Tucker ébahi : le milliardaire pavel Durov ne possède rien et ne veut rien posséder !

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https://resistancerepublicaine.com/2024/04/30/lhomologue-russe-de-zuckerberg-pavel-durov-le-plus-riche-de-dubai-et-idealiste-de-la-tech-1/

https://resistancerepublicaine.com/2024/05/01/les-aventures-nomades-du-milliardaire-pavel-durov-2-qui-lont-mene-a-dubai/

 

Tucker lui demande si, depuis qu’il est installé à Dubaï, il reçoit des pressions d’autres gouvernements, ce à quoi Pavel répond par l’affirmative : « Bien sûr, nous sommes une cible, car notre plateforme est mondialement connue et nous sommes approchés avec des demandes, dont certaines sont légitimes, comme pour des activités terroristes avérées qui appelle à la violence, là, nous les aidons. Cependant, toutes les demandes qui font atteinte à la confidentialité de nos utilisateurs, nous les ignorons. »

Pavel raconte avoir reçu un courrier de Démocrates Américains du Congrès, exigeant des informations concernant les événements « insurrectionnels du 6 janvier ». Ils étaient intéressés par les données des manifestants de Washington, ce jour-là et que, s’il n’obtempérait pas, il serait en totale violation avec la constitution américaine. Après consultation de ses avocats, il décidait d’ignorer cette injonction. Deux semaines plus tard, il reçut le même courrier, cette fois signé des Républicains du Congrès, avec les mêmes exigences et intimidations de violation de la constitution Américaine. Le jeune homme refuse toute implication politique, surtout au sein des États-Unis qui lui compliquerait considérablement la vie. Tucker lui lance que, de toute façon, lorsque vous ignorez les problèmes, ils disparaissent d’eux-mêmes, ce à quoi l’entrepreneur acquiesce.

C’est tout de même cauchemardesque ce comportement hégémonique de l’empire qui se croit tout permis, comme fomenter des guerres préventives, selon la doctrine de Wolfowitz, ou, à cause du Dollar mondialisé (plus pour longtemps), ils se croient aussi autorisés à sanctionner des pays du monde, quand ces pays ont le malheur de les irriter, des banques, comme nos BNP et SOCGEN qui ont dégusté ensemble à hauteur de 110 millions de $ qu’elles ont dû verser aux autorités américaines. Dans le lien ci-après vous noterez les hallucinantes raisons ! Et nos banques ne mouftent pas, elles payent ! Quelle soumission atlantiste écœurante !

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/bnp-paribas-et-societe-generale-sanctionnees-par-les-autorites-americaines-pour-des-methodes-de-communication-non-autorisees-972507.html#:~:text=Dans%20un%20deuxième%20communiqué%2C%20le,deux%20banques%20aux%20autorités%20américaines.

 

Avant cela, en 2014, la BNP a morflé à hauteur de 9 milliards de $ ! Cette sanction financière, pour avoir contourné les embargos imposés par nos « amis » Américains. Tout cela ne serait pas arrivé dans un monde multipolaire avec la Russie comme partenaire au sein de l’Union Européenne. Mais les sans cerveaux aux manettes depuis Chirac nous mènent à la catastrophe au quotidien. Des guerres en Irak, parce que Saddam voulait quitter la sphère $, la vraie raison, puis la Libye, pour les mêmes raisons, ensuite la Syrie. A chaque fois, on nous vend qu’il faut faire disparaitre ces ignobles dictateurs en faveur de la « démocratie », alors que nous ne sommes qu’un Occident Collectif en déclin, nihiliste et méchant. Quel esprit cartésien peut comprendre autant d’impérities de la part de nos dirigeants, qui ne sont que des valets US ?

 

Et nous-y voilà, quand Tucker lui demande : « Avez-vous reçu des sollicitations que vous avez trouvées irraisonnables ? » La réponse pourrait paraître surprenante. Pavel lance un peu narquois : « Les pressions essentielles ne viennent pas forcément des gouvernements, mais de Apple et Google. Ils peuvent censurer ce qu’ils veulent sur votre smartphone. J’encours le risque d’être éjecté de leurs stores (boutiques). Ils me l’ont clairement fait entendre. Si je ne suivais pas leurs règles, TELEGRAM pourrait être supprimé de leurs applications AppleStore ou GoogleStore. Ce qui n’est pas une mince affaire. Cependant, cela représente également pour eux une perte, au vu du poids mondial que nous représentons. Nous supprimer, ne serait pas bénéfique pour eux non plus. Cependant, Apple et Google ne semblent pas encore prêts à faire des compromis. »

Tucker lui demande s’il estime que certaines de leurs exigences pourraient être politiques. Pavel croit savoir que quelques-unes peuvent l’être, pas vraiment leurs règlements, mais les applications de ces règlements. « Les règlements en tant que tels sont assez généraux, pas de violences, de discriminations, il est difficile de ne pas approuver cela. Il arrive cependant, que parfois nous ne soyons pas d’accord avec Apple et Google sur certains sujets, nous les contactons pour leur faire part de notre désaccord en soulignant que c’est la façon dont les gens ont envie de s’exprimer, que c’est la liberté d’expression.  Il nous arrive alors, parfois, d’être en phase. »

TELEGRAM a été utilisé par des protestataires de Hong Kong, du Belarus, du Kazakhstan, même à Barcelone. C’est en effet quelque part un outil pour les oppositions. Ce n’est pas très important qui utilise la plateforme. « En ce qui nous concerne, nous appliquons les mêmes règles pour tout le monde. Nous ne prenons position pour personne. Ce n’est pas que nous ne nous sentons pas concernés, mais nous sommes convaincus qu’il est nécessaire de rester neutres. Nous croyons que les confrontations d’idées peuvent mener à un meilleur monde pour tous. »

Tucker : « Ceci est en contraste avec FaceBook qui a publiquement revendiqué soutenir tel ou tel pouvoir aux US et ailleurs. Que pensez-vous quand une plateforme BigTech prend parti ainsi ? »

Pavel : « C’est bien la raison pour laquelle nous nous sommes posés ici. Nous refusons d’être géopolitiquement alignés, nous n’avons pas envie de sélectionner des gagnants ou être impliqués dans les rivalités politiques. C’est la raison pour laquelle il faut être domicilié dans un endroit neutre. Concernant FaceBook, mis à part être domicilié aux US, ils ont de bonnes raisons de faire ce qu’ils font. Chacun joue son rôle. Je pense que l’humanité a besoin d’une plateforme neutre comme TELEGRAM qui promet d’être respectueuse de la confidentialité des gens. »

Tucker : « La chose la plus provoquante que met en place TELEGRAM est ce process prêt à l’emploi de micros-canaux, destinés à rassembler des groupes de personnes. Expliquez-nous. »

Pavel : « TELEGRAM est un outil d’une personne à d’autres, qui permet à une personne d’envoyer extrêmement rapidement des messages à des millions d’autres personnes. Les gens s’abonnent à ces canaux, qui sont un système de communication à sens unique. Par exemple, un chef d’état peut ainsi envoyer à des millions de personnes son message, sans que les récipiendaires du message ne puissent répondre. Ces canaux sont si simples à utiliser qu’ils sont devenus extrêmement populaires. D’autres ont copié notre système, qui sont néanmoins moins performants que le nôtre. Cependant, cela démontre qu’il y a une importante demande de ce genre de réseau. »

Tucker enchaîne, assez embarrassé de poser la question, sur le fait qu’il est le seul à posséder une énorme entreprise comme la sienne, qu’il n’avait jamais vu cela auparavant et se demande pourquoi. Question bien américaine. Il s’étonne que Pavel n’ait jamais fait appel à des private equities, « capitaux d’investissements » tout au long de son développement. Ce à quoi rétorque Pavel, qu’en effet il est propriétaire à 100% de sa gigantesque entreprise. Et que la raison pour laquelle il a évité de faire appel à des investisseurs, c’est qu’il souhaite rester indépendant et que les investisseurs ne partageraient pas forcément ses valeurs. Le jeune homme de souligner qu’il n’a jamais pensé développer son entreprise dans le seul but de gagner de l’argent. Il confie « modestement » qu’il a tout de même quelques centaines de millions de $ sur son compte, quelques Bytcoins, tout en précisant qu’il ne fait rien de tout cet argent, qu’il ne possède pas d’immobilier, des jets ou des yachts. Il ne croit pas cela utile à sa vie. Il préfère se concentrer sur son entreprise et ses créations à venir. Je m’entends éclater de rire, quand Tucker, l’Américain, biberonné au consumérisme, éberlué, lui demande : « Vous ne possédez rien ? Même pas une ile à Hawai ou … » Pavel nie brièvement. Et Tucker ahuri insiste : « Pourquoi ? » Et Pavel de lui lancer, qu’il préfère sa liberté à posséder, estimant que commencer à posséder l’aliènerait. Il s’étend pour expliquer à Tucker ses raisons qui le retiennent de posséder, voyant que l’Américain abasourdi a besoin d’explications.

 

Cette différence de culture est criante, mais très intéressante. Pavel lui explique que posséder des jets, de l’immobilier, yachts et tout l’attirail du milliardaire prend trop de temps et d’efforts pour l’entretien. Il souligne qu’il est beaucoup plus important pour lui, de se concentrer sur les façons dont les gens puissent communiquer, que de choisir la couleur de son canapé. Surtout lorsqu’il ne ressent pas l’envie frimer avec sa richesse. Qui, pour voir toutes ses possessions ? Il n’y a que ses proches et sa famille, avec lesquels il vit parfaitement heureux et équilibré. Pour si peu de personnes pourquoi posséder autant ? Le plus hilarant reste les réactions de Tucker, qui persiste à dire qu’il n’a jamais vu ça, qu’il pourrait faire plus d’argent encore, qu’il ne le fait pas, parce qu’il n’a pas envie d’être sous contrôle ? Ce à quoi Pavel reste sur ses positions en lui répliquant qu’il ne voit aucune raison de se mettre tout cela sur le dos. Toutefois, Pavel révèle « pour être tout à fait honnête, qu’il a sorti des fonds de son immense fortune (aux yeux de Tucker pas assez considérable pour son goût) pour lancer un projet de crypto-monnaie et, révèle Pavel, qu’ils ont émis des obligations il y a trois ans. Quant à la propriété de l’entreprise, nous voulons garder seuls la maitrise. Il croit pouvoir être beaucoup plus efficace en étant seul décisionnaire. Pavel est son propre product manager. Et lorsque Tucker lui demande qu’elles sont ses ressources humaines, l’autre lui rétorque du tac au tac : « Zéro ». Et l’indécrottable Américain, qui lui lance : « Mais vous avez absolument besoin d’un service de ressources humaines ! »  Cette conversation semble beaucoup amuser le Russe, comme cela m’amuse moi-même. On est loin des arrogances des patrons des GAFAM que Macron adore recevoir, ce qui lui donne un petit sentiment de pouvoir global. Néanmoins, l’entrepreneur, pour tranquilliser le pauvre Tucker totalement aplati, lui concède qu’il a tout de même une plateforme de recrutement d’ingénieurs, qui lui permet d’engager la crème mondiale de ces compétences par concours. « Nous sommes une équipe restreinte de 30 personnes et d’ingénieurs super talentueux. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’un département RH. » Tucker ne lâche pas le morceau, parce qu’il n’en revient toujours pas, en lui demandant : « Mais pourquoi les autres ne font-ils pas comme vous ? »

Ce qui est en effet une question intéressante et la réponse de Pavel va l’être encore plus : « Tout est une question d’indépendance. J’ai posé cette question à Jack Dorsey, qui me dit qu’il sait bien, mais que s’il commence à licencier autant de personnel, la bourse de Wall Street commencerait à avoir des doutes sur la viabilité de son entreprise, c’est ce que nous ne souhaitons pas, c’est la raison pour laquelle, nous gardons l’entreprise telle qu’elle est. Dans le fond, pour garder l’action en bourse au meilleur, il dirige sa société sans l’efficacité qu’elle mérite. Pour ma part, j’ai plaisir à diriger ma compagnie telle qu’elle est. Nous faisons un bon job. A ce jour, nous avons 900 millions de comptes dans le monde. A partir d’aujourd’hui, nous atteindrons le milliard l’année prochaine. Pourquoi renoncer à tout cela en ce moment. Toute façon, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. »

Tucker, qui ne comprend toujours pas bien comment on peut diriger un tel mastodonte avec si peu de ressources humaines et ne rien investir dans le marketing, continue de titiller le décidément très singulier entrepreneur pour un Américain. Durov lui lance que les gens aiment son produit et estime que les gens sont intelligents, qu’ils aiment utiliser de bons produits et lorsqu’ils découvrent tous les éléments de notre plateforme, ils n’ont plus envie de la quitter. C’est là que le système du « bouche à oreille » fonctionne parfaitement. Les gens réalisent également que les autres plateformes copient certains éléments de TELEGRAM avec quelques années de retard. Les copies ne sont pas non plus de la meilleure qualité, prétend le milliardaire. Les gens aiment la qualité renchéri-t-il. Ils aiment la liberté, la confidentialité, la liberté d’expression et il y aurait tant d’autres raisons pour que les gens viennent sur TELEGRAM. Lorsque Tucker aborde le sujet du rachat de Twitter par Elon Musk et, qu’à cette occasion l’on a découvert que le FBI avait ses bureaux au sein de la compagnie, il s’inquiète de savoir si cela ne pourrait pas faire devenir Pavel paranoïaque. Pavel acquiesce, qu’en effet, il y a de quoi devenir parano, c’est pourquoi dit-il, il faut rester prudent, qu’il faut voyager dans des pays peu suspects à vous ennuyer. Il dit ne jamais se rendre dans des pays de grande puissance géopolitique, comme par ex la Chine, la Russie ou les USA. « Je peux m’y rendre, mais, comme je le disais plus avant, j’attire trop l’attention »

Tucker estime que, qu’il le veuille ou non, il est un acteur important de la géopolitique, ce que Pavel refuse définitivement d’être. Il exige de rester une plateforme impartiale, tout en approuvant le souci de Tucker, estimant que peut-être, il sera contraint de jouer un rôle. Cela lui pose un problème d’éventuellement devoir prendre parti dans ce monde dangereux. Idéaliste, il lance : « A la fin, il nous faudra bien nous entendre les uns les autres. Essayer de se rapprocher les uns des autres pour comprendre nos différences fondamentales, avancer. Nous sommes une plateforme ou tout le monde doit un jour trouver des bases communes dans l’espoir de progresser. »

 

 

Puis, arrive la question sur la NSA et si elle pénètre TELEGRAM, question à laquelle ironiquement, Pavel attribue, que c’est une agence qui ne travaille jamais avec vous directement. Grand éclat de rire de Tucker, ravi de lui faire comprendre ironiquement qu’il est très diplomatique et qu’il adore ça, tout en acquiesçant l’observation de Pavel. Selon Pavel, il ignore si son smartphone ou autres sont pénétrés ou non par la NSA. Tucker croit savoir que le milliardaire doit être sous une surveillance accrue, ce que ne dénie pas Pavel. C’est la raison pour laquelle, Pavel déclare avoir très peu de confiance dans les plateformes développées au États Unis, vu son expérience passée. Tucker lui réplique que, probablement espionner Pavel Durov, fait partie ce qu’ils estiment être « leur sécurité ».

 Sylvia Bourdon

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 Commentaires

  1. FB a dû perdre un grand nombre d’abonnés, car la censure ne carbure plus autant que durant les GJ .

  2. Pourquoi nos medias ne parlent-ils jamais de ce petit génie mais nous rebattent les oreilles de Mélenchon, Rousseau, Panot et compagnie ? Poser la question c’est y répondre

    • parce que les types que vous citez sont complete ment nuls et du coup toute la macronie est totalement a l aise avec ces kons tandis que se frotter avec des types du genre durov est totalement au dessus de leurs forces …