L’art de se mentir en politique

Le barnum de la constitution d’un nouveau gouvernement, à défaut de déboucher sur quelque chose au jour d’aujourd’hui, permet de se tailler tout de même, une bonne tranche de rigolade. Macron ayant perdu tente d’obliger ce vieux Barnier, qui n’a plus rien à espérer de sa carrière politique, à lui fabriquer sur mesure un nouveau gouvernement Macron, alors que les Français lui ont signifié qu’ils ne voulaient justement, plus de Macron. Et donc, Barnier est sommé de nommer des macronistes, quand même, mais pas trop en espérant que ça ne se voie pas. Et avec les macronistes, Barnier est allé chercher des potes à lui, dans le groupe le plus petit de l’assemblée et donc le moins représentatif des électeurs. Excellente idée non ? Et Macron de réserver son accord, ça ne fait pas assez Macron, tous ces LR. Mais Monsieur le président, on va rappeler que vous avez perdu les élections. Ah bon ? Oui, peut-être, mais on va faire comme si je les avais gagnées.

Là-dessus, la gauche s’en mêle. Mais nous avons gagné les suffrages des Français et nous voulons donc des Ministres. Vous avez gagné les suffrages des Français ? Ah bon ? On vous rappelle que le Rassemblement National est arrivé premier en nombre de voix et que le tour de passe-passe qui a consisté à les rétrograder en termes de représentation nationale ne change pas la réalité du vote des Français. La réalité est que, au soir du premier tour des législatives, si on en était resté là, le RN avait une large majorité de députés à l’assemblée. Ah, vous croyez ? Je ne crois pas, c’est sûr, les résultats du premier tour ont été actés et il a fallu des alliances contre nature pour empêcher le RN d’avoir la majorité en siège. Ah oui, c’est vrai, je me souviens maintenant. A la bonne heure. Donc pas de Ministres issus du premier groupe parlementaire, on ne va quand même pas prendre acte du vote.

Et les analystes de commenter : « les Français ne veulent plus de Macron, mais ils ne sont pas prêts pour l’extrême droite ». Si justement, on vous le rappelle, au soir du premier tour des législatives, si on en était resté là, le RN avait une large majorité de députés à l’assemblée. Ah oui, c’est vrai, mais on va faire comme si ça n’avait pas existé. Ca devient une manie, de ne pas voir l’éléphant dans le magasin de porcelaine. La gauche, on en a l’habitude, mais les analystes devraient tout de même se souvenir de ce qu’ils ont commenté au soir du premier tour. Mais non, ils ont préféré oublier. Donc pas de Ministres RN.

Le vilain Retailleau est pressenti à l’intérieur. Retailleau qualifié de droite dure, sans rire, dur sur l’immigration, dur sur l’avortement. Il faut bien resituer les choses. Sur l’immigration, il est mou et il n’est pas contre l’avortement, mais contre l’inscription de l’avortement dans la Constitution, ce n’est pas pareil. Et en plus, en tant que LR, il n’a eu de cesse de sauver la peau de Macron à chaque motion de censure, ce n’est donc pas la droite dure, mais justement, la droite molle. Mais vu de gauche, toute droite est dure, c’est sûr, il suffit pour être à droite, de ne pas penser comme eux, à la virgule près, ce pauvre Ruffin vient d’en faire les frais, traité de facho, pour ne s’être pas prosterné devant le Che.

Et donc, avec ce gouvernement en gestation, il n’est pas question de changer d’un pouce la ligne politique de Macron, qui nous a emmenés dans le mur, il est question de continuer sans que ça se voie trop, avec d’autres hommes, qui pour être adoubés par Macron qui doit nommer au final, sur proposition de Barnier, doivent être de ces macronistes dont plus personne ne veut. On pourrait en rire si ce n’était pas aussi grave. Il ne s’agit pas de rationaliser, de faire des économies, de limiter les dépenses, comme nous le préconisons au RPF, il s’agit de racketter encore plus les Français, qui figurent déjà parmi les plus rackettés du monde, pour pouvoir continuer la gabegie, en direction de l’immigration, qui nous coûte un bras, des fraudes, sociale et fiscale, qui nous coûtent un second bras et du fonctionnement, avec le recours, entre autres, à des cabinets de conseils privés, qui nous coûte la peau des fesses.

Non, il ne faut rien changer à tout ça, Macron a besoin d’argent pour son macronisme. Il faudrait juste que ça n’ait plus l’air du macronisme et que les Français n’y voient que du feu. Et cette gauche, qui vient de remballer Castet, hurle encore, contre toutes les évidences, qu’elle a gagné. Avec un œil de psychologue, on ne pourrait conseiller à tout ce fatras de politicards déconnectés, qu’une bonne dose de ce qu’on appelle : le principe de réalité. C’est ce que vivent au jour le jour les Français, paupérisés à petit feu, victimes de coups de couteau, d’attentats, de délits de fuite, de perte de services publics, de perte de pouvoir d’achat, de perte de confiance en l’avenir et qui l’ont exprimé haut et fort lors des dernières élections. Mais enfin, où va-t-on, si on se met à écouter le peuple ?

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Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.

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