Un militant contre le racisme, fâché avec son leader, a été exclu pour avoir critiqué des positions prises par des musulmans.
De l’aveu même d’une éminente figure du Labour, lord John Mann, la dernière affaire qui secoue le parti est «orwellienne».
C’est un pionnier de la lutte contre le racisme au Royaume-Uni que les travaillistes viennent d’exclure de leurs rangs. Accusé d’«islamophobie», Trevor Phillips a été suspendu de la formation encore menée par Jeremy Corbyn, et il risque désormais d’en être expulsé.
Ce militant contre le racisme des premières heures se retrouve donc accusé d’islamophobie, notamment parce qu’il s’est inquiété d’abus sexuels sur des enfants commis par des Pakistanais musulmans dans des villes du nord de l’Angleterre.
On lui reproche aussi d’avoir regretté que si peu de musulmans portent un coquelicot le Jour du souvenir, pour soutenir les familles des soldats morts ou blessés au combat.
Ou encore de s’être insurgé contre le pourcentage significatif de musulmans comprenant les motivations des tueurs de Charlie Hebdo .
La plupart de ces propos remontent à plusieurs années, mais la secrétaire générale du Labour, Jennie Formby, a justifié la suspension de Trevor Phillips par «l’urgence de protéger la réputation du parti».
Relents d’antisémitisme
Ces accusations sont un comble pour cet homme de 66 ans, originaire de l’actuel Guyana, qui fut l’un des premiers à pointer les risques d’islamophobie au Royaume-Uni dans les années 1990.
NDLR : Un grand naïf, comme beaucoup l’ont été !
Il fut le premier président de la Commission britannique pour l’égalité et les droits de l’homme, cette même instance qui enquête aujourd’hui sur les suspicions d’antisémitisme au sein du Labour.
Avant les élections de décembre 2019, Trevor Phillips a fait partie de ces militants qui ont refusé de voter pour le Labour, en solidarité avec les Juifs.
Le grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraim Mirvis, avait vertement tancé Jeremy Corbyn pour sa mollesse dans la lutte contre l’antisémitisme rampant au sein de son parti. Il avait estimé qu’il n’était pas digne de devenir premier ministre.
.
Dans les colonnes du Times, Trevor Phillips a dénoncé une véritable « inquisition », estimant payer pour ces critiques envers la tête du Labour.
Dans les colonnes du Times, Trevor Phillips a dénoncé une véritable «inquisition», estimant payer pour ces critiques envers la tête du Labour. «Après plus de trente ans à promouvoir la cause travailliste, je suis accusé d’hérésie et menacé d’excommunication», a-t-il écrit.
Il reconnaît «ne pas partager les opinions du leader actuel», le très à gauche Corbyn, mais dément vigoureusement avoir «enfreint une quelconque règle».
Critiquant la dérive sectaire de l’actuelle direction, il s’inquiète qu’au moment où le pays a le plus besoin d’une opposition ferme et efficace, il doive supporter «le spectacle d’un grand parti s’effondrant dans un culte grossier et autoritaire».
Interrogé sur son refus de soutenir la définition de l’islamophobie adoptée par le Labour, il a expliqué à la BBC que les musulmans ne constituaient pas une «race», et que par conséquent «décrire l’hostilité envers eux comme liée à la race n’a aucun sens».
Cet épisode intervient alors que le Labour doit désigner un nouveau chef pour remplacer Jeremy Corbyn, après la dernière déroute électorale.
Les votes des 600.000 membres du parti ont commencé et le résultat devrait être connu le 4 avril, si le coronavirus ne bouscule pas ces plans. Cette compétition interne a pris des allures de bataille entre les tenants d’une ligne plus centriste et ceux qui veulent garder la barre très à gauche.
Les favoris sont Keir Starmer, 57 ans, responsable depuis trois ans du Brexit au sein du Labour et partisan d’un recentrage, et Rebecca Long-Bailey, 40 ans, vue comme l’héritière naturelle du «rouge» Jeremy Corbyn.
Lord Mann et d’autres personnalités travaillistes ont reproché à Keir Starmer de ne pas oser se prononcer sur l’affaire Phillips.
Le nouveau chef des travaillistes devra nettoyer le parti de ces relents d’antisémitisme qu’il traîne depuis tant d’années.
L’éviction de Trevor Phillips montre que la tâche ne sera pas si aisée.
657 total views, 3 views today
Trevor Phillips démontre que l’on peut être pour un système plus solidaire avec les travailleurs tout en ne vendant pas son âme au diable. Etre communautariste ne rend pas celui qui s’y prête plus humain mais révèle surtout une personne sous influence sensible aux pressions et aux lobbies donc susceptible de se faire corrompre ou de corrompre.
Beaucoup d’anti racistes ne sont plus libres de dire ce qu’ils pensent en dehors d’un discours formaté. Ils rentrent dans un logique qui les mettent en porte à faux lorsqu’ils osent se déporter de la ligne.
Ne pas être raciste c’est déjà pas mal être anti raciste c’est adopter une doctrine. Il faut bien le savoir.
Les antiracistes d’hier qui profitaient à plein électoralement de leurs prise de position, grâce à l’immigration massive, sont maintenant manipulés et dépassées par leurs clients qui les tiennent aux c…lles et ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin .
C’est un peu comme une mafia, la personne qui demande les services de cette organisation lui sera redevable et devra renvoyer l’ascenseur en se faisant parfois violence et mettre de côté ses principes éthiques
Le Trevor en question a d’autant plus de courage de sortir de cette logique suicidaire.et aussi du mérite car si ce n’était que pour les personne concernées mais c’est de la société dans son ensemble dont il est question .
Qu’ils se disent » Travailliste » ou » Socialistes » l’idéologie est la même mais surtout, elle prend toujours le dessus par rapport à toute autre considération. Le dogme d’abord.
Information très intéressante, et merci à Antiislam.
Les suites internes du Brexit chez nos amis grands-bretons restent insuffisamment relayées par la France. Donc : deux fois merci, car les valeurs mises en avant par Trevor Phillips ne sont pas anodines au pays de Sadiq Khan, et même en France!…