Le général Souvorov, quel meilleur maître pour nous dans la guerre civile qui se profile ?

Je vous invite à lire d’urgence Généralissime SOUVOROV, Père de la doctrine de guerre russe, par General Serge Andolenko, Editions des Syrtes 2016.

Le général Andolenko, décédé en 1974, après une carrière exceptionnelle à  la Légion Etrangère, bénéficie d’une double culture personnelle et militaire russe et française. Par les temps qui courent,  il fait figure de symbole positif et de gage d’espérance en des temps meilleurs…

Il   a écrit ce livre pour faire connaître l‘un des plus grands généraux de tous les temps parfaitement inconnu en France. Sans doute parce que la compétence de Souvorov égale (ou éclipse ?), toutes choses égales par ailleurs, celle de Napoléon Bonaparte,  la gloire intouchable des officiers français. Il respecte et admire celui dont il ne manquera pas de combattre tel ou tel  de ses maréchaux.

La seule différence  entre Souvorov et tous les autres généraux de tous les temps c’est qu’il n’a jamais été battu : 63 victoires pour 63 batailles livrées…

Faut-il, une fois encore, rappeler la phrase du maréchal Foch « si la France n’a pas été effacée de la carte de l’Europe c’est avant tout à la  Russie que nous le devons ».

Né en 1729 et mort en 1800, Souvorov est d’abord l‘homme d’une devise : « Vaincs toi et tu seras invincible ».  Il est également l’auteur la formule « Tactique sans histoire militaire … Ténèbres ».

Il mène la vie rude des soldats en dormant sous la même tente et sur la même paille ce qui n’en fait pas un analphabète car il a « tout lu » à douze ans !

Son ambition est de parachever l’œuvre de Pierre le Grand son père spirituel, son idole, son modèle, qui n’hésite pas à affirmer «le métier militaire est le plus important parmi ceux pratiqués sur la terre ».

Souvorov est un homme qui aura lu avec avidité toute sa vie.  Fatigué de lire par lui-même il recrute un lecteur qui finit par s’enfuir devant l’ampleur de la tâche !  Son livre préféré ce sont les commentaires de César, et  il trouve le siège de Troie un peu long, malgré son amour pour Homère.

Très ambitieux et obsédé de décorations,  il n’en affirme pas moins à la fin de sa vie que : « Longtemps j’ai poursuivi la gloire.   Tout est vanité ; le repos  de l’âme est aux pieds du seigneur ».

Il fait fouetter en public deux officiers russes pour avoir dévalisé un officier français malade et prisonnier (  p 34 ).

Il se définit lui-même comme « habitué à agir sans cesse ».  Sa journée ? Levé à deux heures, douche froide. Il prie,  puis travaille ; ensuite à 8 heures son unique repas suivi d’une  sieste de 10h00 à midi et enfin travail jusqu’au soir. C’est un « excentrique » qui n’a pas le respect  des  codes. Quand l’impératrice lui demande ce qu’il veut boire la réponse fuse : « vodka » Pourquoi ? Parce que  c’est l’odeur du soldat !

Le XVIIème siècle est le siècle de l’apogée militaire française (le grand Condé, Villars, Turenne Luxembourg), parce qu’il a le culte du choc et de la baïonnette.  Au XVIIIème c’est la décadence des escarmouches sans grand engagement.  C’est pour Souvorov  l’un des effets pervers de la pensée de Descartes qui veut tout passer  au peigne fin  de la raison,  au mépris de l’enseignement des Anciens.

Mais Souvorov n’apprécie pas non plus Fréderic II, le fils du Roi sergent, (cela ne s’invente pas !), qui recherche l’automatisme,  la manœuvre mécanique, l’esprit borné et pour qui  seul compte le  critère  de la force matérielle et brutale.  Contre tous les esprits embrumés de « prussianité »,  il reconnaît dans le jeune Bonaparte de 1796 son successeur, qu’il place sur un pied d’égalité avec son maître César.

Souvorov est totalement opposé à la pensée de Frédéric II.  Pour lui le facteur essentiel  reste l’homme, et  c’est la valeur morale du combattant, et sa volonté de vaincre qui accorde la victoire. Ce qui met en relief la suprématie  absolue de l’esprit sur la matière et la place primordiale de l’éducation. Les valeurs morales que défend  Souvorov sont la défense du foyer, le patriotisme, l’amour de la liberté, l’attachement pour le chef ou l’esprit de conquête. C’est aussi et d’abord un très grand patriote !

Ses maîtres mots ? Coup d’œil, rapidité, choc ! Bref la surprise.

« La confiance en soi est la base de la bravoure » « Un général doit constamment développer ses connaissances par l’étude. L’étude par la lecture est indispensable. Seule la pratique constante de la méditation fait un grand homme de guerre ».

Le secret de cet homme qui n’abandonna jamais ses drapeaux fut de fortifier spirituellement moralement et physiquement le soldat.

Quel meilleur maître pour nous dans la guerre civile qui se profile ?

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4 Commentaires

  1. hi
    merci , je vais lire ..
    complement sun tzu ” l art de la guerre” et aussi a lire en ce moment
    by

  2. A compléter par Carl von Clausewitz “Vom Kriege”. Maître en stratégie militaire.

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