Place Saint-Pierre, à Rome. En haut : le château Saint-Ange
Les différents contributeurs de RR ont évoqué la disparition du pape ainsi que son bilan et je n’y reviendrai pas car la priorité reste la musique.
Cependant ce sera, au cours de cet article et du suivant, l’occasion de s’intéresser à divers Requiem. Je vais commencer par les trois qui sans contexte sont sur le podium, Mozart, Verdi et Fauré. Un point commun entre ces trois œuvres : je les ai toutes chantées, avec mon papa et ma maman !
Pour respecter l’ordre chronologique, je vais commencer par Mozart. Son Requiem a été inachevé, le compositeur étant plus préoccupé par son ultime opéra La flûte enchantée. Et pour toutes les personnes qui ont vu le film Amadeus, Salieri n’a jamais commandé l’œuvre et n’a jamais secondé Mozart pendant l’écriture du Requiem. C’est un élève de Mozart, Süssmayer, qui a repris le flambeau. Connaissant ses propres limites, Süssmayer a astucieusement repris le thème du Kyrie pour la conclusion. Certaines faiblesses sont cependant évidentes, je pense notamment au Sanctus, très scolaire voire carrément pompier, l’insupportable Hosanna !
C’est en 1973 que j’ai chanté pour la première fois le Requiem de Mozart avec Paul Kuentz et…papa et maman ! Voici la version Karl Böhm de 1971 :
Vers la fin des années 40, à Angers, mes parents faisaient partie d’une chorale affiliée aux Jeunesses Musicales de France. À ce titre, ils ont abordé de « grosses machines », comme La Damnation de Faust de Berlioz et Le Requiem de Verdi. À partir de là j’ai toujours rêvé de pouvoir les chanter de mon côté. Pour Berlioz mon vœu a été exaucé en 1983 avec les chœurs et l’orchestre des Pays de Loire placés sous la direction de Marc Soustrot. Il a fallu attendre juillet 2001 alors que je résidais…à Saint-Martin ! Mais revenu dans l’Hexagone pour les vacances scolaires, j’ai appris que mes parents devaient effectuer une tournée musicale en Bretagne et dans la Nièvre pour chanter le Requiem de Verdi avec Paul Kuentz et j’ai eu la permission du chef de faire partie du chœur :
J’ai répété avec mon père à la maison pour être à peu près au point. Le Requiem de Verdi n’est pas très difficile, à l’exception du double chœur dans le Sanctus et de la fugue du Libera me. Dans le premier cas, je ne suis jamais arrivé à vraiment savoir si j’étais dans le chœur 1 ou 2. Quant à la fugue, je n’ai jamais réussi à m’en sortir. Il y a eu des concerts à Quimper et à la Charité-sur-Loire. Le dernier concert a failli ne jamais avoir lieu car Kuentz, toujours un peu rat, n’avait pas payé tous les musiciens et les cornistes menaçaient carrément de ne pas jouer ! Gênant, tout de même ! C’est donc dans un café de la Charité que Kuentz a signé des chèques pour ses musiciens (j’étais assis à une table voisine).
Le Requiem de Verdi a été écrit en hommage au poète Alessandro Manzoni décédé en 1873 et la création eu lieu le 22 mai 1874 à l’église San Marco de Milan sous la direction du compositeur.
C’est la version Bernstein 1970 à Londres que je vous propose, quel chef, Lenny je t’aime !
Je ne vais pas trop m’étendre sur la genèse du Requiem de Fauré dont la composition s’étale de 1887 à 1901, je vous renvoie donc vers Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Requiem_(Faur%C3%A9)
C’est en 1972 que j’ai travaillé cet œuvre en tant que choriste des Chœurs de Paris et l’orchestre Kuentz. J’ai remis le couvert en 1982 à Angers avec Marc Soustrot. L’œuvre très agréable à écouter et la musique est magnifique, mais la travailler est une autre histoire. Certains passages sont redoutables de difficulté ! De plus le Requiem ne comporte pas vraiment de séquences rapides, voire violentes, comme on peut en trouver dans Verdi et même Mozart. Lors des premières répétitions avec les Chœurs de Paris je me souviens de m’être particulièrement ennuyé en abordant l’Offertoire. Quant à mère, elle avait décrété que ce Requiem « n’était pas marrant » !
Place à la musique maintenant avec une version venue d’Espagne :
En guise de bonus, ce magnifique Sanctus de la Messe de Sainte Cécile interprété à Dresde :
Chœur, orchestre et chef à Quimper en juillet 2001. Essayez d’imaginer l’orchestre sans les quatre cors ! Essayez à présent de retrouver les personnes citées plus haut !
Filoxe
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Merci pour ce magnifique concert interprété dans la si belle cathédrale de DRESDE – reconstruite -.La destruction totale de cette ville n’était pas connue à l’OUEST.Mes parents l’avaient appris lors d’un voyage à Berlin,derrière le rideau de fer….
« Habemus Papam ! Duos habet et bene pendentes. »
Merci Filoxe pour votre travail de bénédictin.