Quand l’ex-patronne de l’ENA dit ses 4 vérités à Sciences-Po !

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Peu après le discours de Gabriel Attal bourré volontairement de NOS « relents de droite » avec des mots tels « islamisme » ou même « charia » (1), voilà qu’une personnalité de poids de la gauche, Marie-Françoise Bechtel s’en prend, elle, au bastion de la gauche-très-à-gauche !

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Vous n’allez pas en revenir quand je vous aurai révélé le sujet d’une tribune publiée par Marianne sur -excusez du peu !- celle qui est la première femme à avoir été nommée en 2 000 au siège suprême de l’ENA, la célèbre École Nationale d’Administration. Je devrais dire « feue l’ENA » car un homme a cru bon de trucider cette école pour la remplacer en 2022 par l’Institut National du Service Public (INSP). Ai-je besoin de vous dire qui est ce Ma…ssacreur de l’ENA ?

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Marie-Françoise Bechtelactuellement présidente de la Fondation Res Publica, fut directrice de campagne présidentielle de J.P. Chevénement puis dans l’équipe de F. Hollande, et député (groupe PS 2012-17). 

Elle s’est penchée sur la dégradation du niveau à Sciences Po ! Oui, le non moins célèbre Institut d’Études Politiques de Paris (IEP) ! Cela afin de déterminer les causes de sa chute et de proposer des pistes pour le sauver.
Les raisons de la chute de l’IEP sont, pour M.-F. Bechtel, « la panne de l’ascenseur social qui, à partir du milieu des années 80, a frappé toutes les filières sélectives et la décision historique prise en 2000 par ses instances dirigeantes, de transformer l’établissement en une école d’accompagnement de la mondialisation. »

À cela s’est ajouté un 3e facteur, « l’invasion au grand galop de la culture sur-individualiste et différentialiste importée d’outre-atlantique, traduction idéologique du modèle néolibéral (…) dont elle achève peut-être la décomposition. »

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Cette école libre, créée après la défaite de 1870, « avait pour but explicite de former les élites françaises dans un esprit de redressement national. (…) elle n’a jamais cessé d’être le pourvoyeur principal si ce n’est de la pensée du moins du guide d’action de ces mêmes élites»
Et l’ancienne dirigeante de l’ENA le reconnaît :

« La création de l’ENA en 1945 n’a rien changé à cette domination ou du moins pas longtemps : au fur et à mesure que l’ascenseur social tombait en panne et que le système éducatif français se dégradait depuis le milieu des années 80, l’ENA perdait toute chance d’être autre chose que la caisse de résonance du système Sciences-Po. »

Dois-je rappeler qui était Président dans les années 80 et 90 ?

« On ne compte plus les membres du jury de cette école qui se plaignaient depuis la fin des années 90, de l’alignement des candidats sur une pensée formatée rue st Guillaume » adresse de Sciences-Po.

M.-F. Bechtel note : « On pouvait s’appuyer sur ce socle pour revoir et organiser une vision de l’État ouverte au débat mais solide dans ses fondements. »
Mais voilà, « tout au contraire, c’est ici qu’intervient au tournant des années 2000 la grande réforme entreprise et menée à son terme par Richard Descoings. »(…)« Personnage singulier et charismatique, ce directeur atypique parvint à convaincre la Fondation des sciences politiques, mère de l’Institut, du bien-fondé d’un tournant radical. » 
Grâce à « un financement considérable, sans commune mesure avec tout autre grand établissement, » Sciences-Po put s’étendre « dans les quartiers les plus onéreux, soutenu par l’État qui a de longue date mis à sa disposition nombre de chercheurs et enseignants de qualité. » Et a, ainsi, pu mettre au point « un système dans lequel Paris draine les meilleurs, réussissant magistralement à devenir ce qu’avait voulu Richard Descoings : l’école française appelée à accompagner la mondialisation. »

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Pour le pays, ce fut « un appel du large sans pareil »(…) un « pays sans usine(…)la soumission sans critique au « marché unique » européen. » Certaines élites « se sont projetées dans une vision sans frontiériste du nouvel ordre économique mondial que Sciences Po a voulu accompagner pour la préparation aux activités non seulement privées mais aussi publiques. »
Selon elle, le système éducatif « poursuivait sur sa voie descendante » avec « un effet cumulatif des inégalités sociales conduisant à une politique d’écrémage des meilleurs» comme le prouve l’Insee ! »
Et celle-ci fut « difficilement masquée par l’opération de sélection d’étudiants dans les banlieues défavorisées de Paris (…) laissant en plan les enfants des classes moyennes scolarisés en province tout en donnant à l’institution le label de la vertu. »
 Voilà, c’est dit !

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M.-F. Bechtel n’est pas tendre avec « le formatage nouveau (qui) « ruisselle » des classes supérieures vers les classes moyennes, cimentées par une vision du monde où le néolibéralisme et son apparent contradicteur, la pensée Nupes, font en réalité bon ménage, unis dans le rejet de l’État… »
Surtout, « il fallait à tout ce système nouveau une clause morale si possible proclamatoire : c’est justement ici que (vers 2010) apparaît (…) la « cancel culture » achevant « la mise à mort des valeurs républicaines (et) parfaitement adaptée à l’élite des « anywhere » (ndlr : les « n’importe où ») cela fait « l’effet d’une bombe à fragmentation multiple installée au cœur du système. Mais qui la dénonce ? »
 lance M.-F. Bechtel avec une remarque mortifère que seul un « extrêêêm’ drrroit’ » aurait pu se permettre :
« Sûrement pas une direction soit apeurée soit conquise. N’a-t-on pas lu sous la plume extasiée du dernier directeur de l’établissement combien les générations actuelles de Sciences-Po étaient majoritairement de gauche ? Certes, si l’on entend par gauche la fragmentation du collectif, le rejet de l’intérêt national et la parade emplumée de valeurs sectaires sur fond de terreur intellectuelle… »
 Et elle en rajoute une couche cette fois à l’adresse des… « pouvoirs publics qui laissent se déliter l’appareil de formation des élites sur fond de mépris du service public et d’ignorance de l’intérêt général. »(…)« On ne peut pas soutenir un système dans lequel le surindividualisme, l’exaltation des différences, le développement des modes les plus décoiffantes venues pour la plupart d’outre-atlantique règnent comme des valeurs de référence. »

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Mais voilà, « Sciences-Po n’est pas épargné par la baisse du niveau éducatif français. Avec la fin des épreuves écrites d’admission, l’établissement a développé (…) un recrutement à partir du seul examen d’un dossier. »
« La chute de l’expression écrite et de la culture générale, fruit de l’évolution vers le bas du niveau éducatif du pays, commence à travers ce type de sélection à se faire visible. Fait significatif, les recruteurs commencent à s’en apercevoir. »

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Les solutions ? 
« Sortir de la gesticulation : en finir avec la lâche complaisance des réunions en non-mixité choisie (sic) c’est-à-dire interdites aux « non-concerné.es » sur des critères de race, de genre, de religion ou d’orientation sexuelle dans un climat de dénonciation permanente. (…) que penser lorsque les futurs cadres dirigeants de la nation vivent dans la lessiveuse des passions différentialistes à mille lieues des « gens », ceux qui peuplent les territoires soumis aux réalités de la vie et du travail et dont on s’étonne qu’ils se donnent au populisme d’extrême-droite ? » 
Voilà, le qualificatif est écrit avec, en outre, un sens po-si-tif donné par Mme Bechtel ! Que demander de plus à une grande personnalité de… gauche ! Surtout lorsqu’elle conclut :

« Or ce dont il s’agit n’est pas de censurer des libertés mais au contraire des atteintes répétées aux libertés. »



Lien pour cette tribune parue dans Marianne :

https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/marie-francoise-bechtel-sciences-po-quattendent-les-pouvoirs-publics-pour-reagir?

 

Jacques MARTINEZ, journaliste, 
à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…

(1) Lien RR du 19 avril 2024 sur le nouveau vocabulaire de droite de M. Attal : 
https://resistancerepublicaine.com/2024/04/19/premier-discours-pour-la-presidentielle-attal-a-pris-des-cours-de-francais-de-droite/?print=pdf


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14 Commentaires

  1. “Se donner au populisme d’extrême droite” a un sens positif ? croyez-vous ?
    Il y a pas mal de gens de gauche de l’ancienne génération qui ne reconnaissent pas leurs enfants, et pourtant ils en ont bien donné l’orientation quand ils étaient au pouvoir.

  2. Encore une exception française. L’ENA a formé d’excellents serviteurs de l’état. C’est lorsque l’ENA a commencé à faire du sciences popo qu’il y a eu sortie de route. Sciences popo qui est aujourd’hui vérolée par les gauchistes Guevaro-mélanchonistes. Que des jeunes soient de gauche voire extrême gauche c’est un peu normal, la jeunesse a besoin de se rebeller contre un système pour exister. Le problème c’est qu’ils empêchent toute forme d’expression autre de se faire entendre. Et en cela ils sont aidés par des idéologues pour qui la liberté d’expression est à sens unique. Il faut revenir aux sources et interdire toute expression politique dans l’enceinte de sciences popo même si justement la politique est au centre de leurs études. Mais entre étudier et en faire il y a une limite. Quand à l’ENA, je crains qu’elle n’ait vécu désormais.

  3. Le simple cas de nos futures élites, donc la portion congrue des français, montre a quel point la nature a horreur du vide et de la différence. Une nation, c’est avant tout un bloc, avec quelques variantes. Dès lors que l’on déconstruit, il faut vite reformater, et souvent avec n’importe quoi. Notre avenir, c’est donc le conservatisme. Mais dès lors que les plus réactionnaires sont en même temps les plus subversifs, voire l’avant-garde, c’est que le pays marche sur la tête. En général, le changement de paradigme n’est jamais très loin. En tous cas, une élite trop différente du peuple, ne peut rester indéfiniment l’élite. C’est ce que l’histoire nous a toujours démontré.

  4. C’est l’éternelle histoire de l’arroseur arrosé : ayant pris part à ces gouvernements qui ont organisé le nivellement par le bas, cette cruche semble découvrir l’eau chaude : après avoir enchanté les bonnes ames avec leur bons sentiments, elle découvre les resultats navrants des mesures de deconstruction patiente menée depuis 1975 et le collège unique…CQFD devrait-on dire ! car les vrais professionnels de l’education, ceux qui sont imperméables à toute idéologie, n’ont eut de cesse de les mettre en garde…

    • L’école d’aujourd’hui, c’est d’abord le résultat de l’autogestion par les syndicats, et les théories absurdes des pédagogues. C’est à dire le lieu où c’est l’idéologie aveugle qui décide de tout. Nos élites, de droite comme de gauche, ont scolarisé leurs enfants dans le privé, laissant à tous ces cons leur os à ronger. On peut donc dire que notre éducation nationale, c’est l’outil avec lequel ont formaté plusieurs générations d’un “peuple de gauche”. Encore aujourd’hui, des enseignants imbibés de socialisme, se croient en droit de décider de ce que doit être la pédagogie. Certains qu’ils sont, que l’horizontalité est la meilleure organisation sociale possible. Mettons un terme à l’emploi à vie de ces crétins, ils se réveilleront.

  5. s’y ajoute depuis peu l’expression d’un antisémitisme forcené et décomplexé.
    étant entendu que les juifs emmerdent le monde avec leurs lois (tu ne tueras pas , pas de faux témoignages etc..).
    en fait Sciences pot de chambre (pour reprendre une expression devenue coutumière) prépare les esprits à une nouvelle shoah, comme un peu partout dans le monde universitaire mondial on la prépare

  6. Bonjour,

    Tribune libre, également assassine, contre Sciences Po, dans le “Figaro” d’hier :

    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/edouard-tetreau-aujourd-hui-a-sciences-po-le-modele-d-intelligence-est-plus-emily-in-paris-qu-emile-boutmy-20240419

    Des épreuves du CAPES de maths à la situation de Sciences Po, le massacre qu’a infligé l’oligarchie à l’instuction commence à se voir …

    https://www.fdesouche.com/2024/04/20/concours-de-recrutement-de-profs-de-math-capes-une-epreuve-ecrite-de-niveau-lycee/

    La com’ que les auditeurs de “France Info” subissent, ce matin, de la part du nouveau recteur-miracle de l’académie de Paris, n’y changera rien …

    • Oui l Ecole Nationale des Anes ne sert a rien
      Ces gens, on en voudrait pas dans le monde du travail.
      Ils seraient incapable de vendre des saucisses ou faire du nettoyage des WC des gares.
      Ce sont des parasites.
      (pardon aux ténias et aux ascaris qui valent mieux LOL)

  7. On voit le résultat de l’ENA, une bande de bons à rien qui progressivement ont mené la France à sa destruction! Une école dogmatique de poussiereux qui ne fait que nous sortir des clones décérébrés années après année! L’ENA est une des causes parmi d’autres, qui ont fait perdre le pouvoir au peuple pour le laisser à des oligarques incompétents et bouffis d’orgueil. Quand j’entends parler d'”élites” j’ai des envies de meurtres!