J’ai découvert Daan Stuyven en 2007 lors d’un festival en Belgique, à Liège. L’enchantement a été immédiat. C’était en juillet, les gens étaient heureux et dansaient avec insouciance sur une musique qui s’y prêtait parfaitement. Nous étions loin d’imaginer que Liège serait quelques années plus tard endeuillée par l’attentat du 29 mai 2018. J’avais été hébergé par des amis habitant non loin de l’endroit où l’attaque islamiste a eu lieu et qui m’ont confié depuis qu’ils ne reconnaissent plus leur ville, ne se sentent plus chez eux, ont peur dans la rue…
Daan, c’est d’abord une carrure physique, une présence sur scène et une voix suave, profonde, enjouée, susceptible de s’offrir tous les registres d’un répertoire musical diversifié. C’est un regard qui fait baisser les yeux, une chevelure qui dit « merde », peut-être une haleine avinée car il semble que le chanteur, qui écrit ses musiques, ses textes et joue de certains instruments, n’a pas toujours su résister à la « Dive bouteille ».
https://www.lavenir.net/cnt/dmf20130804_00343007
Son talent présente de multiples facettes. Souvent, lorsque j’écoute ses disques, je me demande s’il est sérieux ou plaisante, s’il a forcé sa voix pour donner un tour impertinent à la façon dont il a prononcé un mot, ou tout simplement comment il a eu l’idée géniale d’écrire cela et de l’interpréter.
Il est clair que, bien souvent, Daan ne se prend pas au sérieux, c’est comme s’il nous disait : avec moi, impossible de sombrer dans la dépression, il y aura toujours une sonorité ou une phrase pour vous redonner le sourire. Mais il sait aussi parfois être sérieux, comme lorsqu’il interprète « Belle », la chanson écrite par un père pour sa fille, ou a la formidable idée d’enregistrer les battements de coeur de son enfant à naître dans le ventre de sa mère afin de composer une musique dessus…
Ode à la continuité des générations, l’artiste étant né en 1969, année dont il prétend se souvenir, « though I was a sperm » (« quoique je fusse un spermatozoïde ») dit-il !
Complément de Christine Tasin. Je termine en mettant quelques titres cet article que Maxime avait commencé il y a plusieurs semaines et laissé en jachère… C’eût été dommage ! J’espère qu’il ne m’en voudra pas de mes choix !
Icon, quelle voix ! Quel talent ! Et cela dans toutes les langues, anglais, néerlandais, français… Il est belge, et donc polyglotte !
Et là, Victory, avec son groupe « Daan ». 2011.
Le somptueux Boots (1999) qui rappelle tant I Surrender de David Sylvian
Interview : pourquoi Daan aime chanter en français...
Le 22 mai 2016, lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, il chante La Brabançonne dans les trois langues nationales belges 5, ainsi que la chanson Bruxelles de Dick Annegarn, repopularisée par les événements6. Source wikipedia.
Complément de Maxime
Bonjour à tous, et merci à Christine d’avoir terminé cet article que j’avais effectivement laissé de côté car j’avais du mal à trouver des vidéos illustrant les chansons que je voulais partager en particulier…
Daan pratique l’écriture automatique avec brio. Il est impossible à la fin de la lecture d’un de ses textes de se dire : « j’ai tout compris ». Ce sont des paroles qui interrogent dans une certaine mesure, même si la musique aide à créer une atmosphère qui fait qu’on a quand même une impression d’achèvement, de complétude et je crois que c’est la marque d’un artiste très talentueux.
Je recommande aux amis patriotes de le découvrir avec l’album « le Franc belge » et notamment les chansons « La vraie décadence » et « La crise ».
« La crise » est marquée par la crise de la dette grecque, cela date un peu en 2020 mais c’est un texte qui évoque toutes les crises en mêlant sérieux et humour. Et justement, faut-il vraiment sourire en écoutant Daan chanter « La crise », ou doit-on être grave, face à toutes ces crises, de la crise de foie à la crise de la quarantaine, c’est toute l’art de cet artiste que d’inviter l’auditeur à prendre part entièrement à la création de la chanson en s’en faisant une interprétation, une réception personnelles.
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On peut dire la même chose à propos de « La vraie décadence », que Daan caractérise dans ce texte comme le fait de ne pas pouvoir dire ce qu’on pense.
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Cela caractérise tellement notre époque en effet avec le la loi Pleven et les procès à répétition contre ceux qui pensent autrement et que des procureurs et associations communautaristes cherchent à faire taire. « Le chemin mal suivi, il mène à Rome aussi » chante Daan…
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Quand j’écoute un chanteur , j’ai la mauvaise manie de lui trouver des similitudes avec d’autres ce qui peut paraitre réducteur concernant l’artiste en question. Là je n’ai pu m’empêcher de penser à Leonard Cohen surtout pour la première video présentée , au niveau physique , c’est une élégance naturelle à la Brian Ferry et lorsque qu’il chante en Français , j’ai parfois eu l’impression d’y percevoir Alain Bashung.
Mais ceci n’enlève rien à son talent , à la qualité et l’originalité de ses textes qui sont indéniables.
Il est incroyable que des artistes de cette trempe puissent être ignorés à ce point alors que nous sommes si proche géographiquement et culturellement .Une fois de plus où est l’Europe dans tout çà??? A part les normes ,les lobbies et les bureaucrates que sait elle pondre où est la transcendance qui pourrait susciter la création et les échanges comme l’Europe de la monarchie avait su le faire ?
De ce côté ci ce serait plutôt la décadence qui amène à la déchéance .
cet artiste,je me dois de le découvrir….
merci maxime…
Je ne connaissais pas. C’est pas mal… c’est même très bien !
Merci à Maxime pour cette découverte.
D’Uccle, thank you Mad Max, le top !!!
Merci Richard je confisque pour un des samedis à venir, si vous pouvez et voulez développer la présentation envoyez-la moi
Une belle voix et une musique mûres, d’un artiste et d’un poète que l’on aimerait entendre un peu plus souvent sur nos radios, une fois les intermèdes/ american/music, identiques et leurs misérables glapissements poussés dans les oubliettes de l’histoire (..si, ça viendra). Bravo Christine pour la re-trouvaille, et aussi merci à Maxime.
Grand merci chère Christine, d’avoir terminé le brouillon de Maxime. Cette voix ! Un régal. Et les mélodies sont splendides. Vivement que je puisse faire découvrir tout ça à Dominique. Il est excellent au clavier, je suis sur qu’il va aimer. En attendant, cette musique fait lever quelque chose en moi, qui demande son tribut à la technique, mais pas que….
Ravie ami Paco d’avoir ce retour, je ne connaissais pas cet artiste… donc difficile de faire de bons choix ! J’y suis allée un peu au petit bonheur, écoutant, sélectionnant ou écartant… sans avoir le temps hélas de découvrir d’autres oeuvres majeures sans doute