Alain Delon et Monica Vitti dans « L’Éclipse » de Michelangelo Antonioni
« Bon voyage je t’aime » : Alain Delon à Monica Vitti, au lendemain de sa mort.
Elle restera sans conteste l’une de ses plus belles partenaires à l’écran. Jeudi 3 février, Alain Delon a rendu hommage à la comédienne Monica Vitti, figure majeure du septième art transalpin, décédée le mercredi 2 février 2022 à l’âge de 90 ans.
« Salut Monica, j’ai toujours gardé un bon souvenir de toi, toujours ensoleillée et belle. bon voyage je t’aime Alain Delon » a écrit le comédien de 86 ans sur Instagram. Un message qu’il accompagne de trois clichés, issus du film L’Éclipse (1962), dernier volet d’une trilogie du cinéaste italien Michelangelo Antonioni, et dans lequel les deux comédiens jouaient les amants tourmentés. Leur idylle à l’écran séduira tant que le film recevra le Prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1962, ex æquo avec Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson.
Sophia Loren, 1955
Sophia Loren a été l’une des premières à réagir, mercredi, au décès à 90 ans de Monica Vitti : «Je suis affligée et peinée. Une grande actrice a disparu, c’est une grande perte non seulement pour le cinéma mais pour nous tous», a-t-elle indiqué, ajoutant comme on évoque un monde enseveli, «la dernière fois que je l’ai vue, ce fut aux obsèques de Mastroianni». La mort de «l’anti-diva», comme la présentent plusieurs journaux italiens, a provoqué une avalanche de réactions dans le monde du spectacle transalpin.
Elles ont longtemps été, dans les années 60, l’incarnation à double face de l’actrice italienne. D’un côté, la brune, charnelle et populaire. De l’autre, la blonde, intellectuelle et énigmatique.
Qui était Monica Vitti ?
Monica Vitti était la figure du grand cinéma transalpin des années 1960 à 1970. Après une formation au théâtre, Monica Vitti a fait la rencontre de Michelangelo Antonioni et en est devenue la muse. Et c’est grâce à lui, qu’elle va faire ses débuts dans le cinéma. Ainsi, dès 1960, son talent éclate au grand jour dans des films comme L’Avventura, La Nuit en 1961, L’Eclipse avec Alain Delon en 1962, ou encore Le Désert rouge en 1964.
Le public transalpin ne connaît souvent que ses comédies, et non ses films avec Antonioni.
«Les jeunes n’ont sans doute jamais vu de films d’Antonioni»
Sergio Toffetti, ancien président du musée du cinéma de Turin :
Aujourd’hui, les jeunes n’ont sans doute jamais vu de films d’Antonioni. Les salles ferment, les télévisions généralistes ne diffusent pas ce genre de films et l’Italie n’a jamais eu, à la différence par exemple de la France, une tradition de cinéma du patrimoine», a-t-il ajouté.
●L’avventura de Michelangelo Antonioni, en 1960, avec Gabriele Ferzetti, Monica Vitti, Lea Massari…
● La Nuit (La notte) de Michelangelo Antonioni, en 1961, avec Jeanne Moreau, Monica Vitti, Marcello Mastroianni…
● L’Éclipse (L’Eclisse) de Michelangelo Antonioni, en 1962. C’est le troisième film de la trilogie d’Antonioni après L’Avventura (1960) et La Notte (1961), avec Alain Delon, Monica Vitti, Francisco Rabal…
● Château en Suède de Roger Vadim, en 1963, avec Curd Jürgens, Monica Vitti, Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Trintignant…
● Les Poupées (Le bambole), en 1965, est composée de quatres sketches: Le Coup de téléphone de Dino Risi avec Virna Lisi et Nino Manfredi; La Soupe de Franco Rossi, avec Monica Vitti et Orazio Orlando; Le Traité de génétiquede Luigi Comencini, avec Elke Sommer et Maurizio Arena; Monseigneur Cupidonde Mauro Bolognini, avec Gina Lollobrigida, Akim Tamiroff et Jean Sorel
● Modesty Blaisede Joseph Losey, en 1966, avec Monica Vitti, Terence Stamp, Dirk Bogarde….
● La Fille au pistolet (La ragazza con la pistola) de Mario Monicelli, en 1968, avec Monica Vitti, Stanley Baker, Carlo Giuffré…
● Drame de la jalousie d’Ettore Scola, en 1970, avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti, Giancarlo Giannini…
● Le Fantôme de la liberté de Luis Bunuel, en 1974 , scénario coécrit par Jean-Claude Carrière. Le titre du film est inspiré du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels: Un fantôme (le communisme) parcourt l’Europe, avec Bernard Verley, Jean-Claude Brialy, Monica Vitti…
● Chambre d’hôtel (Camera d’albergo) de Mario Monicelli, en 1981, avec Vittorio Gassman, Monica Vitti, Ida Di Benedetto…
8,003 total views, 2 views today
elle avait ce physique particulier, énigmatique, qui allait si bien au cinéma d’Antonioni : cette belle époque de l’âge d’or du du cinéma s’efface depuis des années : regrets
Belle époque ! J’aime et j’ai aimé le cinéma italien. La Strada, le Voleur de bicyclette, et tant d’autres, etc. Monica Vitti était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Triste fin, le temps est impitoyable. Gardons d’elle cette image intemporelle gravée à jamais sur la pellicule.