Trois heures de génie…

« Quand tu as besoin de 3h pour expliquer que tu es un génie, c’est qu’à priori ça ne saute pas aux yeux. » Gaspard Proust sur Europe 1. Après la logorrhée de Macron, les avis des chroniqueurs sont unanimes : ce fut un verbiage fatiguant, long et totalement hors-sol.

À quoi prétendait-on s’attendre de sa part ? Le personnage est connu, il a fait du Macron, c’est-à-dire qu’il a dit tout et n’importe quoi, se croyant irrésistible sur tous les sujets, s’auto-congratulant, rejetant les fautes et erreurs sur les autres, ou du moins sur des causes externes à sa politique, à ses décisions, le tout avec une gestuelle et des mimiques devenues incongrues. Dans un langage commun, ou plus châtié, son intervention peut être qualifiée de purge. Il voulait encore une fois se montrer grand, afficher une stature d’homme politique historique, il aura été un minable administrateur, à contre sens des vrais problèmes, les éludant, prouvant une fois de plus qu’il ne vit pas dans le même pays que nous. Normal, la France, il la déteste, il l’a en horreur, il ne peut donc que nier sa réalité et ce qui s’y passe, alors il invente un pays dans lequel il est président et où tout va bien.

Sur les émeutes de cet été, c’est la faute à l’oisiveté des jeunes, nullement de l’immigration, allant jusqu’à ne pouvoir prononcer un seul prénom des victimes du terrorisme. Comme si les jeunes des villages, qui s’ennuient encore plus, pratiquaient l’émeute. Sur le prix de l’électricité, il affirme que tout va revenir à la normale : un mensonge de plus puisque l’augmentation sera de 10% le mois prochain. Au passage il augmente la franchise sur les boîtes des médicaments : la santé va mal, donc on augmente quelque chose, pas le nombre de lits, ni celui des infirmières, encore moins les salaires, mais on augmente une taxe ! Sur la baisse de la natalité, le colporteur de foire a la solution, on rallonge le congé maternité, 6 mois. En a-t-il discuté au préalable avec les patrons, les syndicats pour en mesurer les contraintes, la faisabilité financière ? Que nenni, il sait tout Jupiter, il est aussi madame Irma. Aucun journaliste ne s’est aventuré à lui poser la question des effets secondaires des vaccins sur cette brutale chute de natalité, qui n’est pas seulement due à l’absence du désir d’enfants, mais bien à une infertilité soudaine et à un taux de fausses couches jamais égalées dans un pays dit riche.

Ils se sont bien entendu gardés également de l’interroger sur le désastre diplomatique dans lequel il a plongé la France. Son « en même temps » et ses écarts de langage et de comportement, en sont les principales causes. Si vous rajoutez à ceci, sa brillante idée de supprimer le corps diplomatique, vous bouclez la boucle. Mais comme le tableau n’était pas complet, il a cru bon de nommer comme ministre un personnage dont la seule qualité semble bien être d’avoir été le compagnon intime du nouveau premier ministre. La France est rejetée dans toute l’Afrique, rappelez vous la saillie du roi du Maroc concernant la pseudo amitié qu’il entretiendrait avec la France et plus particulièrement avec Macron. Rien sur la Turquie, l’Iran, la Chine… c’est un désastre et c’est ainsi pour tout.

Quand il parle des problèmes des logements et des transports, il les annonce comme sa priorité, c’est sans doute pour cette raison que le gouvernement Attal n’a pas de ministres attitrés pour ces deux thèmes. Quand il évoque la chute libre du niveau des élèves français que propose-t-il ? Des cours de théâtre…ne riez pas, c’est tout ce qu’il a trouvé. Vivrait-on chez les fous ?

Que dire de sa pathétique démonstration sur la nécessité d’une Europe forte, pour lutter contre la logique des blocs. Asselineau y voit une trace de schizophrénie. L’Europe ce n’est que ça, un bloc contre un autre. Et voilà notre président se prenant les pieds dans le tapis et racontant encore une fois tout et son contraire.

Autre image saisissante de cet instant, la tête des ministres présents. Les traits tirés, le visage fermé, tendus, au bord de la crise d’apoplexie. Ils ne respirent plus, sont ils inquiets de ce qu’ils entendent, totalement désarmés suite au propos du président, bouillants de colère, ou s’ennuient-ils ouvertement ? Allez donc savoir, ce sont des macronistes, ils devraient être heureux de se retrouver aux premières loges pour écouter la sainte parole de leur maître. Ne les a-t-il pas choisis pour leur capacité à la flagornerie et à l’adoration de sa personne ? Si, faites un effort, souriez un peu que diable. Comment transmettre au peuple la confiance si vous restez crispés. Et cette pauvre Rachida, c’est elle qui semble la plus déconfite, elle fait presque pitié… le sourire lui reviendra quand elle verra le montant de sa rémunération, et qu’elle aura récupéré les avantages d’un ministre. Et puis le grand oral c’était une fois, elle ne devrait plus être contrainte à pareille torture, au moins jusqu’en juin.

Si cette conférence avait pour but de lancer la campagne des élections européennes, c’est loupé. Si son but était de réconcilier les Français avec la macronie, c’est encore raté. Si c’était pour… en fait on ne sait plus. Il n’est jamais aussi bon que quand il se tait, jamais autant toléré que quand on ne le voit pas. Il veut qu’on l’aime, s’il partait de lui-même, il serait adoré…

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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

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3 Commentaires

  1. Et le temps passe, les mauvaises décisions et nouvelles s’accumulent, et le cocaï…. est toujours là !
    Faut une étincelle !

  2. Et Attal nous refait le coup de son maître, c’est à dire les palabres après GJ qui n’ont servi à rien. Ou plutôt si. Prenez un panel de français, posez-lui diverses questions, puis ne retenez que les réponses qui vous sied et déclarez à la cantonade que vous allez prendre en compte ce que veulent les français. Attendez quelques mois et divisez par 10 le nombre de propositions. Attendez encore un chouia et ne faites rien. En clair, faites juste ce que vous avez décidé en faisant mine de s’intéresser aux français. Ça s’appelle le « en même temps du n’importe quoi » une révolution dans le monde de la politique française. Tout ça avec le sourire, une grande humilité, un air intelligent qui sait. Vous emballez tout ça dans un grand sac de merde, vous le balancez à la figure des français et il résultera des éclaboussures nauséeuses.

  3. Quand j’étais ado, il m’arrivait de m’emmerder. J’aurais dû jouer du super sans plomb et du briquet si je comprends bien Olibrius Ier?

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