Pas de culture française, de 1915 à nos jours ? Dernière partie

“Eh Manu, tu descends ? – Pourquoi ? – Parce que tu as dit qu’on n’avait qu’à venir te chercher et que c’est ton destin ! – Mon destin de quoi ? – D’être viré dans deux mois !” En attendant, Manu1er-Lumière-éternelle, j’ai une bonne nouvelle pour toi, ton supplice va prendre fin, j’arrive à la fin de mes articles sur la musique française, et je commence tout de suite avec Erik Satie. Comme pour tous les autres compositeurs, je ne m’intéresserai qu’aux œuvres composées après 1915.

Nous allons donc nous intéresser à son ballet Parade, œuvre collective de commande écrite par Jean Cocteau, costumes rideau de scène et décors de Pablo Picasso. Ce ballet a été écrit pour les ballets russes dirigés par Serge Diaghilev. Surtout n’aie pas peur, mon petit Manu et ne craignez rien Ô mes fidèles lecteurs, mais je vous livre quatre liens, car trois au moins ont une véritable valeur historique, vous allez comprendre pourquoi. Il y a d’abord la version piano à quatre mains jouée par Francis Poulenc et Georges Auric :

 

Le scandale provoqué par Parade au théâtre du Châtelet en ce 18 mai 1917 n’a rien eu à envier à celui du Sacre du Printemps, quatre ans auparavant, on pourra noter une erreur dans la vidéo présentée par Jérémie Rousseau, le Sacre a été créé le 29 mai 1913 et non le 29 mars.

Je laisse à présent la parole à Jean Cocteau et à Claude Samuel :

Et voici une version avec orchestre, bien sage si j’en crois les images vues précédemment avec l’orchestre de l’ORTF !

De 1917, nous passons à 1923 (les musiques sont classées par ordre chronologique) :Arthur Honegger et son mouvement symphonique Pacific 231, consacré à la célèbre locomotive, nostalgie quand tu nous tiens !

 

Difficile d’évoquer la musique du siècle passé sans évoquer le Boléro de Ravel et paradoxalement il est très difficile de parler de cette œuvre unique dans l’histoire de la musique, car il y en beaucoup trop à dire ! Le Boléro est une œuvre de commande, un ballet pour Ida Rubinstein créé le 22 novembre 1928. Cependant, la version de concert telle que nous la connaissons a été créée au Carnegie Hall de New-York le 14 novembre 1929 sous la direction d’Arturo Toscanini. Le succès de cette musique fut planétaire, au grand étonnement de Ravel lui-même ! Le Boléro est conçu en un seul mouvement de 340 mesures, avec deux thèmes A et B, de seize mesures pour chaque et qui sont présentés chacun neuf fois. À sa neuvième et dernière exposition, le thème B s’interrompt à la treizième mesure, pour une modulation en mi majeur avant de revenir sur la tonalité principale du morceau de do majeur. Cette tonalité ne comporte ni dièses ni bémols.Les pianistes en herbe le savent bien, s’ils montent la gamme de do, ils n’utilisent que les touches blanches ! Pour en revenir au Boléro, Ravel lui-même disait que la seul élément de diversité dans cette musique était le crescendo orchestral. La difficulté des chefs est donc de choisir son tempo d’entrée et de s’y tenir et maintenir un crescendo très progressif. Certains sont rapides, d’autres moins. C’est donc trois versions que je vous propose, de 17’22”, 16’28” et 14’18”, laquelle préférez-vous ? Votre avis m’intéresse ! Avant de passer aux liens, une information sur l’orchestration :

Successivement, les versions de Gustavo Dudamel, Andrès Orozco-Estrada et Daniel Barenboim :

Œuvre contemporaine du Boléro, la Symphonie n°3 d’Albert Roussel, mort comme Ravel en 1937, année noire pour la musique, puisque Gershwin aussi décéda cette année-là :

En voici le premier mouvement :

Avant-dernier compositeur proposé, Francis Poulenc :

 

Voici une de ses compositions les plus célèbres, son concerto pour deux pianos : aux claviers, Poulenc lui-même, Jacques Février, à la baguette Georges Prêtre, un document historique !

On termine avec Pierre Boulez, compositeur et chef d’orchestre avec une des compositions les plus célèbres, Le marteau sans maître, d‘après des poèmes de René Char. Cette œuvre, écrite pour voix et six instruments, a été créée le 18 juin 1955 à Baden-Baden.

Bon, je ne vais pas le nier, je ne comprends rien à tout ça, je préfère Boulez comme chef d’orchestre…

Cette dernière partie arrive à sa fin, je sais que je n’ai pas pu citer tout le monde, mais il a bien fallu faire un choix !

Je vais cependant citer un dernier compositeur, Georges Auric (1899 – 1983), auteur entre autres de nombreuses musiques de film si je vous dis “Comment merde, but alors you are french ?”C’est avec Berlioz que nous allons terminer avec un chef qui affirme avec détermination “Je ne veux personne dans la salle pendant que je travaille, je ne veux que Berlioz et moi, voilà !”

 

 

 

 

 

 

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5 Commentaires

  1. “C’est donc trois versions que je vous propose, de 17’22 », 16’28 » et 14’18 », laquelle préférez-vous ? Votre avis m’intéresse !”
    Première version: le tambour trop fort trop longtemps, quelques belles sonorités inattendues / tempo finalement trop lent avec un point culminant (délivrance?) final presque en dépression. On s’ennuie un peu.
    Deuxième version: impressions de ralentissement parfois suivi de reprises du tempo, version un peu scolaire (?), laborieuse parfois avec aussi quelques belles sonorités et virtuosité de certains interprètes solos, le côté envoutant, voire endiablé, possédé du morceau ressort mieux au fur et à mesure de l’exécution, grâce à un crescendo qui donne à l’oeuvre un côté dramatique, vers la fin, l’intensité sonore semble baisser en vue de l’explosion finale (savoir se retenir?): fin assez classique mais honorable.
    Troisième version: tempo d’emblée trop rapide, on n’a pas suffisamment le temps de savourer, de méditer, de ressentir le sens de la musique. Là aussi quelques belles sonorités ponctuant la phrase mélodique. Cette interprétation me fait penser davantage à de la musique de chambre; cela manque de résonance au début, avec une amélioration vers le milieu de l’oeuvre. Cette version me semble plus en phase avec le sens profond de l’oeuvre de Ravel que les deux autres, mais cela est quelque peu gaché par un tempo trop rapide (ce qui est préjudiciable surtout au début du boléro).Le final est endiablé, et évoque une Walpurgisnacht digne de Faust.
    Finalement, mêmes si ces interprétations sont toutes de grande valeur, la meilleure pour moi est la trosième à égalité, peut-être, avec la 2ème.

  2. La culture musicale française de nos jours, c’est Julien Doré,les rappeurs, Stromae, Capéo, etc. Comme on le voit, on touche le fond! Je vais me remettre un petit coup de Gymnopédie de Satie, ça me changera de la fiente actuelle. Heureusement, la musique classique, l’opéra sont à la portée de tous par le biais d’Internet.la décadence est en marche!

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