquées bien plus tard, durant la première moitié du second millénaire de notre ère.

Les premiers écrits religieux, retrouvés en Mésopotamie, datent de 2700 av. J.-C. La première liste de divinités date quant à elle de 2600 av. J.-C., toujours en Mésopotamie. A l’exception du culte d’Aton en Égypte, elle inclut des religions polythéistes.

Si nous allumons des bougies en commémoration de la shoah, ce n’est pas seulement celle qui porte en elle la croix gammée, mais celle qui est devenue le compagnon indéfectible du juif depuis son apparition sur cette planète.

Les temples de Jérusalem ont été détruits parce qu’ils étaient les sanctuaires du Judaïsme, mais pas les pyramides d’Égypte et les autres autels appartenant à d’autres religions, qui eux existent à ce jour…

Thérèse Zrihen-Dvir

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