Orban refuse d’entraîner la Hongrie dans le conflit ukrainien, il monte dans les sondages

C’est un jeu diplomatique à trois bandes pour Orban : préserver sa relation spéciale avec Poutine, sans s’aliéner l’Ukraine, l’UE et l’Otan, ni mettre en péril la sécurité de la minorité hongroise qui vit dans l’ouest ukrainien.

Victor Orban est obligé de la jouer fine : pas question de mettre de l’huile sur le feu comme le demande l’UE ni d’envoyer des armes. 

Alors, pour ménager la minorité hongroise d’Ukraine, il envoie de l’aide humanitaire.

En Ukraine, risque de pogroms contre la minorité hongroise 

Orban : pas d’ingérence guerrière, mais une aide humanitaire

Victor Orban mène une politique cohérente de non-ingérence  dans la guerre en Ukraine.

  • pas de troupes supplémentaires de l’OTAN
  • pas de livraison d’armes
  • pas de transport d’armes sur le territoire hongrois . La décision d’Orban de ne pas laisser transiter de matériel militaire destiné à l’Ukraine démontre l’envergure de l’homme d’Etat
  • pas de participation à la guerre

Mais il vient d’envoyer une aide humanitaire de 600 millions de forints = environ 1,645 million d’euros.

Cette politique a permis à Orban d’atteindre un nouveau sommet dans les sondages (pour le scrutin du 3 avril 2022).

L’institut de sondage Median avait déjà calculé dans les jours précédant le début de l’invasion russe un soutien supérieur de 4 points  pour le parti au pouvoir Fidesz par rapport à l’opposition de bloc de gauche et de droite, et même de 12 points après l’invasion de l’Ukraine (hvg).

L’alliance Bloc-Opposition a perdu 2 points de pourcentage depuis décembre, ce qui indique l’incertitude de ces électeurs. La part des non-votants est également passée de 13% à 20%. Même les électeurs de l’opposition ne sont plus que 45% à faire désormais confiance à leur parti. Le parti au pouvoir Fidesz-KDNP a donc sans aucun doute réussi à mobiliser fortement ses électeurs. (msn)

Même parmi les jeunes, le sentiment semble désormais s’être retourné contre le candidat d’opposition de gauche et de droite, Marki-Zay.

 Ce dernier avait même demandé, avant le début de la guerre, que la Hongrie intervienne avec des soldats dans le conflit ukrainien.

 

Fausses nouvelles haineuses contre les Hongrois d’Ukraine

Des Hongrois, vivent en Subcarpatie depuis des siècles. Cette région à l’extrémité occidentale de l’Ukraine, qui a fait partie du royaume de Hongrie de sa fondation au Xe siècle jusqu’à 1920, abrite encore entre 100.000 et 150.000 Magyars, soit environ un dixième de sa population.

Le gouverneur de Transcarpathie (=Subcarpatie) en Ukraine,Viktor Mikita, a lancé lors d’une conférence de presse un appel pressant contre le sentiment de protestation croissant contre la minorité hongroise dans son pays : “Arrêtez de discréditer les Hongrois !”

 La raison, c’est le refus du gouvernement hongrois d’intervenir militairement dans le conflit ukrainien. (…) Le gouverneur ukrainien poursuit : “La Hongrie achemine une grande quantité d’aide humanitaire dans le pays, du carburant aux produits alimentaires de base. Je demande au public de ne pas s’immiscer dans le travail du ministère ukrainien des Affaires étrangères et de l’armée. Mais certaines personnes continuent de publier des déclarations en ce sens sur la Hongrie. Je parle avec des citoyens qui font des déclarations sur Internet, je les connais. Ils feraient mieux de venir s’inscrire dans les équipes de défense territoriale”.(tv21)

 Le chef du gouvernement a répété – comme il l’avait clairement affirmé vendredi au sommet de l’OTAN – que, pour son gouvernement, c’est la sécurité des Hongrois qui constitue la priorité absolue, raison pour laquelle la Hongrie ne va pas se mêler de ce conflit, et ne laissera personne la pousser dans la guerre. « Nous prendrons cependant totalement en charge les réfugiés arrivant en Hongrie » – a-t-il précisé.

« – De l’autre côté de cette frontière, une guerre est en cours, une guerre dont la ligne de front est encore loin, n’a pas encore atteint la Subcarpatie [nommée Transcarpatie par les peuples vivant à l’est des Carpates : Ukrainiens etc. – n.d.t.]. Dans cette partie de l’Ukraine, il ne s’est encore rien passé de grave, mais si la guerre s’éternise, cela finira par arriver, si bien que nous devons nous tenir prêts à être en mesure d’en gérer les conséquences. »

« – Le plus important pour nous, c’est l’aide que nous pouvons accorder à ceux qui viennent se réfugier dans la patrie-mère [expression désignant la « petite Hongrie » ou « Hongrie politique », par opposition aux territoires du Royaume de Hongrie perdus du fait du traité de Trianon – dont la Subcarpatie aujourd’hui ukrainienne – n.d.t.] ; la Hongrie ne doit cependant pas se laisser entraîner dans ce conflit. »

Traduit du hongrois par le Visegrád Post

György Dubka, vice-président de l’Institut hongrois de la culture de Subcarpatie, dans sa bibliothèque d’Oujhorod

Dans cette région à l’extrémité occidentale de l’Ukraine, les Hongrois se sentent victimes collatérales des politiques nationalistes de Kiev.

 

Dans sa bibliothèque d’Oujhorod, György Dubka montre fièrement des centaines de livres religieusement collectés au fil des années. Une capsule historique pour conserver l’histoire des Hongrois, qui, comme le septuagénaire, vivent en Subcarpatie depuis des siècles. Cette région à l’extrémité occidentale de l’Ukraine, qui a fait partie du royaume de Hongrie de sa fondation au Xe siècle jusqu’à 1920, abrite encore entre 100.000 et 150.000 Magyars, soit environ un dixième de sa population.

Depuis son détachement de la Hongrie en vertu du traité de paix de Trianon de 1920, la Subscarpatie a été ballottée d’un pays à l’autre au rythme des guerres et des conquêtes. «Ici, c’est la littérature écrite sous la Tchécoslovaquie, celle-là, sous les Soviétiques. Là, c’est sous l’Ukraine», explique l’intellectuel, vice-président de l’Institut hongrois de la culture de Transcarpatie. «Tout ça, l’Ukraine veut l’éliminer!», s’énerve-t-il. Car pour György, depuis 2014…

https://www.lefigaro.fr/international/en-ukraine-l-ombre-de-moscou-plane-sur-la-minorite-hongroise-de-transcarpatie-20220201

Voir aussi l’article du Point : 

La Hongrie de Viktor Orban ménage, quant à elle, une issue diplomatique avec Poutine et ne veut pas enclencher une escalade irréfléchie.

Pas question pour Viktor Orban de laisser des armes européennes transiter par le territoire de son pays pour équiper l’armée ukrainienne. Peu lui chaut que le chancelier allemand…

Le Figaro : Orban s’en sort, encore une fois, par une pirouette :

Soudain, Viktor Orban a dû choisir. Le premier ministre hongrois, qui était passé maître dans l’art de louvoyer entre des positions politiques contradictoires, s’est réveillé, jeudi matin, avec l’obligation de trancher: allait-il poursuivre son rapprochement politico-économique avec Moscou, ou lui fallait-il rejoindre le concert unanime de condamnations des dirigeants européens? Pour l’instant, le dirigeant hongrois s’en sort, encore une fois, par une pirouette

 

 

 

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15 Commentaires

  1. Orban est décidément très sage, on ne peut en dire autant de nos va-t-en guerre de pacotille, qui ne comprennent pas qu’ils sont en train de lancer la troisième guerre mondiale.

    Si cette guerre devient nucléaire, elle signera la mort de l’Europe pour des décennies.
    Pendant que le gâteux américain s’en sortira indemne sur son continent.(plutôt malin le gâteux)
    Qui tirera les marrons du feu ?

  2. Ne pas envoyer d’armes surtout, Poutine risque d’interpréter cette aide comme une aide militaire et une ingérence dans sa guerre avec l’Ukraine ce qui peut emmener à une 3ème guerre mondiale, d’abord l’UE, ensuite les Etats-Unis et puis la Chine qui risque de soutenir les Russes, l’Ukraine n’en vaut pas le coup.

  3. C’est la politique que suivrait Eric Zemmour s’il était président.

  4. Ce monsieur est d’une grande prudence on peu dire aussi de grande sagesse il n’est pas l’homme a se laisser embarquer dans l’aventure il a parfaitement raison et je e trouve rassurant .

  5. La position de Victor Orban aurait dû être celle de la France. Il me semble que Poutine avait été menacé gravement par les terroristes islamistes qu’il voulait éliminer en Syrie. Ceci dit je ne comprends pas pourquoi Poutine veut chasser les soi-disants nazis de l’Ukraine ( très minoritaires) et qu’il n’a pas aidé l’Europe à se débarrasser du terrorisme islamiste.

    • L’Europe n’a jamais voulu se débarrasser du terrorisme islamique, accueil des migrants encouragé, voulu, recours à la CEDH de terroristes acceptés…

  6. il a l’intelligence de la réflexion au contraire de l’UE corrompue, valet de l’US, qui mène le bal

  7. A notre tour de comprendre que nous n’avons rien à gagner dans le conflit Ukrainien. Bien au contraire. C’est faire le jeu de l’oligarchie de la City de Londres, ces mêmes pestiférés qui ont foutu le souk en Ukraine afin de couvrir l’effondrement de l’empire de la finance de la troïka. L’UE est l’idiot de service de cette dernière. Le comportement de l’UE est irresponsable et dangereux en nous précipitant dans un conflit, qui, s’il dure n’aura plus d’issue diplomatique. Cette guerre s’appuie en filigrane sur du “nationalisme Ukrainien et du russophone” ces deux éléments qui sont le carburant d’une crise financière qui n’a pas de nom.

    • Je comprends mieux l’acharnement de Bojo contre Poutine.
      Alors que la GB nous a quittés et que nous sommes libres de nos décisions, une fois de plus, macron joue au suiveur.

2 Rétroliens / Pings

  1. Viktor Orban, en sage gouvernant patriote, veut protéger son peuple de la furie guerrière : il refuse d’entraîner la Hongrie dans le conflit ukrainien, il monte dans les sondages | Espace détente, poésie, judaïsme et lutte contre la désinformat
  2. Allemagne, Autriche, Bosnie : des convois de matériel de guerre lourd de l’OTAN en route vers l’est – Résistance Républicaine

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