Petite histoire d’un grand séducteur

Image de notre grand séducteur… ah oui, moi aussi je hisse le drapeau français !

Je n’ai trouvé que trois œuvres musicales qui nous parlent de Don Juan, dues à Mozart, Gluck et Richard Strauss. À tout seigneur, tout honneur et on commence par Mozart. Don Giovanni est un de ses opéras les plus célèbres, adapté au cinéma par Joseph Losey en 1979. L’œuvre fut créée à Prague le 29 octobre 1787. C’est Lorenzo da Ponte qui a conçu le livret. Don Giovanni a été écrit en langue italienne, du genre dramma giocoso (drame joyeux). L’œuvre mêle ainsi des éléments dramatiques à d’autres presque loufoques, à l’instar de la pièce de Molière. En voici un exemple « Qui est mort, vous ou le vieux ? » On voit bien que Leporello tente de donner des leçons de moralité à son maître, mais sans insister pour éviter les ennuis :

Tout naturellement, nous allons commencer par l’ouverture et c’est donc tout naturellement à Prague que nous allons nous rendre :

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Je vais rester avec Mozart avec des airs que j’ai sélectionnés pour leurs sous-titres. On commence avec l’air du catalogue, autre moment comique :

Air de Donna Elvira, à présent, nouveau mélange de drame et de comédie, Don Giovanni qui ne reconnaît pas sa propre femme…et qui n’est pas vraiment courageux !

Là ci darem la mano, par courtoisie je ne ferai pas de commentaires sur la coiffure de Zerlina !

Tiens, si on passait à Chopin ?

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Retour à Mozart avec l’air du champagne :

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Et on va terminer avec l’air du Commandeur, cette mise en scène fait froid dans le dos !

C’est le 17 octobre 1761 qu’eut lieu à Vienne la création du ballet Don Juan de Gluck, basé sur la pièce Dom Juan ou le festin de pierre de Molière :

Impossible de faire l’impasse sur le Don Juan de Richard Strauss ! Ce poème symphonique a été créé à Weimar le 11 novembre 1889, le compositeur venait d’atteindre ses 25 ans. Dans un premier temps, j’avais choisi la version donnée par l’orchestre philharmonique de Radio France, mais la mise en image n’est pas terrible, visiblement le réalisateur ne connaissait pas la partition, cependant j’en ai extrait ce commentaire :

« En octobre 1885, Richard Strauss devient l’assistant du chef d’orchestre Hans von Bülow à Meiningen. S’il n’occupe ce poste que six mois, c’est pourtant durant cette période qu’il change d’orientation esthétique : jusqu’alors admirateur de Brahms, il rallie le camp de la « Nouvelle école allemande » incarnée par Liszt et Wagner, et se lance bientôt dans la composition d’œuvres à programme. Aus Italien (1886) et Macbeth (1887-1888, révisé en 1891) lui servent de galop d’essai. En 1889, Don Juan s’impose comme son premier accomplissement dans le domaine du poème symphonique. Strauss ne s’inspire pas de la pièce de Tirso de Molina, ni de celle de Molière, pas plus que du poème inachevé de Byron. Son Don Juan, c’est celui de Nikolaus Lenau, auteur en 1844 d’un poème dramatique resté lui aussi inachevé. En quête du plaisir charnel dont il espère ne jamais épuiser la jouissance, le séducteur est toutefois capable d’amour véritable, comme de repentir. « Comme chaque beauté est unique en ce monde, tel est aussi l’amour qui s’y complaît. En route et partons pour des victoires toujours nouvelles, tant que palpiteront les ardentes pulsations de ma jeunesse ! », s’exalte le héros de Lenau (ici dans la traduction de Walter Thomas). Ces lignes font partie des trois extraits que Strauss cite au début de sa partition. Mais Don Juan finit par éprouver la satiété qu’il redoutait, et se laisse donc tuer par le fils du Commandeur. « Peut-être un éclair, venu de hauteurs que j’ai dédaignées, a-t-il mortellement atteint ma puissance d’amour, et pour moi subitement le monde devenu désert s’est couvert de ténèbres. Peut-être aussi que non… la matière inflammable est consumée, et le foyer devient froid et sombre. » Strauss choisit de refermer son épigraphe sur ces lignes. Bien qu’il n’ait pas cherché à transposer toutes les étapes de l’intrigue, il en évoque la trajectoire générale. Bravaches et conquérants, les motifs associés au personnage de Don Juan s’élancent sur des motifs ascendants et cravachent d’impétueux rythmes pointés. L’évocation des scènes de séduction motive des épisodes au lyrisme ardent, tandis que le hautbois candide et cantabile incarne l’une des futures victimes du héros. Une accalmie accompagnée de couleurs plus sombres, d’harmonies indécises, interrompt une première fois la frénésie hédoniste du chevalier. Don Juan se relève vaillamment, mais un léger alanguissement trahit l’irruption du doute, confirmée par une seconde rupture, brutale. Le matériau se dissout dans une atmosphère mystérieuse et funèbre, tandis que le séducteur exhale son dernier souffle. »

Place aux jeunes avec l’orchestre du Tyrol du Sud :

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Voilà la partition de Don Juan :

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CELA N’A RIEN À VOIR, MAIS ÇA REMONTE LE MORAL EN CES TEMPS TROUBLÉS :

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2 Commentaires

  1. Bonjour Filoxe, heureux de te retrouver et merci pour cet article qui est d’actualité car bientôt tous nos politiques vereux vont essayer de nous séduire avec des arguments tout aussi vils que l’invité du festin de pierre. Je me souviens aussi que Liszt a fait des variations sur des thèmes tirés de l’opéra de Mazart et Tchaïkovski une melodie est consacrée à Don juan et l’opera d’un compositeur baroque italien d’opéra dit « bouffe » complètement oublié: Giuseppe Gazzaniga, composé la même année que celui de Mozart. Il existe peut-être d’autres oueuvres mais je ne les connais pas. Pour ceux que cela intéresse j’ai trouvé une video de l’opéra de Gazzaniga. Voir le lien. Bonne fin de semaine.
    https://youtu.be/-_h3kg0qhHo?feature=shared

  2. Merci Filoxe. Je me suis réveillé en colère après avoir entendu que Bayrou veut faire payer les dégâts des émeutes aux assurés. La musique adoucit les moeurs ? Pas chez moi en tout cas. Ministre de l’intérieur, je ferais parler la poudre. Et tant pis pour les éclaboussures.