Jazzman, clarinettiste, chanteur de charme, acteur, Guy Marchand est mort à 86 ans

Au départ, Guy Marchand était un vrai chanteur, qui a sorti une vingtaine d’albums en plus d’une cinquantaine d’années de carrière, aimant le jazz, jouant du piano, de la clarinette et du saxophone.

 

“Destinée”, cette satanée chanson qui lui a collé à la peau !

“Destinée”, à l’origine, devait n’être qu’une parodie de chanson de “variétés”, justement le genre dont avait horreur Guy Marchand.

Ce refrain était écrit pour le film comique “Les Sous-Doués en vacances” de Claude Zidi (sorti le 10 mars 1982) et elle devait servir de refrain stupide pour le personnage de Guy Marchand, à savoir Paul Memphis, star de la chanson qui fait inventer par un assistant le “love computer” une machine pour savoir si deux personnes sont compatibles en amour.

Hélas, la chanson “Destinée” a été un succès de chanson à part entière, au point d’y associer systématiquement Guy Marchand à son grand désespoir.

 

 “Nestor Burma” 

Pour une partie du public, il a pu aussi être associé presque exclusivement à son personnage de “Nestor Burma” dans la très longue série policière dont il est le héros (diffusée sur Antenne 2/France 2 de septembre 1991 à novembre 2003).

Avant la série, Guy Marchand avait déjà joué au cinéma dans “Nestor Burma, détective de choc” de Jean-Luc Miesch (sorti le 14 avril 1982), avec Michel Serrault dans le rôle de Burma.

 

Évoquons quelques-uns de ces films où il a apporté son éclat particulier.

Guy Marchand a reçu un César du meilleur acteur dans un second rôle en 1982 pour “Garde à vue” et quatre nominations.

Il est présent dans de nombreux films de comédie française des années 1970 et 1980.

“Garde à vue”, l’excellent film de Claude Miller (sorti le 23 septembre 1981) où Guy Marchand joue un inspecteur de police qui seconde Lino Ventura, tous les deux de permanence au poste de police pendant la nuit de Noël, en train d’interroger Michel Serrault, un notable de la ville, vaguement soupçonné d’aimer les petites filles, avec Romy Schneider dans le rôle de l’épouse de ce dernier (la petite fille de 7 ans est interprétée par la future chanteuse Elsa Lunghini).

 

Auparavant, il y avait eu “Tendre poulet” de Philippe de Broca (sorti le 18 janvier 1978), une comédie policière et aussi une histoire de retrouvailles entre la commissaire Annie Girardot et le professeur anti-police Philippe Noiret, et Guy Marchand est aussi commissaire, une sorte de rival d’Annie Girardot, et où l’on rencontre aussi le drôle Hubert Deschamps, Roger Dumas, Catherine Alric et Georges Wilson.

 

Il est reconnu en tant que comédien qui ne rechigne jamais à assumer les pires personnages.

Ses rôles sont parfois très noirs, mais lui s’en moque dès lors que le réalisateur lui laisse un peu de liberté :

« Je peux jouer un serial killer, un salaud, un connard, mais je veux pouvoir le sauver, du moins à mes yeux. » (2016).

Citons encore “Loulou” de Maurice Pialat (sorti le 3 septembre 1980) où il est le mari d’Isabelle Huppert et se fait “cocufier” par Gérard Depardieu 


“Coupe de foudre” de Diane Kurys (sorti le 6 avril 1983) aux côtés de Miou-Miou, Isabelle Huppert et Jean-Pierre Bacri 

“Noyade interdite” de Pierre Granier-Deferre (sorti le 2 décembre 1987) où il joue le rôle d’un inspecteur qui vient court-circuiter l’enquête de son collègue Philippe Noiret (avec aussi Marie Trintignant, Élizabeth Bourgine, Suzanne Flon, etc.) 

“Dans Paris” de Christophe Honoré (sorti le 4 octobre 2006), avec Romain Duris, Louis Garrel et Marie-France Pisier (Guy Marchand y joue avec Marie-France Pisier les parents des deux premiers).

 

Biographie : voir  l’article du Figaro du 15 décembre 2023

Hommage au crooner : https://www.croonerradio.fr/player/#crooner

Crooner, jusqu’au bout

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22 Commentaires

  1. Il fait son service militaire comme élève officier de réserve (EOR) à la base école des troupes aéroportées (BETAP) de Pau, et est affecté comme sous-lieutenant – breveté parachutiste[6] – dans un régiment du train aéroporté, plus précisément au groupe de livraison par air (GLA 1) à Montigny-lès-Metz en 1962. Cela lui vaudra d’être mis en subsistance pendant quelque temps au sein du 3e régiment étranger d’infanterie (3e REI), comme officier de liaison, lors de la guerre d’Algérie[7]. Il intègre un temps la Légion étrangère. C’est au titre d’officier parachutiste qu’il fait partie, au début des années 1960, des conseillers techniques du film Le Jour le plus long et entre dans le monde du cinéma. Il indique avoir « sauté en parachute 60 fois » dans toute sa vie[9].

  2. Ancien de la légion et je pense qu’il devait bien rire quand il voyait les guignols du gouvernement et surtout quand il les voyait défiler au invalide pour rendre hommage à ceux qui sont tombés pour la France de leurs fautes.Ne pas oublier la devise des légionnaires “légionnaire un jour légionnaire toujours” je respecte et rend toujours hommage aux anciens delà légion car mon grand père et tombé en Indochine en tant que légionnaire.Adieu monsieur Marchand.

  3. Bon comédien, bon chanteur ,j’aimais le film l’été ennpente douce avec également la regrettée Pauline lafont fille de Bernadette laffont décédée très jeune ,et jacques villeret ,Rip mr Marchand .

  4. … En dehors de toute mondanité il était aussi un légionnaire (sous lieutenant Parachutiste et officier de liaison ) Bref , un gus qui avait des cojones parmi toute les ” célébrités ” qui ont fait partie de ce glorieux corps d’armée qui malheureusement s’enfonce dans l’absurde a vouloir obéir à des minables n’ayant jamais fait quoi que ce soit pour notre Pays encore moins fait leur service ?

  5. Et “je hais les acteurs” de Gérard krawcik en 1986 d’après Ben Hecht, un film où il joue un flic américain avec Jean Poiret dans le rôle de l’impresario Orlando Higgins et Bernard Blier celui du producteur J.B.Cobb, un clone de Louis B Mayer. Depardieu y fait une apparition.

  6. Guy Marchand, très sympathique, chaleureux, à la carrière riche et une vie d’acteur bien remplie.
    Touche-à-tout talentueux.
    Il s’est éteint paisiblement à l’hôpital, à l’âge de 86 ans.
    R.I.P

  7. Adieu M. Marchand. Vous êtes un grand Monsieur, une belle figure du monde artistique. L’homme complet dans ses arts. Condoléances à sa famille et ses proches.

    • Il ne faut pas exagérer ! On oublie un peu vite qu’au-delà de 80 ans, c’est du rab…

      La moyenne de l’âge du décès pour les hommes, est de 78 ans. Elle ne s’élève plus et il y a fort à parier qu’elle va baisser !

    • Correction : moyenne de l’âge du décès pour les hommes en 2020 est de 79,2 ans. Pour les femmes, 85,3…

  8. Une fois n’est pas coutume, j’aimais bien Guy Marchand, il excellait dans les rôles du “Cynique”. Je retiens son interprétation au côté de Philippe Noiret dans ce que je considère comme un chef d’œuvre du cinéma français “Coup de torchon”

  9. Un artiste talentueux au sens plein du terme. Musicien chanteur danseur comédien . Mais surtout un français ancienne école. Instruit intelligent Cultivé, discret respectueux envers les autres, amoureux de la nature de la vie des femmes des autres. Salut l’artiste ! salut le français ! Le remplacement lui continue et s’accélère.

    • “discret respectueux envers les autres”… mouais 🙄 dans son récit du baiser échangé avec BB, c’est plutôt sa goujaterie qui ressortait.

  10. Un grand acteur et un bon musicien. J’adorais Nestor Burma. Tu nous manques déjà Guy.

  11. Encore une personne faisant partie de la bonne époque, la jolie France qui s’en va.
    Merci G.M.

  12. Bien sûr, on doit tous y passer…
    N’empêche qu’il aurait bien pu attendre!
    Je ressens son départ bien tristement.
    Mais, au paradis des bons acteurs, j’espère qu’il aura encore beaucoup de succès!
    RIP, Guy…

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