Illustration : Mona Eltahawy, auteur du pamphlet ci-dessous, paru en 2012 dans le magazine Foreign Policy, intitulé « Pourquoi ils nous haïssent », sous-titré « La véritable guerre contre les femmes au Moyen Orient »
L’islam cancer de l’humanité…
Pour mémoire, première partie : https://resistancerepublicaine.com/2020/12/22/lislam-cancer-de-lhumanite-premiere-partie-ce-nest-pas-une-nebuleuse-mais-lislam-qui-a-tue-a-charlie-hebdo/
Excision, violences domestiques, négation des droits civiques… Certains vous diront que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme.
– A Sanaa, au Yémen, le 21 février 2012 dans un bureau de vote. REUTERS/Ahmed Jadallah –
Il n’y a pas à dorer la pilule. Ils ne nous haïssent pas à cause de nos libertés, comme le voudrait le cliché américain usé post-11-Septembre. Nous n’avons pas de libertés parce qu’ils nous haïssent, comme le dit si puissamment une femme arabe.
Oui: ils nous haïssent. Il faut que cela soit dit.
Un système politique et économique dans son intégralité —qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux— doit être détruit en même temps que les tyrannies plus ostensibles qui étouffent l’avenir de la région. Tant que la colère ne se sera pas déplacée des oppresseurs de nos palais présidentiels aux oppresseurs dans nos rues et nos maisons, notre révolution n’aura pas commencé.
Citez-moi un nom de pays arabe, et je vous réciterai une litanie de mauvais traitements, attisés par un mélange toxique de culture et de religion, que peu semblent vouloir ou pouvoir démêler de peur de blasphémer ou de choquer.
Imaginez… C’est 1.000 fois pire
Quand plus de 90% des femmes mariées en Egypte —y compris ma mère et cinq de ses six sœurs— ont subi une mutilation génitale au nom de la décence, alors sûrement, il est nécessaire que tous, nous blasphémions. Quand les femmes égyptiennes sont soumises à d’humiliants «tests de virginité» uniquement parce qu’elle ont osé prendre la parole, il n’est pas temps de se taire. Quand un article du code pénal dit que si une femme a été battue par son mari «avec de bonnes intentions» aucuns dommages-intérêts exemplaires ne peuvent être demandés, alors au diable le politiquement correct.
Ce que tout cela signifie, c’est que quand on en vient au statut de la femme dans le monde arabe, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensiez. En fait elle est mille fois pire. Même après ces «révolutions», on considère que tout va à peu près pour le mieux dans le meilleur des mondes tant que les femmes restent voilées, prisonnières de leur foyer, qu’on leur refuse la simple mobilité de monter dans leurs propres voitures, qu’elles sont obligées de demander aux hommes la permission de voyager et qu’elles sont incapables de se marier, ou de divorcer, sans la bénédiction d’un mâle responsable d’elles.
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Aucun pays arabe ne figure parmi les 100 premiers du Rapport mondial sur l’inégalité entre les sexes du Forum économique mondial, ce qui place toute la région dans son ensemble parmi les bons derniers de la planète. Pauvres ou riches, nous détestons tous nos femmes.
Eternelles mineures.
L’Arabie saoudite et le Yémen voisins, par exemple, sont peut-être à des années-lumière l’un de l’autre en termes de PIB, mais quatre places seulement les séparent dans l’indice des inégalités, avec le royaume à la 131e position et le Yémen 135e sur 135. Le Maroc, dont la loi «progressiste» sur la famille est si souvent vantée (un rapport de 2005 par des «experts» occidentaux le qualifie «d’exemple pour les pays musulmans visant à l’intégration dans la société moderne») occupe la 129e place; selon le ministère de la Justice marocain, 41.098 filles de moins de 18 ans y ont été mariées en 2010.
On comprend facilement pourquoi le Yémen est le pays le plus mal noté, puisque 55% des femmes y sont illettrées, 79% ne travaillent pas et une seule femme siège au Parlement qui comprend 301 députés. Les abominables reportages sur des fillettes de 12 ans qui meurent en couches n’aident pas à y endiguer la vague des mariages d’enfants. A la place, les manifestations de soutien au mariage des enfants surpassent celles qui s’y opposent, alimentées par les déclarations du clergé claironnant que les opposants à la pédophilie approuvée par l’État sont des apostats car le prophète Mahomet, selon eux, aurait épousé sa deuxième femme Aïcha alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Mais au moins les femmes yéménites ont-elles le droit de conduire. Cela n’a certainement pas mis un terme à leurs innombrables problèmes, mais c’est un symbole de liberté —et un tel symbolisme ne résonne nulle part ailleurs plus fort qu’en Arabie saoudite, où le mariage des enfants est également pratiqué et où les femmes sont d’éternelles mineures quel que soit leur âge ou leur niveau d’études. Les femmes saoudiennes, beaucoup plus nombreuses que les hommes sur les campus des universités, en sont pourtant réduites à regarder des hommes bien moins qualifiés qu’elles contrôler tous les aspects de leur vie.
Oui, l’Arabie saoudite, où la rescapée d’un viol collectif a été condamnée à de la prison pour avoir accepté de monter dans une voiture sans membre masculin de sa famille, et qui a dû recourir à la grâce royale; l’Arabie saoudite, où une femme qui bravé l’interdiction de conduire a été condamnée à 10 coups de fouets et a elle aussi dû implorer la grâce royale; l’Arabie saoudite, où les femmes n’ont toujours pas le droit ni de voter, ni de se présenter aux élections, et où un décret royal promettant de leur accorder le droit de vote pour des élections locales presque totalement symboliques en —vous allez rire— 2015 est considéré comme un «progrès».
Pourquoi nous haïssent-ils?
La situation est tellement déplorable pour les femmes en Arabie saoudite que ces minuscules cadeaux paternalistes sont accueillis avec ravissement et que le monarque qui les octroie, le roi Abdallah, est salué comme un «réformateur» —même par ceux qui devraient avoir un peu plus de jugeote, comme Newsweek, qui en 2010 l’a fait figurer parmi les 11 dirigeants mondiaux les plus respectés.
Vous voulez savoir à quel point la situation y est navrante? La réaction du «réformateur» aux révolutions qui ont surgi dans toute la région a été d’engourdir son peuple à coups de davantage de subsides gouvernementaux —notamment à destination des fanatiques salafistes de qui la famille royale saoudienne tient sa légitimité. Le roi Abdallah a 87 ans. Attendez de voir le prochain sur la liste, le prince Nayef, un homme tout droit sorti du Moyen-Age. Sa misogynie et son fanatisme donnent au roi Abdallah des airs de Susan B. Anthony.
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Alors pourquoi nous haïssent-ils? En grande partie pour une histoire de sexe, ou plus précisément d’hymen.
«La raison pour laquelle les extrémistes s’acharnent toujours sur les femmes reste un mystère pour moi», a récemment regretté la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. «Mais ils semblent tous le faire. Peu importe le pays où ils vivent ou la religion qu’ils revendiquent. Ils veulent contrôler les femmes.» (Et pourtant Clinton représente une administration qui soutient ouvertement beaucoup de ces despotes misogynes.)
Si ces régimes exercent un tel contrôle, c’est souvent par conviction que dans le cas contraire, une femme n’est jamais qu’à quelques degrés de la nymphomanie. Voyez Youssef al-Qaradawi, le religieux populaire et animateur de télévision sur Al Jazeera, conservateur de longue date, qui a développé un penchant étonnant pour les révolutions du monde arabe —une fois qu’elles avaient commencé, bien entendu— car il avait compris sans doute que celles-ci allaient éliminer les tyrans qui avaient tourmenté et opprimé à la fois lui et le mouvement des Frères musulmans dont il est issu.
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L’Insatiable Tentatrice
Je pourrais vous trouver une foule de cinglés débitant des laïus sur l’Insatiable Femme Tentatrice, mais je vais rester grand public avec Qaradawi, qui est suivi par un vaste auditoire sur les chaînes satellites et hors antenne. Bien qu’il affirme que la mutilation génitale des femmes (qu’il appelle la «circoncision», euphémisme courant qui tente de mettre cette pratique sur le même plan que la circoncision masculine) n’est pas «obligatoire», vous trouverez également cette inestimable observation dans un de ses livres: «Personnellement, je soutiens cette pratique vu les circonstances du monde moderne. Quiconque estime que la circoncision est le meilleur moyen de protéger ses filles devrait le faire», y a-t-il écrit, en ajoutant:
«L’opinion modérée favorise la pratique de la circoncision pour diminuer la tentation.»
Donc même chez les «modérés», les organes génitaux sont mutilés pour s’assurer que leur désir garde les lèvres cousues —cet hilarant jeu de mot est intentionnel bien sûr. Qaradawi a depuis émis une fatwa contre la mutilation génitale féminine, mais personne ne s’étonne que quand l’Egypte a interdit la pratique en 2008, certains législateurs des Frère musulmans se soient opposés à la loi. Et c’est toujours le cas —y compris une éminente députée, appelée Azza al-Garf.
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Pourtant ce sont bien les hommes qui n’arrivent pas à se contrôler dans les rues, où, du Maroc au Yémen, le harcèlement sexuel est endémique, et c’est à cause des hommes que tant de femmes sont encouragées à se voiler. Au Caire, un wagon de métro est réservé aux femmes pour nous protéger des mains baladeuses et de pire encore; d’innombrables centres commerciaux saoudiens sont réservés aux familles, interdisant l’accès aux hommes seuls s’ils ne produisent pas la femme requise pour les accompagner.
Nous entendons souvent que les économies défaillantes du monde arabe empêchent de nombreux hommes de pouvoir se marier, et certains utilisent cet argument pour expliquer la hausse du niveau de harcèlement sexuel dans les rues. Un sondage de 2008 de l’Egyptian Center for Women’s Rights révèle que plus de 80% des Egyptiennes déclarent avoir subi un harcèlement sexuel et plus de 60% des hommes admettent le pratiquer. En revanche, rien sur la manière dont un mariage plus tardif peut affecter les femmes. Les femmes ont-elles des besoins sexuels ou non? Apparemment, le monde arabe n’en est qu’à ses balbutiements en termes de rudiments de biologie humaine.
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La vénération d’un Dieu misogyne
C’est là qu’intervient l’appel à la prière et la sublimation par la religion que Rifaat introduit si brillamment dans son récit. Tout comme les religieux nommés par le régime bercent les pauvres avec des promesses de justice —et de vierges nubiles— dans l’au-delà au lieu de reconnaître la corruption et le népotisme du dictateur dans cette vie, de même les femmes sont réduites au silence par une association mortelle d’hommes qui les détestent tout en leur affirmant que Dieu est fermement de leur côté, à eux.
Je reviens à l’Arabie saoudite, et pas seulement parce quand j’ai rencontré ce pays à l’âge de 15 ans, le traumatisme m’a propulsée dans le féminisme —il n’y a pas d’autre moyen de le décrire— mais parce que le royaume assume ouvertement sa vénération d’un Dieu misogyne et qu’il n’a jamais à en payer les conséquences, grâce à son maudit double avantage d’avoir du pétrole et d’abriter les deux sites les plus sacrés de l’islam, la Mecque et Médine.
A l’époque —dans les années 1980 et 1990— comme aujourd’hui, les religieux qui passaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes et leurs orifices, et surtout par ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais la fois où j’ai entendu que si un bébé mâle vous urinait dessus, vous pouviez garder vos vêtements pour prier, alors que si c’était une fille, il fallait vous changer.
Mais qu’est-ce qui pouvait bien vous rendre impur dans l’urine de fillette? m’étais-je demandé.
La haine des femmes.
Voulez-vous savoir à quel point l’Arabie saoudite déteste les femmes? Au point que 15 filles sont mortes dans l’incendie de leur école à la Mecque en 2002, quand la «police des mœurs» les a empêchées de fuir le bâtiment en feu —et empêché les pompiers de les secourir— parce qu’elles ne portaient pas les voiles et les manteaux obligatoires en public. Et il n’y a eu aucune conséquence. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. L’unique concession faite à l’horreur par Abdallah, le prince royal de l’époque, a été de soustraire l’éducation des filles aux fanatiques salafistes qui ont néanmoins réussi à maintenir largement leur main de fer sur le système éducatif du royaume.
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Haine en Arabie saoudite, haine en Tunisie, haine en Libye…
Il ne s’agit pas là d’un phénomène exclusivement saoudien, d’une curiosité odieuse dans ce désert riche et isolé. La haine islamiste des femmes se consume ardemment dans toute la région —aujourd’hui plus que jamais.
Au Koweït, où pendant des années les islamistes ont combattu le droit de vote des femmes, ceux-ci ont harcelé les quatre femmes qui avaient réussi à accéder au parlement, exigeant que les deux qui ne couvraient pas leurs cheveux portent des hijabs. Quand le parlement koweitien a été dissout en décembre dernier, un député islamiste a exigé que la nouvelle chambre —où ne siégeait plus la moindre femme— discute cette loi sur «la tenue décente.»
En Tunisie, longtemps considérée comme ce qui se rapprochait le plus d’un exemple de tolérance à suivre dans la région, les femmes ont retenu leur respiration à l’automne dernier quand le parti islamiste Ennahda a remporté la majorité des voix lors des élections de l’Assemblée constituante. Les dirigeants du parti se sont engagés à respecter le Code du statut personnel de 1956, qui déclare «le principe d’égalité entre hommes et femmes» en tant que citoyens et interdit la polygamie. Mais des enseignantes d’université et des étudiantes se sont plaintes depuis d’avoir subi des agressions et des intimidations de la part d’islamistes parce qu’elles ne portaient pas de hijabs, tandis que de nombreux activistes du droit des femmes se demandent comment des débats sur la loi islamiste vont réellement affecter la loi réelle sous laquelle elles devront vivre dans la Tunisie post-révolution.
En Libye, la première chose que le chef du gouvernement par intérim, Moustafa Abdel Jalil, promit de faire fut de lever les restrictions du tyran mort concernant la polygamie. Avant d’imaginer Mouammar al-Kadhafi comme un féministe, souvenez-vous que sous son règne, les filles et les femmes qui avaient survécu à des agressions sexuelles ou étaient soupçonnées de «crimes moraux» étaient jetées dans des «centres de réhabilitation sociale», des prisons en réalité, d’où elles ne pouvaient sortir tant qu’un homme n’acceptait pas de les épouser ou que leurs familles ne les reprenaient pas.
Et puis il y a l’Egypte, où moins d’un mois après le retrait du président Hosni Moubarak, la junte militaire qui le remplaçait, officiellement pour «protéger la révolution», nous a involontairement rappelé les deux révolutions dont nous, les femmes, avons besoin.
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Même la voix est une tentation
Après avoir débarrassé la place Tahrir des manifestants, l’armée a arrêté des dizaines d’activistes, hommes et femmes. Les tyrans oppriment, battent et torturent tout le monde. Ça nous le savons. Mais ces officiers réservent les «tests de virginité» aux activistes femmes: un viol sous la forme d’un médecin qui insère ses doigts dans le vagin à la recherche de l’hymen (le médecin a été poursuivi et finalement acquitté en mars).
Quel espoir peut-il y avoir pour les femmes dans le nouveau parlement égyptien, dominé comme il l’est par des hommes bloqués au VIIe siècle? Un quart de ces sièges parlementaires sont désormais occupés par des salafistes, qui estiment que singer les us et coutumes de l’époque du prophète Mahomet est une prescription appropriée à la vie moderne. A l’automne dernier, en présentant des candidates aux élections [parce que la législation l’y obligeait], le parti salafiste égyptien Al-Nour a remplacé le visage de chaque femme par une fleur. Les femmes ne doivent être ni vues, ni entendues —même leur voix est une tentation— elles siègent donc au parlement égyptien, couvertes de noir des pieds à la tête et toujours absolument muettes.
Et nous sommes au beau milieu d’une révolution en Egypte! C’est une révolution au cours de laquelle des femmes sont mortes, ont été battues, mitraillées et agressées sexuellement en luttant aux côtés des hommes pour débarrasser notre pays de ce patriarche majuscule —Moubarak— et pourtant tant de patriarches minuscules nous oppriment encore.
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Les Frères musulmans, avec presque la moitié de tous les sièges de notre nouveau parlement révolutionnaire, ne croient pas que les femmes (ou les chrétiens d’ailleurs) puissent être présidentes. Celle qui dirige le «comité des femmes» du parti politique des Frères musulmans a récemment déclaré que les femmes ne devraient ni défiler ni manifester car il est plus «digne» de laisser leurs maris et leurs frères le faire pour elles.
La haine des femmes va loin dans la société égyptienne. Celles d’entre nous qui ont défilé et manifesté ont dû négocier un champ de mines d’agressions sexuelles commises à la fois par le régime et ses laquais, et, malheureusement, parfois par ceux qui font la révolution à nos côtés.
Celui qui a décidé ainsi n’a jamais été une femme
Le jour de novembre où j’ai été victime d’une agression sexuelle dans la rue Mohamed Mahmoud près de la place Tahrir, par au moins quatre membres de la police anti-émeutes égyptienne, j’avais d’abord été pelotée par un homme sur la place même. Alors que nous dénonçons avec empressement les agressions commises par le régime, quand nous nous faisons violenter par des civils comme nous, nous imaginons immédiatement que ce sont des agents du régime ou des voyous car nous ne voulons pas ternir l’image de la révolution.
Quelles solutions?
D’abord, arrêtons de faire semblant. Reconnaissons la haine pour ce qu’elle est. Résistons au relativisme culturel et sachons que même dans des pays qui connaissent des révolutions et des soulèvements, les femmes resteront toujours la cinquième roue du carrosse. On vous dira —à vous, le monde extérieur— que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme. Les soulèvements arabes ont peut-être été déclenchés par un homme arabe —Mohamed Bouazizi, le vendeur des rues tunisiens qui s’est brûlé vif par désespoir— mais ils seront terminés par les femmes arabes.
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N’attendons pas que nos Bouazizi meurent
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Amina Filali —la jeune Marocaine de 16 ans qui s’est empoisonnée après avoir été forcée à épouser son violeur, qui la battait— est notre Bouazizi. Salwa el-Husseini, la première femme égyptienne à s’ériger publiquement contre les «tests de virginité»; Samira Ibrahim, la première à être allée devant les tribunaux; et Rasha Abdel Rahman, qui a témoigné à ses côtés —elles sont nos Bouazizi. Il ne faut pas attendre qu’elles meurent pour le devenir. Manal al-Sharif, qui a passé neuf jours en prison pour avoir enfreint la loi de son pays interdisant aux femmes de conduire, est la Bouazizi d’Arabie saoudite. Elle est à elle seule une force révolutionnaire qui s’oppose à un océan de misogynie.
Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne sont pas accompagnées de révolutions de la pensée —des révolutions sociales, sexuelles et culturelles qui renverseront les Moubarak dans nos esprits autant que dans nos chambres à coucher.
«Vous savez pourquoi ils nous ont soumises à des tests de virginité?», m’a demandé Samira Ibrahim après que nous avons défilé des heures en l’honneur de la journée internationale de la femme au Caire le 8 mars.
«Ils veulent nous faire taire; ils veulent chasser les femmes pour qu’elles retournent à la maison. Mais nous ne bougerons pas.»
Nous ne nous réduisons pas à nos foulards et à nos hymens. Ecoutez celles d’entre nous qui se battent. Amplifiez les voix de la région et regardez de près la haine dans ses yeux. Il y eut un temps où être islamiste était la position politique la plus vulnérable en Égypte et en Tunisie. Sachez qu’aujourd’hui, ce pourrait bien être celle de la femme. Comme ça l’a toujours été.
Mona Eltahawy
Traduit par Bérengère Viennot
L’AUTEUR
Mona Eltahawy est une éditorialiste égypto-américaine. En novembre 2011, la police égyptienne l’a frappée, lui cassant le bras gauche et la main droite, et l’a agressée sexuellement. Elle a été détenue par le ministère de
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L’obscurantisme dans toute sa splendeur. Ces gens-là sont des arriérés, des types à la doctrine sanguinaire et moyenâgeuse! Pour à adhérer à ce type de pensées, il faut être lobotomisé!
Lire je parirais et non je parlerais
Ne croyez vous donc pas
En regardant le globe
Que l’on a bien le droit
D’être islamophobe
Bien sûr cela est loin
Ce n’est pas pour la France
Cela mérite bien
Toute notre indifférence
Je parierais pourtant
Qu’un imam il y aura
Quand nous serons musulmans
Pour vouloir la charia
l’islam est le dogme de l’homme pour l’homme,
mais nous, en occident quand nous disons homme, il s’agit de l’espèce humaine,
mais chez eux l’homme se limite au Mâle,
l’islam est le dogme qui assure par tous les moyens le pouvoir du Mâle sur toutes les autres espèces.
Islam c’est le MAL appliqué par le mâle
Ce que vous dites, s’applique dans la vie courante. Au Bangladesh, quand j’y habitais, en 1973 – 1974, jamais je ne voyais une femme marcher seule dans la rue. Elles étaient toujours à plusieurs, rarement à pied, le plus souvent en rickshaw ou en voiturette à cheval. Là-bas, elles portaient des saris.
Par contre, dans les quartiers pauvres de Dhaka (et il y en a en masse, encore plus maintenant que cette ville s’est agrandie d’une façon incroyable, je ne la reconnaissais plus à mon dernier voyage), les femmes ne sortent souvent pas de chez elles, restent dans un taudis où une famille pleine d’enfants s’empile dans la pièce enfumée d’une maison insalubre dans des ruelles inondées pendant la mousson.
La vie de ces femmes est une vie de soumission au mari qu’elles ont dû épouser et de dévouement aux enfants qu’elles ont mis au monde dans des conditions le plus souvent épouvantables.
Exactement, j’ai vécu à Dhaka.
C’était possible lors de mon séjour en 1973/1974. Mon fils aîné avait un an et demi, l’autre deux mois et l’enfant était très malade J’ai lutté pendant cinq ans pour lui donner une bonne santé. J’adore mes deux enfants, ils sont toute ma vie.
Je suis retournée deux fois au Bangladesh pour leur montrer leur pays d’origine. Nous avons été très bien accueillis. C’est un peuple très gentil, très gai malgré la rudesse de la vie là-bas.
J’ai vécu dans un pays musulman, j’y ai vu des horreurs où les femmes étaient toujours les victimes.. J’ai adopté (possible à cette époque-là mais plus maintenant) deux enfants abandonnés à cause de l’intolérance de cette religion. Mes fils ont presque 50 ans maintenant et je pense avec amour et admiration à ces mères, à ces femmes qui les ont mis au monde, ces mères-courage qui ont tout fait pour leur enfant en se sacrifiant pour donner à leur bébé un meilleur avenir. La « mécréante » que je suis, a su élever avec amour ces deux petits garçons, ce que leurs propres mères obligées de les abandonner n’a pas pu faire. Ces deux femmes sont dans mon coeur et, sans les connaître, je pense souvent à elles.
@Jiji
J’ai lu quelque part que la religion musulmane interdisait l’adoption. Si c’est vrai, que deviennent les enfants abandonnés ou les orphelins dans ces pays ?
Cher François, Vous avez raison pour les mécréants en tous cas mais peut-être pas pour les musulmans. Je ne pense pas me tromper en disant que les musulmans peuvent adopter des enfants musulmans. J »ai connu mes deux fils en 1973 – 1974 lors d’une mutation dans une ambassade. A cette époque, l’orphelinat de Mère Teresa accueillait tous les enfants abandonnés de toutes les religions et leur sauvait la vie. J’ai vu le travail admirable de ces femmes dévouées jour et nuit à aider, à sauver ces enfants sous-alimentés, seuls au monde et à leur donner le maximum d’amour. Mais un orphelinat ne remplacera jamais une mère.
L’orphelinat a été chassé par l’Islam, elles ont dû se réfugier dans un autre pays qui les a accueillies, elles et tous les petits.
A cette époque, en 1973 – 1974, le gouvernement de ce pays acceptait l’adoption par des étrangers, mais peu après, cela s’est durci, ce n’était plus possible. Ils préféraient que ces petits errent en mendiant dans les rues ou soient esclaves dans des usines. J’ai vécu là-bas des choses affreusement tristes, une femme a voulu me donner son bébé pour que je l’élève, une autre qui n’avait rien pour nourrir son enfant, avait parcouru des kilomètres pour atteindre un hôpital pour enfants sous-alimentés où j’aidais bénévolement, l’enfant qui n’avait pas eu de lait depuis sa venue au monde est mort dans mes bras. J’ai vécu l’horreur.
Tout cela marque à vie.
Mes deux fils ont maintenant leur famille, je suis arrière-grand-mère !!! Pourquoi tant de fanatisme tant de choses horribles au nom d’une religion si Dieu est Paix et Amour ?
Merci pour votre témoignage
Merci, chère Christie pour votre remerciement. J’ai eu la chance, dans ma vie, de fouler le sol de 28 pays et de vivre dans certains. Cela permet de comparer et de voir la chance que nous avons de vivre dans un si beau pays que le nôtre. Gardons-le précieusement, gardons notre Patrie.
Bravo Jiji pour votre humanité !
En réponse à Jiji.
En cherchant un peu, effectivement, l’adoption est permise en islam mais pas à la manière occidentale. L’adopté garde son patronyme et n’hérite pas automatiquement. De plus, les « tuteurs » s’engagent à lui donner une bonne éducation religieuse…
Un non-musulman ne pourra pas donc pas adopter un musulman…
J’imagine que c’était possible dans les années 70 puis impossible avec la réislamisation progressive des sociétés musulmanes. Peut-être étiez-vous au Bangladesh…
http://www.lecalame.info/?q=node%2F8534
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kafala
Merci pour la documentation que vous m’envoyez. En 1973 et 1974, les autorités responsables des adoptions ne prenaient pas en compte la religion des parents de pays étrangers, candidats à l’adoption mais beaucoup plus le statut social.
Retournée en Europe, j’ai dû faire les démarches pour des adoptions plénières, ce qui n’a posé aucune difficulté.
Merci François pour votre réponse et pour les documents.
Lorsque j’étais au Maroc, en 1963-1972, l’adoption d’un enfant musulman par des non-musulmans était impossible. L’interdiction de l’adoption, même entre musulmans, date de momo lorsque ce dernier a vu la femme de son fils adoptif dans une tenue affriolante et qu’il la voulait absolument. Mais la tradition locale interdisait rigoureusement qu’il se marie avec la femme d’un membre de sa famille. Il a donc inventé une sourate pour condamner cette tradition et lui permettre de réaliser ses désirs (le fils adoptif a répudié sa femme et momo l’a épousée, bien qu’il ait déjà plusieurs femmes à sa disposition). Un enfant adopté n’est plus un membre de la famille, il a fallu faire preuve d’inventivité hypocrite pour contourner cette interdiction.
La sourate concernée fait partie d’un ensemble de sourates dites opportunistes, c’est à dire qu’elles ont été inventées et sont arrivées à point pour permettre à momo de faire ce qu’il voulait à ce moment là alors que c’était interdit. Et malgré tout, il y a des abrutis par le bourrage de crâne pour vénérer ce faux jeton roublard. Mais il est interdit de réfléchir car réfléchir, c’est douter, c’est un péché impardonnable. Il faut croire tout ce qui a été dit et est écrit dans la confiance totale.
Mais la peur de la secte satanique, nique, nique, alors les soumises se sentent pénétrées par la révélation du prophète. Le sadomasochisme domine. C’est la prostituée qui insulte l’homme qui a cru la sauver en bourrant le pif du macro qui la tabassait. Les femmes islamisées, reçoivent leurs tabassées comme un rituel merveilleux les rapprochant du paradis d’Allah. Les femmes les plus battues seront promues vierges, récompense ultime pour les coupeur de tête du grand miséricordieux akbar.
Et pourtant si vous saviez la haine de ces femmes musulmanes, voilées ou en niqab, contre les chrétiens et tous les blancs en général et certaine sont même pire que leur hommes. Alors leur combat, j’en ai rien à cirer.
Je vous comprends totalement !!! J’en ai fait souvent les frais !
Votre commentaire met en relief ce paradoxe. Beaucoup de musulmanes voilées ou en niqab et parfois pire, lesquelles sont elles-mêmes en quelque sorte les dhimmis de leurs compagnons, éprouvent une haine qu’elles craignent de moins en moins aujourd’hui de nous témoigner.
Autre paradoxe, si je ne me trompe, est que leur religion enseigne que les hommes mourant lors d’un djihad de conquête territoriale armée ont droit de l’autre côté du miroire à des d’ébats voluptueux avec 72 vierges , alors que je n’ai jamais entendu parler d’une équivalence de moments enivrants avec des mâles beaux et virils pour les moukères ayant bien révéré le « Créateur Divin » de leur vivant. Rien que cela devrait ne devrait-il pas interpeller la moukère moyenne – surtout non excisée?
oui @Christian Jour, tu as bien raison.
Les belphégor sont remplies de haine vis à vis des chrétiens ou d’autres femmes musulmanes qui voudraient s’émanciper,
la femme de l’article est archi-minoritaire dans le monde musulman,
si ce n’était pas le cas, la société musulmane aurait évolué depuis longtemps
des Belphégor Hallal qui ne portent pas de string ni de soutifs
pour être des niqabées niquées de suite …
par leurs boucs au QI de chèvre ! Mmmééééééééééhhhhh
les mêmes fantômettes Hallal que l’avocat Hallal des barbus de l’iSSlam a défendu
Me JL Brochen celui qui s’est pacsé à l’hôtel de ville de Lille de sa Titine Aubry
Bonjour,
Merci de nous avoir fait connaître ce texte, Edmond.
L’impudence des musulmans est sans borne.
Une anecdote.
Un matin, je lis un article de mon journal qui m’explique que les femmes sont interdites de salon du livre, en Arabie Saoudite.
L’après-midi, je vais au salon du livre de Paris, je me trouve face à un stand, financé par les Saoudiens, avec force femmes voilées sur le stand !
Ha ha ha, merci Antiislam pour cette bonne anecdote! Quelles bande de faux-culs !
Pourriez-vous nous expliquer un défaut qu’ils n’ont pas?
Perso, je pense qu’ils ont été inventés par un copain à Belzébuth-macrotte Pour nous éviter de craindre l’enfer, vu que nous testons chaque jour.
L’islamerde a été inventé pour que les niais et cons de muzz mâles puissent tirer leur coup c’est tout, sinon faudrait qu’ils les violent pour pouvoir niquer !
Alors, pensez donc, cette croyance immonde installe ses lois liberticides pour rendre les femmes soumises aux 99% de mochetés mâles islamistes !!!
C’est simplement pour qu’ils se sentent supérieurs ces connards mais surtout pour ne pas les laisser crever puceaux, parce que,
(la honte là !) …
Selon Meinkorampf, la femme n’est utile que pour se vider et passer devant l’âne pour tester les mines du sentier de chèvres….
Une fille (ou une femme) qui déclare avoir été violée sans la confirmation de quatre témoins hommes est coupable d’adultère et condamnée à mort par lapidation.
En Somalie, une gamine de treize ans, Aïcha Duhulow, violée par trois hommes en octobre 2009 avait eu la naïveté de porter plainte. Les violeurs n’ont pas été inquiétés mais la victime ligotée a été enterrée debout jusqu’aux épaules au milieu d’un stade puis lapidée le 17 octobre malgré tous les efforts de son père pour la sauver (50 intégristes jetant des pierres, 1000 spectateurs). Depuis cela, aucune plainte pour viol !! (Les violeurs font ce qu’ils veulent).
Des lapidations pour adultère ont eu lieu aussi dans d’autres pays.
Et prochainement en Francabia…
Ça c’est sur, j’en connais déjà une qui va soigneusement lire l’article… Notre amie Samia !
Eh oui ! Je remercie d’ailleurs Edmond pour nous avoir fait partager ce texte criant de vérité.