Les pipe-lines… l'appeau qui attire l'UE vers Erdogan

Le silence de la classe politique devant l’islamisation de la Turquie et le processus dictatorial en cours n’est pas étonnant.
Mais atterrant.

Comment arrêter cette vague de salafisme et d’islamisme qui déferle sur le monde comme une pandémie de peste? Erdogan veut rétablir l’Empire ottoman en Europe, laissant pour le moment le Proche-Orient aux Saoudiens, le temps de se renforcer encore plus.

Après, ce sera une autre histoire, avec son armée moderne de 500 000 hommes équipée par l’OTAN et plus personne de capable pour l’arrêter militairement dans cette région du monde. Avec un allié pareil, pas besoin d’ennemi. Et personne ne le voit venir avec ses gros sabots. Si jamais l’Occident refusait de lui vendre des armes, il pourra toujours se tourner vers la Russie avec qui il vient de renouer. Comment expliquer que ce dictateur lié avec l’organisation des frères musulmans ne soit pas expulsé de l’OTAN? Question de géopolitique et d’alliances nécessaires afin d’éviter un mal pire encore. Et si ce mal était en train de se produire sous nos yeux fermés?

Erdogan n’a pas grand-chose à craindre de l’Europe. Un rapport des services de renseignement allemands qui a transpiré stipule que 6 millions de migrants attendraient que la Turquie les laisse sortir du pays et les laisse emprunter le territoire national en provenance des pays limitrophes pour aller se réfugier dans les pays de l’UE. Ensuite, cette UE veut se défaire de sa dépendance de la Russie pour son approvisionnement en gaz naturel et en pétrole. Elle  doit nécessairement compter sur les quatre infrastructures (port, gazoducs et oléoduc) qui sont sur le territoire de la Turquie et qui distribuent gaz naturel et pétrole en provenance d’Asie Mineure et des pays du Golfe persique. Erdogan peut fermer le robinet quand il le jugera opportun pour exercer son chantage énergétique.

Pour rappel, cet article qui date de juillet 2016 mais qui est hélas terriblement d’actualité :

Au cours d’une émission donnée à la télévision allemande, le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois critiqué l’UE, l’accusant de ne pas respecter l’accord que son pays a conclu avec elle dans le cadre de la crise des réfugiés. 

Il l’a notamment accusée de ne pas avoir tenu son engagement de versement d’une aide financière de 3 milliards d’euros pour couvrir une partie des dépenses liées à l’hébergement des réfugiés syriens que la Turquie avait promis d’accueillir en échange. “Trois millions de Syriens ou de gens venus d’Irak ne trouvent en ce moment en Turquie. Et l’Union européenne n’a pas tenu ses promesses en la matière”, a dit Erdogan, précisant que la Turquie n’aurait reçu qu’“un à deux millions” d’euros seulement.

“Beaucoup de gens en Europe se demandent pourquoi les dirigeants politiques du continent semblent prêts à tout accepter de ce qu’Erdogan peut dire, et de faire tout ce qu’il demande”, observe le blog financier Zero Hedge, qui note que la réaction des dirigeants de l’UE face à la dérive autoritaire d’Erdogan de ces derniers jours est bien molle.

Le site cite 4 bonnes raisons à cela : 

  • Près de 3 % des  expéditions de pétrole brut, soit près de 3  millions de barils et plus d’une quart des importations européennes d’or noir, passent chaque jour le Détroit du Bosphore. 
  • C’est aussi en Turquie que l’on trouve deux pipelines qui acheminent le pétrole de la Mer Caspienne et le pétrole irakien, de même que le Southern Gas Corridor, qui est censé fournir une alternative aux importations de gaz russe, que l’UE cherche désespérément réduire.
  • La ville de Ceyhan, située au Sud du pays, est aussi un important port sur la Méditerranée, et le plus grand terminal pour l’exportation du pétrole brut du pays, où débouchent deux pipelines, l’un en provenance de l’Azerbaïdjan, et l’autre, de l’Irak.  
  • Un nouveau pipeline, qui transporterait du gaz du Qatar vers l’Europe via la Turquie, est actuellement en projet de construction.

L’Europe marche sur des oeufs

“Ces intérêts géopolitiques coïncident largement avec ceux de l’Europe”, qui souhaite ardemment diversifier ses sources d’énergie, d’autant que le gaz est une alternative plus écologique et moins chère que le pétrole, note le site. Ainsi, l’UE veut augmenter sa consommation de gaz à l’avenir, mais elle ne souhaite pas se fournir en Russie. 

“Cela explique pourquoi l’Europe marche sur des œufs avec Erdogan, et pourquoi les dirigeants européens semblent danser sur les ordres du patron d’Ankara”. De même, il est fort probable que le président turc ne s’inquiète guère de la perspective de voir la candidature de la Turquie à l’adhésion européenne rejetée en cas de rétablissement de la peine de mort dans son pays.

Le site conclut :

“Erdogan sera, selon toute vraisemblance, le nouveau patron du robinet de gaz en Europe. Il est ironique que l’Europe démocratique semble perpétuellement dépendante de dictateurs pour son énergie, au moins jusqu’à ce qu’elle devienne entièrement renouvelable, ce qui n’est pas pour demain”.

https://fr.express.live/2016/07/26/pourquoi-les-dirigeants-europeens-semblent-ils-tout-accepter-derdogan/

 

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5 Commentaires

  1. Oui mais malheureusement on utilise du pétrole pour à peu près tout dans notre vie courante (ordinateurs par exemple) et ils en ont encore pour 50 ans de Reserve pétrole et d ici la l Europe aura un nouveau nom je vous laisse deviner lequel !

  2. Vous oubliez le bio Ethanol qui pourrait être développé en France
    Ex en Espagne avec des algues
    Ici je paye le litre 0,77€ vendu par Total !!!!!!

  3. Bravo Cécile pour cet article.
    Devant le constat de notre niveau de dépendance, tant à l’égard des fournisseurs, qu’à l’égard de ceux qui tiennent les robinets, on peut légitimement se demander si nos gouvernants font vraiment précéder leurs décisions d’un minimum de prévisions et/ou d’anticipation… » l’UE ne souhaitant pas se fournir en Russie » …
    Quel candidat aux présidentielles ira à l’encontre du corps de fonctionnaires constituant le parlement européen, notamment sur cet enjeu capital de l’approvisionnement en énergie ?
    Allez la Marine et vivent les cousins québécois !

  4. J’avais plaisanté dans un message précédent, mais je vais redevenir sérieux. Notre dépendance au pétrole n’est pas obligatoire; elle l’est uniquement par (mauvais) esprit politique. En 1981 la France achetait le gaz algérien 27% plus cher que le prix du marché, à cause de basses alliances bilatérales. Or, après la crise de 1973, les Suédois ont mis en oeuvre une solution, relativement simple, c’est de produire du méthane à partir de déchets organiques et végétaux. La France aurait pu reprendre cette idée à son compte, et l’exploiter à son profit…mais cela aurait contrarié le jeu politique. Nous aurions aussi pu nous passer du Diesel depuis longtemps; le GPL est un gaz carburant, bien moins polluant, utilisé en Belgique et aux Pays-Bas depuis longtemps; les voitures n’y explosent pas, alors que chez nous on a monté en épingle un ou deux cas d’explosion pour en dissuader les gens. OUI MAIS VOILA : un des deux grands constructeurs automobiles français avait axé sa politique sur la vente de véhicules Diesel, et a fait pression sur l’Etat pour qu’on « oublie » le GPL. Tant pis pour les particules fines et les poumons des gens. Enfin, puisqu’on a peu de pétrole mais des idées, souvenons-nous que nous produisons beaucoup d’alcool en France métropole à partir des betteraves, et des cannes à sucre outremer. Pourquoi une bonne partie de cet alcool ne pourrait-il pas alimenter nos véhicules, sachant que maintenant nous avons des moyens efficaces pour pouvoir limiter la pollution des moteurs à alcool. Ces moteurs sont très utilisés au Brésil. En France, nous avons des ingénieurs très doués, mais ce qui manque, c’est la volonté politique de mettre en oeuvre des moyens simples pour éviter de devoir dépendre du pétrole acheté à prix d’or à l’étranger. Ne nous leurrons pas : le grand patron du pétrole en France a dit que malgré les écologistes, d’ici un à deux ans le gaz de schiste sera exploité dans notre pays, avec les conséquences que l’on sait pour l’environnement.

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