On parle toujours du « monde arabe », mais la formulation est-elle correcte ? Y a-t-il vraiment un monde arabe ? Les peuples dits arabes sont-ils réellement arabes ?
Comment se fait-il que ce terme, qui ne désignait à l’époque de l’invasion musulmane (à partir du VIIe siècle) que la souche peu nombreuse des conquérants, ait été appliqué aux habitants des pays conquis ?
Appeler « arabe » une terre conquise, ce serait comme faire de l’Algérie une terre française ou de l’Égypte une terre anglaise. De même, appeler Arabes tous ceux qui dans une région parlent l’arabe, c’est un non-sens et une simplification accommodante qui prête à une ambiguïté idéologique.
C’est ce que pense l’orientaliste italien, Martiniano Pellegrino Roncaglia. Dans un ouvrage audacieux intitulé « Arabes ? Qui est arabe ? », l’auteur estime plus correct, en parlant du monde arabe, de dire » monde musulman qui a adopté l’arabe », langue « dont le certificat de noblesse ne lui vient d’ailleurs pas des Arabes, mais des Persans, des Syriaques, des Araméens et des premiers arabophones qui savaient lire et écrire » . Les peuples que l’on qualifie aujourd’hui d’arabes sont plus exactement des arabophones, des araboscribes ou de néo-Arabes, affirme-t-il.
C’est terrible pour la vérité historico-philologique de devoir se défaire du terme didactique et méthodologique d’Arabes pour ceux qui se disent Arabes. « Ne serait-il pas, par respect pour la vérité historique et critique, plus exact de parler du monde arabe en l’appelant avec un terme hybride : monde arabophone, monde de peuples arabisés par la langue des conquérants, eux-mêmes des arabophones ? », suggère l’orientaliste italien qui a longtemps vécu et travaillé en Égypte et au Liban.
Cette ambiguïté du terme « arabe », explique-t-il, est due en grande partie « à une représentation résignée, nostalgique et statique d’un passé, représenté par une interprétation émotive, homogénéisante islamique du concept de l’unité du monde musulman ».
L’appellation « Arabe » a été imposée par la répétition machinale et acritique d’une affirmation que l’on a toujours voulu faire passer par un truisme, évident et indiscutable.
Aux temps anciens, le terme « arabe » désignait tantôt les nomades sémitiques en général, tantôt une langue pour exprimer la pensée par des mots compréhensibles.
Il n’y avait aucune dénomination spécifique pour la Péninsule, devenue plus tard arabique. Les tribus et peuplades n’ont pas de désignation collective en tant qu’arabes ni dans les textes de la Péninsule, ni dans ceux des peuples environnants de l’Antiquité. Les inscriptions assyriennes de 854 av. J.-C. parlent d’Arabes pour désigner les nomades de Syrie et de Mésopotamie.
Les habitants de la Péninsule n’étaient pas des Arabes de race, mais des gens qui parlaient différents idiomes, parmi lesquels l’arabe. Chaque tribu avait son idiome propre.
La Péninsule était ainsi une Tour de Babel où se mêlaient le sumérien, l’élamite, l’akkadien, l’hébreu, l’araméen, le syriaque, le chaldéen, le nabatéen, le mandéen, le palmyrénien, le thamodéen, le copte, etc.
Le terme « Arabe », encore au XIXe siècle, désignait le Bédouin, le Nomade, le razzieur, celui qui vit en marge de la civilisation sédentarisée. Les Turcs ottomans utilisaient ce mot pour désigner les Noirs, les avares, les cupides et même les Français, tandis que le terme « Al-a’rabi » (« A’arab » au pluriel) indiquait, à leurs yeux, l’Arabe inculte, l’ignorant.
« Arabe » n’a donc jamais signifié un peuple, mais une condition sociale nomade, une manière de vie en marge de la civilisation.
« Les Arabes. Nous employons à dessein le terme le plus vague pour désigner tous les Arabophones », disait l’arabisant français Jean Lecerf (1894-1980). « La langue arabe semble aujourd’hui le seul lien capable de réunir entre eux les héritiers d’une culture musulmane qui ne sont pas tous musulmans, et les continuateurs d’une civilisation arabe qui ne sont pas en majorité Arabes… », écrivait-il dans un article sur « L’arabe contemporain comme langue de civilisation ».
(Précisons que chaque pays dit arabe a son propre dialecte. Les dialectes marocain et égyptien sont aussi éloignés que l’allemand et le chinois…)
Dans le Coran, le mot arabe n’est utilisé que pour designer la langue. « Nous l’avons révélé (le Coran) en langue arabe, afin que vous puissiez le comprendre ». Quant au terme « A’arab », il est attribué aux Bédouins de la Péninsule avec lesquels Dieu n’est point tendre : « Les A’arab sont plus endurcis dans leur impiété et dans leur hypocrisie, et les plus enclins à méconnaître les préceptes qu’Allah a révélés à Son messager ». « Que le malheur retombe sur eux ! ». « Nous les châtierons deux fois puis ils seront ramenés vers un énorme châtiment. »
Je ne voudrais pas être à leur place…
Messin’Issa
Note de Christine Tasin
On pourra avec bonheur compléter cet article avec celui plus ancien de Jean-Paul Saint-Marc
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Comme nous l’Afrique du nord était romaine. Ce n’est que la conquête musulmane avec son argument imparable ‘crois ou meurt’ qui les a inclus dans le monde ‘arabe’… Ce qui nous attend grâce aux collabos corrompus aux manettes chez nous !!!
Je ne sais pas s’ils sont arabes mais en tous cas les musulmans nous les brisent menu menu !
Très intéressante mise à jour Messin pour le profane que je suis.
Des pakistanais travaillent devant chez moi (fast food) et bien que musulmans je ne les ai jamais pris pour des arabes.
Comment se considèrent les p’tits merdeux qui se disent « rebeus » ? Savent-ils seulement qui ils sont ?
» « Arabe » n’a donc jamais signifié un peuple, mais une condition sociale nomade, une manière de vie en marge de la civilisation. »
Bref, on peut dire des merdes ou des casse-burnes ou morpions dangereux ou plus si pas d’affinités ?
Nous sommes tous issus d’une branche commune, c’est après que tout s’est gâté. Du moment qu’une personne respecte la loi commune, ne cherche pas à imposer sa religion. Ne cherche pas non plus à imposer ses coutumes et se conforme à celles en vigueur dans le pays d’accueil, je me fiche de savoir d’où il vient mais où il va. Bon, je ne vais me faire des amis, mais tant pis…
ibn khaldoun (voir google) : « 3oribète wa khoribète »
traduction
« tout ce qui devient arabe devient une ruine »
« Là où les Arabes passent, la civilisation trépasse »
خربي = ruine
a défaut de réponse de messin je le fais
la parole est d argent et le silence est d or
faute d orthographe de machinchose
lire
خربة
Les arabes, nous commençons à en avoir une indigestions. Pour nous, tous ceux qui sont musulmans, parlent l’arabe et surtout veulent nous remplacer, sont des arabes. Inutile de compliquer la vie ! Nous en avons assez des arabes !!! C’est clair ???
Non, les Arabes ne sont pas tous des musulmans. Les Maronites au Liban, les Coptes en Égypte, etc. sont des Arabes chrétiens. Ou plus exactement des chrétiens arabisés.
Et tous les musulmans ne sont pas Arabes et ne parlent pas arabe (On ne parle pas arabe en Iran, en Afghanistan, au Pakistan…)
Vous croyez que les musulmans Ouïghours en Chine parlent l’arabe ?
Oui le mot Arabe est passé dans le langage courant mais en fait on parle de personnes pas de langue parlée.
C’est un peu court certes je le conçois à ce que je lis (merci !) mais ça résume quand même bien dans les esprits la représentation de personnes orientales ce qui est une réalité.
Oui Messin Issa. Mais maintenant en France, la majorité des Français pensent comme moi. Il est vrai que partout il y a des bons et des mauvais, mais quand même, quand il y a des décapitations et autres actes terroristes, où sont les arabes anti-terroristes ?… on ne les entend jamais !!!