Petit hommage à Michèle Morgan en photos, inspiré de l’article de Christine Tasin de cette semaine ;
Aller au cinéma pour voir leurs gueules de dégénérées ? Elles peuvent courir les Robin, Gayet, Adjani…
Michèle Morgan, de son vrai nom Simone Roussel, née à Neuilly-sur-Seine le 29 février 1920, est une des stars qui a le mieux illustré le cinéma français des années 40 à 60 et même au-delà, par son élégance, sa classe, la beauté énigmatique de son regard, qui rappelait celui de Garbo, et par son jeu empreint de sensibilité et de retenue.
Michèle Morgan «était la « star » française par excellence (ses yeux ne sont-ils pas célèbres dans le monde entier ?).
A quinze ans, elle débute comme figurante, tout en suivant les cours de René Simon. En 1937, Gribouille, aux côtés de Raimu, la lance immédiatement et en fait une vedette recherchée. Orage, toujours de Marc Allégret, puis Quai des brumes (T’as de beaux yeux, tu sais…), de Carné-Prévert, Les Musiciens du ciel (1939), réalisé par Georges Lacombe, confirment son impact auprès d’un public fidèle.
Après son intermède hollywoodien, pendant la guerre, elle retrouve les studios français pour La Symphonie pastorale (1946, Jean Delannoy) ; le premier Festival de Cannes lui décerne le Grand Prix d’interprétation pour sa composition de l’aveugle. Pendant des années, la place de Michèle Morgan est celle de première Dame de l’écran, avec des films comme Fabiola (1948, Alessandro Blasetti), Les Orgueilleux (1953, Yves Allégret), Les Grandes manœuvres, Le Miroir à deux faces (1958, André Cayatte).
En 1942, fuyant l’Occupation, elle part aux Etats-Unis. Elle y restera jusqu’en 1946, épousera l’acteur américain William Marshall qui lui donnera un fils Mike en 1944.
Star aux soixante-cinq films, héroïne affranchie de l’avant-guerre, symbole érotique d’une époque dominée par la femme fatale, elle achèvera sa carrière dans la douceur d’une vie bourgeoise en peignant pour son seul plaisir. « J’ai toujours incarné l’image d’une femme française dans laquelle on pouvait se retrouver. Je ne me voyais pas en femme de mauvaise vie et, d’ailleurs, personne n’y aurait cru. Surtout pas les femmes qui sont les trois-quarts de mon public« – écrira-t-elle dans ses mémoires. Après avoir divorcé de William Marshall, elle épouse Henri Vidal en 1950. Ils apparaissent ensemble dans plusieurs films, mais ce dernier meurt en 1959 des suites d’une longue maladie et, désormais, Michèle Morgan associera sa vie à celle du cinéaste Gérard Oury jusqu’à la disparition de celui-ci.
A partir de 1960, elle va se faire rare au cinéma, privilégiant le théâtre, la poésie et la peinture qu’elle exerce avec talent depuis de nombreuses années. Elle joue, entre autres pièces, « Chéri » de Colette et rédige trois ouvrages qui s’inspirent de sa carrière d’actrice : « Mes yeux ont vu » (1965), « Avec ces yeux-là » (1977) et « Le Fil bleu » (1993). On la voit encore lumineuse et irrésistible dans « Benjamin ou les Mémoires d’un puceau » de Michel Deville en 1967, puis dans « Le chat et la souris » de Claude Lelouch en 1975 et, enfin, dans « Ils vont tous bien » de Giuseppe Tornatore en 1989. En 1990, elle se retire définitivement pour poursuivre son activité de peintre et aura la douleur de perdre son fils unique Mike Marshall en 2005 et son compagnon Gérard Oury en 2006. Plusieurs récompenses témoignent de son talent d’actrice et de son rôle d’ambassadrice du cinéma français auquel elle s’est employée avec son élégance habituelle : le lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise en 1996 et un César d’honneur à Cannes en 1992. En quelque sorte une carrière exemplaire menée de conserve par une actrice de talent et une femme d’exception.
Elle s’est éteinte le 20 décembre 2016 à Neuilly à l’âge de 96 ans.
Elle avait publié son autobiographie sous le titre : Avec ces yeux-là.
Entretien en 1985 , Michèle Morgan et les jeunes :
Tableau de tous ses films, jusque dans les années 1990. Les images, la distribution de chaque film : http://php88.free.fr/bdff/act.php?ID=490&p=act
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Inoubliable Michèle Morgan…C’était un plaisir de la voir sur grand écran.
Mes deux films préférés : Les Orgueilleux et Le miroir à deux faces. Deux immenses acteurs pour lui donner la réplique : Gérard Philipe et Bourvil.
Pour info, je n’ai mis qu’une fois les pieds dans un cinéma depuis 1990.
C’était pour voir Cristeros
Le cinéma , tout comme la nostalgie, n’est plus ce qu’il était…
Ne pas oublier « Remorques », avec Gabin dans une scène mémorable ainsi que Fortunat avec Bourvil, sur un registre différent mais ou elle crêve l’écran par sa sensibilité. Une méga-star dans les foyers modestes.
Gabin Morgan ,,la magie du cinoche du samedi soir quand j’étais môme ,,le cinéma tel qu’il n’existera plus jamais …
Ah ça oui on en est bien loin…
https://twitter.com/i/status/1579117870591926272
Aucune actrices de la nouvelle génération du cinéma français n’égaleront jamais MIchèle Morgan très grande actrice du cinéma français des années 30, 40 et 50 .
Je trouvais cette comédienne gnan-gnan, soporiphique.
Je ne dis pas ça méchament car je reconnais en même temps qu’elle était une grande artiste.
Ouf ! irremplaçable ! irretrouvable ! Merci
Moi, je ne vais plus cinéma. Je vais au club de tir.
Je regarde devant moi. Je ne réfugie pas dans le passé.Q
Les plus beaux yeux du cinéma se sont éteints un triste jour. Ne restent que les souvenirs. Un cinéma qui n’est pas celui d’aujourd’hui, ce cinéma d’aujourd’hui, empreint de vulgarité, de tape-à-l’œil, de nombrilisme. Je ne regarde plus que les vieux films, surtout en noir et blanc, sur ma tablette ou mon ordinateur. Merci a Jules Ferry, qui se dévoue pour tenir cette rubrique. Merci à lui du fond du coeur, Jules Ferry, le Monsieur Cinéma de RR.
Merci ami Argo mais j’en profite pour lancer un appel : la rubrique est ouverte et chacun peut proposer un article, le sujet est immense.