Trop des nôtres meurent encore du Sida, et Macron s’en moque

Madame Macron,

C’est autant à la Première Dame qu’à l’épouse du Président de la République Française que je m’adresse.

Au-delà de toute polémique partisane, c’est la colère qui me fait prendre la plume, afin d’attirer votre attention sur une faute d’une extrême gravité, commise par le Président.

Comment votre mari a-t-il pu se permettre d’être absent lors de l’ouverture de la conférence internationale sur le SIDA ? Vous rendez-vous compte, et se rend-il compte du message calamiteux adressé aux jeunes, alors que les médecins constatent une alarmante recrudescence de la contamination au sein de ce groupe de population particulièrement concerné, parce qu’exposé au virus, à l’âge de la découverte de la sexualité ?

Comment l’enseignante que vous êtes n’avez pas su (pas pu, pas voulu ?) réagir en sensibilisant votre mari sur le sujet, vous qui avez eu affaire à de nombreux jeunes au cours de votre carrière ?

N’avez-vous jamais, dans votre parcours, été confrontée à la maladie en général, à cette pathologie en particulier, à des malades en fin de vie ? N’avez-vous perdu aucun proche ou ami(e) pour ces raisons ?

On ne sait TOUJOURS PAS GUERIR cette maladie : LA PREVENTION et le DEPISTAGE restent encore, à notre époque, les seuls moyens d’éviter la contamination ou la propagation de l’épidémie.

Quel message biaisé est ainsi passé auprès de ces jeunes !! On a déjà sérieusement brouillé le discours de prévention en faisant la promotion du “Truvada″ ‒ la “Prep″ ‒ devenu une sorte de pilule du lendemain anti VIH, censée annuler un rapport à risques… instillant ainsi dans les esprits le poison du “remède miracle” !!

On “ringardise″ ainsi tout le travail de prévention, effectué depuis des années, qui consiste à expliquer inlassablement qu’il faut SE PROTEGER à tout âge et PROTEGER L’AUTRE !! Les médecins ne préconisent cette solution (Truvada) qu’en tant que pis-aller d’urgence, mais la publicité faite autour de cette prescription a des conséquences désastreuse chez les jeunes : pourquoi s’en faire ? Il y a la fameuse pilule !!

Madame, c’est l’ancien militant (de la 1ère heure) de la lutte contre le SIDA qui vous parle, qui a vu mourir tant de ses ami-e-s dans des conditions dantesques, dont le répertoire est un cimetière !! Pouvez-vous imaginer cela une seconde ? Je ne vous souhaite pas du tout de le connaître, mais j’aimerais vous faire prendre conscience que ce sont les aînés et les responsables de toutes sortes, le Président en premier, qui doivent prendre les choses en main face à un tel fléau.

Nous sommes des dizaines de milliers de personnes en deuil perpétuel, il nous faut vivre avec ce chagrin permanent. Pouvoir se dire que tous ces décès ont, de manière certaine, contribué à faire avancer la recherche, à sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité absolue de développer une politique de prévention, donc de sauver des vies ‒ surtout jeunes ‒, constitue pour tous une sorte de réconfort.

L’absence du Président lors de l’ouverture de cette conférence est une injure faite à la mémoire de tous les combattants du SIDA, des malades décédés par dizaines de milliers en France (alors imaginez dans le monde…), des chercheurs, médecins et soignants, des militants, familles et amis…

Quoi, tant de personnalités de tous bords politiques, de toutes nationalités, de tous horizons, se sont mobilisées depuis tant d’années sur le sujet pour appeler à lutter contre cette maladie et tenter mettre fin à l’hécatombe, et le Président du pays devenu le fer de lance de la lutte internationale contre le SIDA, ne prend pas la peine de venir rencontrer la communauté internationale réunie à Paris à ce sujet ? Si le cynisme devait l’emporter sur la raison et l’urgence, on se demande, par quel miracle, il ne s’est pas trouvé un seul stratège en communication pour dire que cette absence serait désastreuse en termes d’image ?!

Avoir reçu, à retardement et en catimini fin juillet, quelques représentants d’associations et de chercheurs est totalement insuffisant : c’est arrivé trop tard et cela n’a pas compensé une absence remarquée, blâmable à l’extrême, que bien des médecins et scientifiques ont dénoncée avec inquiétude, conscients du danger que représenterait le désengagement de la France sur le sujet.

Cela constitue un véritable déni de mémoire du sacrifice, oui c’est le cas, de toutes celles et ceux qui sont décédés, servant de cobayes, partis parfois avec l’espoir d’aider à sauver d’autres malades. Quel sinistre signal envoyé à la communauté scientifique et médicale, à l’ensemble des citoyens !!

Quel mépris de l’effroyable situation sanitaire subie par l’Afrique, l’Asie et une partie de l’Amérique du sud ! Sans parler des populations sous-informées présentes dans tout pays développé.

Avoir délibérément été absent de cette conférence, c’est également délivrer un permis de discriminer, persécuter et parfois assassiner les groupes de population dits “à risque” (exposition au virus), à tous les dirigeants de pays totalitaires dont les lois rétrogrades nient des évidences sociétales et humaines.

Dans tous ces pays soumis à des interdits politiques ou religieux, les dirigeants en place savent pertinemment qu’en désignant des franges de population à la vindicte générale, ils éviteront soigneusement le débat sur la prévention des MST et IST (maladies et infections sexuellement transmissibles), sur le dépistage précoce et le traitement des malades dans le respect de leur dignité.

La plupart de ces dirigeants, ne réagiront que si les pays développés, à la pointe de la recherche, de la prévention et des traitements, font pression en permanence.

Pour combattre le SIDA, on doit lutter contre les préjugés, les tabous etc.

Se taire, c’est permettre que petit à petit la carte mondiale de l’épidémie coïncide d’une part, avec celles des dictatures politiques et religieuses ‒ écrasant un peu plus des populations déjà en danger ‒, et d’autre part avec celle de la pauvreté à travers le monde. Dans bon nombre de cas les deux cartes se recouperont.

Le slogan d’une association ‒ bien connue et chère à mon cœur ‒ de lutte contre le SIDA est, depuis les années 80 : SILENCE = MORT – ACTION = VIE.

Cela me semble, hélas, toujours d’une triste actualité.

 

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24 Commentaires

  1. Dites donc les amis , vous avez coupé mon petit commentaire ; y a-t-il un “ripostement laïquement” correct ?

    • parfaitement, sur Résistance républicaine pas de racisme, pas d’antisémitisme, pas d’homophobie, pas d’antirépublicanisme, pas de passages pouvant nous amener au tribunal…

  2. L’essentiel , c’est de ne pas reproduire le crime de fabius et ses deux acolytes hervé je crois , j’ai oublié le nom de la dernière , pas celui de garreta . J’espère que les transfusés sont aujourd’hui à l’abri des criminels .

    • c’était Georgina Dufoix, Pdte de la Croix-Rouge… ça en dit long !!! mais pour les transfusions de sang, Dieu merci, depuis cette épouvantable affaire, le sang est systématiquement dépisté… peut-être traité, à vérifier… cependant, on accepte le sang de toute personne qui se présente comme “hétérosexuelle”, mais d’aucune qui soit “homosexuelle”… or, c’est là qu’est toute l’hypocrisie, qu’est-ce qui autorise à penser qu’aucun hétérosexuel donneur de sang ne soit séropositif ? en France, on peut dire que les transfusés sont à l’abri, mais à l’étranger ?

  3. @ Gavroche, Merci infiniment pour votre texte qui m’a bouleversé et qui a ranimé en moi tant de souvenirs refoulés. Me permettez-vous de faire mienne votre requête auprès de madame Macron, en vous mentionnant, ainsi que Résistance Républicaine, de la diffusez auprès de mes contacts afin qu’ils fassent de même. Votre Frère d’Arme et de Larmes.
    Philippe

    • Bonjour Philippe, recevez mes sentiments de solidarité et d’encouragement pour ce que vous traversez. je suis également très touché par ce que vous avez écrit… c’est toujours un sujet bouleversant et clivant, lorsqu’on lit les commentaires, on voit à quel point bien des messages (prévention et dépistage essentiellement) ne sont pas passés… merci à Christine Tasin d’avoir publié ce coup de colère, et merci aux commentateurs : vos réactions enrichissent le débat et montrent que rien n’est réglé concernant le contexte autour de cette maladie (et autres MST). Oui, prenez ce texte, faites-le vôtre, l’important n’est pas l’auteur, mais le message…

  4. Je me souviens d’un reportage où des médecins français et africains se plaignaient de leurs vains efforts à apporter informations et prévention en Afrique car les populations ne voulaient rien entendre sur la nécessité de se protéger de quelque manière que ce soit.

    Malheureusement, ces populations étant très prolifiques en matière de natalité, de pauvres enfants naissaient contaminés.

    Pourtant, le SIDA, est le seul virus que l’on peut éviter avec des moyens adéquats sauf accidents imprévisibles bien sûr.

  5. Les financements publics n’ont -me semble t il -pas pour objet de pallier et répondre aux problématiques personnelles résultant de prises de risques non assumées malgré la détention des informations exhaustives claires quant aux conséquences de comportements sexuels sans protection …
    L’individu doit mesurer la responsabilité qui est la sienne et tenter de l’assumer sans demander automatiquement ,systématiquement une intervention financière palliative.

    • Il ne s’ggit pas de cela dans l’articl il s’agit juste de demander que continuent des campagnes de prévention… mais ils préfèrent faire des campagnes de pub pour le vivre ensemble et l’islam

    • et les salles de shoot qui fournissent les seringues gratuites, est-ce que ça règle le problème ?
      Penser que je contribue à financer les addictions de ces drogués, ne me réjouit pas, et personne ne m’a demandé mon avis à ce sujet

      • Je pense même que cela entretient le problème, mais on s’occupe énormément de ces populations qui malheureusement ne veulent se soigner que lorsqu’ils le décident.

        Cela nous coûte très cher et les salles de shoot sont une des pires bêtises qu’ont mis en oeuvre certains qui croient tout savoir (sans en avoir les données) et veulent imposer leur vision des choses… avec l ‘argent des autres bien sûr.

        Que l’on pense déjà au discours contradictoire de la Loi et donc de la Société : c’est interdit de consommer de la drogue, c’est un délit mais…. on peut en consommer officiellement dans les salles de shoot à condition d’être entouré donc aidé.

        S’il n’y avait pas de consommateur, il n’y aurait pas de dealer….. alors on devrait peut-être commencer par là.

        Il y en a tellement déjà qui détournent des médicaments remboursés par la sécurité sociale au profit de leurs addictions, voire même qui les revendent.

        Exemple même de premières addictions en prison avec le Subutex prescrit normalement pour aider au sevrage, donc à ceux qui sont dans une logique d’arrêt, malheureusement, certains médecins les prescrivent en dehors de ce cadre, ce qui ne sert à rien bien sûr. Et c’est la Sécu qui paye (dans la rue pour beaucoup, donc, comme tous ceux dans ce cas, aides sociales, CMU, RSA et tout ce qui va avec)…. donc nous.

  6. Peut on parler des migrants Africains qui amènent bon nombre de maladies, et justement du sida, dont on ne vous parlera pas ( loi du silence )
    le problème c’est qu’il n’y a aucun contrôle
    et comme bon nombre de jeune fille et femme se font violer ,je vous laisse imaginer le pire
    On laisse venir des milliers de personne qui tomberont malade sur notre sol ( comme par hasard ) et qui profiteront de soins gratuits , souvent long et coûteux, aux frais du con-tribuable
    et si on les fait vacciner c’est toujours aux frais du con-tribuable!

  7. La meilleure solution n’est pas la prévention ? Les lépreux avaient une crécelle pourquoi les séropositifs n’auraient pas un tatouage indélébile ?
    Encore de la prévention? Dépistage obligatoire pour tous les migrants… avec impossibilité de devenir Français en cas de grave maladie (sida, tuberculose, etc…). Non mais la sécu c’est encore les Français de souche qui la paie !

    • Malheureux ! Vous voulez stigmatiser les malades du sida ? Vous n’avez pas compris qu’il ne faut plus discriminer ? Ah là! Là ! Vous oseriez ne serait-ce qu’évoquer l’idée qu’un de ces gentils migrants (clandestins mais chut) soit atteint d’un quelconque virus ?

    • @ Villeneuve: “Les lépreux avaient une crécelle pourquoi les séropositifs n’auraient pas un tatouage indélébile ?” Votre proposition est odieuse, vos propos me révulsent. Votre logique voudrait qu’on stigmatise, du même sceau de l’infamie, les clients des prostituées, les hémophiles, les chauffards, les fumeurs (dont je suis), les jeunes hommes violés dans nos prisons, les “déviants” de toutes sortes, qui ne disposent pas, comme vous, de la boussole, qui semble vous guider sur le “droit chemin”. Le miroir de votre salle de bain, celui de votre salon, ne vous renvoie-il jamais l’image d’un homme faillible, doué de compassion, accessible à l’amour de l’autre, quel qu’il soit ?
      Réservez votre vindicte à nos gouvernants, ceux d’Occident et d’Ailleurs (qui détournent l’aide allouée aux malades), à Fabius et Dufoix (responsables mais pas coupables…), aux laboratoires pharmaceutiques, qui n’envisagent que le profit et ainsi restreignent l’accès aux soins (qui existent, de nos jours), aux culs-bénits qui prêchent; “Vous périrez par là où vous avez pêché”, aux papes qui interdissent le port du préservatif, à tous les bien-pensants, et j’en passe. Et Dieu sait (s’il existe) que j’exècre cette formulation, “vous n’aurez pas ma haine”, que je réserve à ceux, adorateurs d’un (pseudo) dieu maléfique, qui nous ont déclaré la guerre, le mépris que j’éprouve à vos mots formulés, ne m’empêcheront jamais, jamais, d’être votre Frère d’arme dans le combat qui nous unit et qui est ma boussole.
      Christine, ma Sœur d’arme, sait qu’il m’en coûte, alors que j’accompagne mon mari sur le chemin de l’espérée guérison, de consacrer, le temps que je lui réserve, à vous clamer et ma colère et ma tristesse à la lecture de votre commentaire. Je vous donne rendez-vous, pour un débat franc, direct et sans animosité de ma part, sur cette page ou ailleurs, car je suis homme de dialogue, contrairement à nos ennemis qui ne connaissent que la force et la brutalité. La force, les forces dont je dispose, malgré l’âge, les tourments éprouvés au fil des années, et le désespoir qui m’accable parfois, je les réserve pour combattre à vos côtés et aux côtés des nôtres. Républicainement et Laïquement votre,
      Philippe BESCOND-GARREC, séropositif depuis 1986, Islamophobe de la première heure, Résistant dans l’âme.

      • Cher Philippe je comprends ta révolte mais je crois que tu n’as pas compris ce que Villeneuve voulait dire, tout simplement. Il évoquait, je crois, le cas de ces séro-positifs qui savent qu’ils le sont et qui, néanmoins, ne prennent pas de précaution, et contaminent délibérément leurs amants, maris, maîtresses, épouses, partenaires d’un soir. C’est un crime, un vrai crime. Et lorsque l’auteur de l’article déplore le peu de campagne de prévention qui conduit trop de nos jeunes à être contaminés sans le savoir, sans le vouloir… il cherche une solution, qu’il propose. Douteuse, révoltante, peut-être, mais il en est de l’islam comme du sida, chacun est responsable et l’on doit protéger l’autre de nos ennemis.

  8. Tant que la guérison est impossible, il ne faut pas baisser les bras. Mais s’il y a le SIDA, d’autre maladies bien invalidantes font leur grand retour. Et pour lutter contre toutes ces pathologies, que faut-il? De l’argent, et de la volonté.
    Or en France actuellement, l’argent n’est pas utilisé pour protéger les populations, que ce soit au niveau de la santé, de l’éducation, de la justice. Quant à la volonté des gouvernants, il n’y a rien, du vent. Les souffrances du Peuple ne les touchent pas, ils ne voient ni n’entendent.
    Gouvernants qui ne se préoccupent que d’eux…
    Comment faire alors? Juste prendre nos rôles de citoyen très au sérieux, mais cela ne peut suffire.
    Personnellement, je n’ai pas eu la douleur de perdre un proche à cause du SIDA, mais je considère la santé publique comme une des priorités de tout gouvernement.
    Entre ça et le reste, plus ça va plus j’ai l’impression que seul l’argent compte.

  9. C’est bien triste effectivement, mais il est aussi connu que des gens prennent volontairement des risques pour corser leur vie sexuelle et choisissent délibérément de se passer du préservatif.
    Il faudrait par exemple mettre un préservatif pour une fellation, mais sucer du plastique…
    Et dans certains milieux, on court le risque délibérément et inconsciemment.
    Il existe des moyens de prévenir et ce ne sont pas les Line Renaud, ni les… Pierre Bergé qui ont manqué dans ce domaine.
    La responsabilité individuelle doit prévaloir, car le système de santé et la solidarité nationale connaissent leurs limites. La solidarité est injuste en cas d’abus.
    L’abstinence dans certains cas n’a jamais tué personne, mais dans un monde où les aventures sans sentiment se multiplient et où le sexe est devenu un objet de consommation comme un autre, la conduite de certains augmentent leurs risques de contamination.
    De même, en matière d’avortement, il existe des moyens de prévenir le risque de grossesse non désirée. Aussi, je n’ai pas été choqué de la proposition de Donald Trump de limiter le remboursement des avortements hormis dans les cas de viols. Mais il est vrai que l’on ne parle plus alors de maladie.
    A l’heure où l’on dérembourse plein de médicaments, ne serait-il pas plus juste de distinguer selon que la maladie a été contractée à la suite d’une prise de risque particulière ou par la hasard de la fatalité, afin de rééquilibrer la balance : mieux rembourser ceux qui n’y sont pour rien et limiter le remboursement quand un comportement à risque a été la cause de l’infection (ou de la grossesse non désirée) ?
    Ce serait tout à fait dans l’esprit de 1789, qui a voulu équilibrer d’une part l’égalité et la fraternité, de l’autre la liberté et son corollaire : la responsabilité.

    • moi aussi, tout à fait d’accord !
      si chacun doit se sentir responsable de l’irresponsabilité de l’autre, où irions -nous ?

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