Coup de coeur pour Alexeï Koltsov qui nous fait revivre l’épopée d’Ivan Le Terrible

Alexeï Koltsov (1809-1842), poète russe, timbre-poste, Russie, URSS, 1959

 

Ivan le Terrible, les 3 âges de sa vie…. 1530-1584

Et si, pour ce coup de coeur dominical, nous allions en Russie ? La Russie d’Ivan le terrible… qui a laissé de cuisants souvenirs à ses contemporains et notamment ses ennemis, mais c’est grâce à lui que la Russie a réuni “toutes les Russies” et a vaincu ses très nombreux ennemis. Ivan Le Terrible et Pierre le Grand, les 2 tsars ayant le plus oeuvré à l’Unité et à la grandeur de la Russie, à ne pas abandonner dans les poubelles de l’histoire. Foi de Républicaine.

Ecoutez la profession de foi que Eisenstein met dans la bouche de Ivan lors de son couronnement. J’ignore si Ivan a parlé ainsi mais, à nous, Résistants français, cela parle.

Et ce passage nous apprend la patience. Un jour ou l’autre, quel que soit l’endroit dans le monde, un Ivan le terrible arrive pour faire renaître son pays et l’arracher aux mains ennemies. C’est aussi la leçon de l’histoire, ne désespérez pas, amis.

Eisenstein

 

C’est en 1522  que Ivan le Terrible va vaincre Kazan, la citadelle des Tatares, ancien peuple turco-mongol. Cette victoire est à l’origine de la fondation de l’empire de Russie et du mythe d’un tsar triomphant, chrétien en croisade contre les Infidèles…

Quelle que soit l’appréciation que l’on peut faire d’Ivan le terrible, ce n’est pas l’objet de cet article, qui ne se focalise que sur la première partie de sa vie, lors de la reconquête d’une Russie disloquée.

  « Tant que la langue russe vivra, certains chants de Koltsov demeureront populaires dans sa patrie. » 

Ivan Tourgueniev

 

 

J’ai choisi la traduction d’un très beau et très simple poème russe du XIXème siècle  racontant ce moment important qui a fait l’histoire avec la simplicité du laboureur et l’art de l’artiste de haut vol.

Le poète est Alexeï Koltsov (1809-1842), et le traducteur un autre poète, français cette fois, Catulle Mendès (1841-1909).

Alexeï Kolstov, fils d’un marchand de bétail, autodidacte, ne rêvait que de lire, de découvrir… Elevé à la diable, n’allant à l’école qu’à 9 ans, et seulement pendant 1 an et demi, sa passion de la lecture l’a éduqué, instruit…Il a crevé de faim toute sa vie ou presque, préférant acheter des livres plutôt que du pain…

Un petit génie qui a gardé de sa fréquentation des colporteurs des thèmes populaires, le désir de liberté, l’amour, la steppe, la patrie, les héros…  et qui, comme Ivan le Terrible a perdu jeune la femme qu’il aimait.  Il est mort à 33 ans de la tuberculose.

 

VIEILLE CHANSON DE GUERRE

 

LEVER DE SOLEIL

Ce n’est pas un nuage où le tonnerre dort,
C’est l’escadron du tzar de Moscou, du Terrible,
Qui jaillit, comme un vol de grains rompant le crible,
  D’à travers les forêts du Nord !

  Comme l’eider à l’aile avide 
  Franchit l’Océan hérissé,
  La Force russe a traversé
  La steppe impénétrable et vide,

Et voici qu’en l’illustre empire de Kasan,
Chez le féroce Khan, chez le Tatar athée,
Elle entre et dit : « C’est moi » sans qu’on l’ait invitée,
  Boïard, Kosak et paysan.

  Et l’horizon se rose à peine
  Qu’elle égorge les Turcs épars,
  Et sur les débris des remparts
  Par la ville elle se promène,

Et lorsque, piétinant le carnage vermeil,
Les chevaux ont du sang jusques à la crinière,
  Se lève sur la tour en l’or de sa bannière

  Le jeune Tsar, comme un soleil !

Alexeï Koltsov, 1809-1842, traduction par Catulle Mendès

 

Pour en savoir plus

https://www.notesdumontroyal.com/note/336

https://fr.wikisource.org/wiki/Petits_po%C3%A8mes_russes/Koltsov

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexe%C3%AF_Koltsov

Petits poèmes russes, traduction par Catulle Mendès, 1893

https://fr.wikisource.org/wiki/Petits_po%C3%A8mes_russes

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3 Commentaires

  1. Eh bien Christine! A vous écouter, vous avez le talent de Gérard Philippe ! Quelle interprétation pleine de vie! Merci aussi de faire connaître cet immense film de Eisenstein qui a été magnifiquement restauré il y a quelque temps.

    • Merci pour ces éloges qui me font rougir, je suis très loin d’avoir le talent de Gérard Philippe, cet acteur exceptionnel, mais dire les mots est savoureux.

  2. Il nous faudrait un Ivan le Terrible pour nettoyer ces écuries d’Augias que sont devenues nos beaux territoires. Et non pas un Ivan le Minable, actuel locataire de l’Élysée, traître à son pays, et collabo de l’islam, responsable de l’invasion de notre patrie. Il mérite le supplice du pal, comme au bon temps de Vlad Dracula.

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