Les Peul… et l’islam en marche !

Bernard Lugan, spécialiste incontesté de l’Afrique, honni par la gauchitude publie mensuellement un N° de l’Afrique réelle.

Le dernier a pour sujet les Peul, un groupe qui doit comporter entre 40 et 65 millions de personnes et qui couvre plusieurs pays.
Leur nombre est difficile à estimer car sans assise territoriale réelle, sont d’ailleurs désignés sous plusieurs vocables : Foulani, Fulbhés, Fulfulde, Pular, Fellata
La démographie galopante de l’Afrique aidant, les problèmes de territoire se développent. Ainsi au Nigéria avec 220 millions d’habitants (240 hab./km2), les Peul, éleveurs de tradition, s’affrontent aux paysans pour les terres. Les premiers, dénommés Foulani dans ce pays, sont essentiellement musulmans, les paysans généralement chrétiens ! Les agressions des Foulani s’ajoutent, si elles ne s’associent pas, aux attaques de Boko Haram, dans un pays à l’inertie totale de l’Etat si ce n’est complaisance (Président : Muhammadu Bouhari).

L’Afrique Réelle n°141 – Septembre 2021

Sommaire

 Numéro spécial : Les Peul
– La question peul
– Qui sont les Peul ?
– Les Peul, éternels «réfugiés climatiques »
– Le Macina ou l’épicentre de la révolte des Peul
– L’épuration ethnique dans la région des « Trois frontières »
– Quatre siècles d’expansion des Peul
– Quand les jihad peul d’hier expliquent les tensions ethniques d’aujourd’hui
– Nigeria : les Peul à l’avant-garde de l’islamisation

Editorial de Bernard Lugan

Dans son numéro 80 du mois d’août 2016, alors que la « question peul » ne se posait pas encore, l’Afrique Réelle publia un dossier intitulé : « Quand le monde peul s’éveillera, le Sahel s’embrasera ».
Aujourd’hui, ce n’est plus le seul Sahel qui est embrasé par la revendication peul puisque, outre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Tchad et la Centrafrique sont désormais concernés.
Qui sont les Peul ? C’est à cette question qu’est consacré ce numéro spécial de l’Afrique Réelle.
Chassés du Sahara par la péjoration climatique, un phénomène qui débuta il y a 4000 ans, les pasteurs Peul ont, depuis, essaimé dans tout l’ouest africain, suivant le recul des pâturages. Aujourd’hui, en butte à l’hostilité des agriculteurs qui colonisent peu à peu leurs couloirs de transhumance, victimes de la « rapacité de la houe », les Peul ne s’identifient pas aux Etats dans lesquels ils vivent, et que certains ne font que traverser. D’autant plus qu’à l’exception du Nigeria et du Cameroun, la colonisation a inversé le rapport de force précolonial au profit des sédentaires. Après les indépendances, grâce à l’ethno-mathématique électorale, ces derniers héritèrent du pouvoir dont les Peul furent totalement exclus.
L’hostilité qui, dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo et du Bénin, entoure désormais les Peul, vient du fait que leur transhumance se fait depuis un Sahel largement contrôlé par les jihadistes. La crainte des populations et des autorités est donc que des terroristes s’infiltrent parmi les pasteurs.
Cette inquiétude n’est pas infondée. Cherchant à étendre leur zone d’action vers le littoral atlantique, les jihadistes ont en effet besoin d’une assise ethnique. Voilà pourquoi, soufflant sur les braises du ressentiment, ils recrutent des combattants parmi ce peuple de 40 millions de membres dispersé sur 15 pays. Désormais, le risque est grand en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo et au Bénin, dont les régions  de l’extrême septentrion sont englobées dans les zones de nomadisation des Peul. D’autant plus que, depuis deux ou trois décennies, dans tout l’ouest africain, nombre de Peul sans bétail constituent un prolétariat manipulable et prêt à toutes les aventures.
Comme je l’explique dans mon livre Les guerres du Sahel, des origines à nos jours, les Peul se trouvent donc, le plus souvent contre leur gré, placés au cœur de plusieurs conflits hérités de la longue histoire régionale, du temps d’ « avant les Blancs ». Sans leur connaissance, les observateurs et les journalistes sont condamnés à la superficialité des analyses.
Rallumés par le jihadisme et nourris par une suicidaire démographie dont la conséquence est la lutte pour la terre et les pâturages, ces conflits font peser une menace supplémentaire sur la stabilité déjà bien fragile d’une vaste partie de l’Afrique.

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4 Commentaires

  1. Et qui on accuse d’être responsable de la disparition de la faune sauvage (comestibles) en Afrique ? Et oui.. les blancs qui vivent en France car c’est connu, le français mangent du Gnou, de la gazelle, de l’Eléphant et porte de la peau de Lion au boulot…

  2. Leur wokisme musulman peul s’oppose a l’islam d’Abaoud, qui n’est donc pas le vrai islam.
    C.Q.F.D.

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