LES LOCOMOTIVES PACIFIC
Les locomotives vapeur dites « Pacific » comptent parmi les plus prestigieuses et plus rapides locomotives à vapeur européennes, celles qui furent attelées aux trains de voyageurs les plus prestigieux durant l’âge d’or de la traction vapeur. Elles tirent leur nom du nombre d’essieux dont elles étaient composées, soit 231 (deux essieux au bogie avant, trois essieux moteur, un essieu arrière). Outre leur nombre d’essieux, la grandeur de leurs roues motrices permet de les reconnaître au premier coup d’œil. En effet, les locomotives vapeurs destinées à la vitesse possèdent des roues motrices de grand diamètre (environ la taille d’un homme), tandis que les locomotives destinées aux trains de marchandises sont munies de plus petites roues motrices adaptées à la traction de charges lourdes.
Pour lire un résume de leurs histoires, c’est ici.
Ces locomotives sont aussi fort bien représentées en modélisme.
Quelques-unes des locomotives Pacific de la collection de l’Oncle John
Une des toutes premières et aussi parmi les plus célèbres locomotives Pacific figure la fameuse S3/6 bavaroise aux lignes particulièrement gracieuses pour l’époque (1908). Elle était pourvue d’une cabine « coupe-vent » qui caractérisera nombre de locomotives Pacifc ultérieures
Les Allemands produisirent encore plusieurs locomotives Pacific remarquables. Pour gagner en vitesse, ils équipèrent certaines d’entre elles d’un carénage aérodynamique. Par la suite, il s’avéra que le poids supplémentaire de ce carénage ne permettait pas de gagner grand-chose en vitesse, augmentait la consommation en charbon et compliquait aussi singulièrement les opérations d’entretien de ces machines. La mode des carénages caractérisa donc les locomotives Pacific des années trente dans la plupart des pays avant d’être définitivement abandonnée.
Lorsqu’Hitler se rendit à Paris en 1940 pour savourer sa victoire provisoire, il emprunta une BR01 carénée semblable à celle de la photo suivante.
La France ne fut pas en reste non plus en matière de locomotives Pacific et fut même la première nation européenne qui introduisit ce type de machine. La plus remarquable et puissante d’entre elles fut la 231 « Chapelon » du nom de son concepteur André Chapelon. Cette puissante machine tracta des trains célèbres tel, entre autres « la Flêche d’Or » (plus de détails).
Pour ses trains de prestige tel le Rheingold, l’Allemagne utilisa de nombreuses locomotives BR 18 durant les années vingt et trente particulièrement rapides et élégantes. Celle qui vous est présentée ci-après est dépourvue de cabine coupe-vent, mais équipée de roues motrices particulièrement grandes qui lui donnent une allure de « lévrier du rail ».
Ce sont les Anglais qui détiennent le record du monde de vitesse pour locomotives à vapeur avec la locomotive Pacific suivante. Celle du record du monde s’appelait « Mallard » tandis que celle-ci, strictement identique à la « Mallard » porte le nom de leur concepteur sir Nigel Gresley. La « Mallard » établi son record de vitesse le 3 juillet 1938 à 203km/h (plus de détails).
Enfin, la plus puissante et la seule série de locomotives Pacific construite en Italie pour les chemins de fer de la péninsule (FS) fut la GR691. Les italiens sont forts en matière de design et d’élégance. Vous pouvez ainsi admirer les lignes pures et dépouillée de cette belle machine qui fut entre autres attelée à la traction du « Venice Simplon Orient Express » sur la ligne Milan-Venise.
Oncle John
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Il y a quelques années avec ma femme nous nous sommes promenés dans l’arrière-pays niçois. Une association de passionnés entretient un train à vapeur qui nous balade dans la région, appelé le train des Pignes, le long de la vallée du fleuve « Var » (1).
C’était très typique de se promener dans un train à vapeur avec des vieux wagons, et le paysage était absolument sublime.
Le problème, c’est que l’on prenait la vapeur en pleine gueule car les wagons étaient ouverts, ça puait comme c’est pas possible, et, couverts de suie, la première chose que nous avons faite en rentrant était de nous doucher.
C’est très typique, original et sympathique, mais on ne recommencera plus…..
Mille bravos, Oncle John, de tous tes articles où chacune de tes maquettes nous donne l’impression de voir des réalités, ainsi que de toutes tes explications qui nous en apprennent beaucoup.
(1) pour information, le fleuve appelé « Var » est un fleuve côtier du Sud-Est de la France se jetant dans la mer Méditerranée après avoir coulé dans les deux départements des Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce fleuve ne coule pas sur le territoire du département voisin auquel il a donné son nom, le Var, département où habite ton humble serviteur.
Merci pour cet article passionnant, j’ai toujours été amoureux des locomotives à vapeur qui sont tout à la fois des machines magnifiques et vivantes, elles respirent littéralement. Il existe une musique dédiée à la Pacific 231, composée par Arthur Honegger, la voici :
https://youtu.be/rKRCJhLU7rs
Merci beaucoup pour cette contribution captivante dont j’ignorais l’existence et consacrée à la 231 Chapelon illustrée dans l’article. Elle méritait bien une symphonie!
J’avais 12 ou 13 ans , Nous partions a un mariage depuis la cote Basque jusqu’en Illes et Vilaine , arrêt a Rennes , nous étions assis dans un wagon , tous prêts avec les costumes sur nous , un « stupide » ouvrit une fenêtre dans un minuscule tunnel avant Rennes , les escarbilles de suie avaient grêlées nos vêtements , et ce dont je me souviens c’est de ces 3 roues IMMENSES noires qui devaient me depasser d’au moins 30 ou 40 cms EEEENNNOOORRRMMMEEESSS !!!!!!!
Peut-être qu’avec les écologistes, nous allons revenir à l’ère du cheval , époque où il fallait des semaines pour traverser la France, et d’où on en revenait avec des ampoules aux fesses. Merci pour cette rétrospective, où on entendait vraiment siffler le train! Sacrée belle collection!
C’est avec le cheval vapeur(CV) que l’on exprime la puissance des moteurs mais effectivement la vapeur pollue et donc certains voudraient en revenir au cheval à crottin … De la l’expression « bête à bouffer du foin » …